Post Numéro: 3 de Tom 28 Juil 2011, 20:54
JEANNE Daniel écrit : Par ailleurs, une fois en Allemagne, certains ont été incorporés dans les Waffen-SS. Cette incorporation était-elle sur la base du volontariat ou bien avait-elle pour bases certains critères spécifiques ?
Si cette incorporation se faisait de manière obligatoire, le milicien avait-il la faculté de refuser ?
Pour faire court, l’incorporation des miliciens dans la Waffen-SS en Allemagne fin 1944 était bien « sur la base du volontariat ».
Cependant, le chef Darnand, finalement convaincu par le général allemand Berger (selon Delperrié de Bayac, Histoire de la Milice, Fayard, 1969, page 570), a fait tout ce qu’il a pu pour pousser les francs-gardes aptes au combat à s’engager dans la nouvelle division Charlemagne : entre autres, il leur a promis des chefs français et de ne pas être envoyés sur le front de l’Ouest. De plus, « des officiers allemands font des conférences aux miliciens sur les terribles armes nouvelles […]. Des Français de la L.V.F. et de la Sturmbrigade SS viennent en mission de propagande vanter les mérites et les avantages de l’organisation militaire allemande. Malgré ces efforts, nombre de miliciens manquent d’enthousiasme. Les volontaires pour la Waffen-SS sont rares. Darnand ordonne à Bassompierre d’inscrire d’office les francs-gardes et les miliciens capables de porter les armes […]. » (Ibid., page 575)
« Des miliciens P.P.F. et R.N.P. [c’est-à-dire partisans de Doriot et de Déat, NDLR] désertent […][mais] Darnand les fait poursuivre, arrêter et ramener de force. Il fait la chasse aux miliciens jeunes et costauds qui tentent d’échapper à l’enrôlement. A Ulm, les cantonnements sont gardés par des sentinelles en armes. Il y aurait même eu des corvées de bois [c’est-à-dire des exécutions, NDLR]… Un complot se trame au sein de la Milice […] [par] ceux dont le programme peut être résumé ainsi : pas un pas de plus vers les Allemands ; nous sommes déjà allés bien assez loin. Le bruit court d’une tentative d’assassinat contre Darnand. Des arrestations sont opérées parmi les protestataires […]. Darnand remanie son état-major dont il écarte les tièdes […]. » (Ibid., page 576)
Dans une interview d’après-guerre, le général allemand Kruckenberg, commandant la Charlemagne, a déclaré que les miliciens avaient été quasiment versés d’office dans la division. (Pierre Giolitto, Volontaires français sous l’uniforme allemand, Perrin, 1999, page 387)