Post Numéro: 26 de Prosper Vandenbroucke 17 Oct 2006, 20:07
Bonsoir,
Tom a écrit ce qui suit:
Certes, la fonction essentielle du mythe gaullien en 1945 était sans doute d’effacer, dans les esprits des Français, le souvenir de la plus terrible et cuisante défaite de leur histoire et de leur faire croire que la France s’asseyait à la table des vainqueurs à parts égales avec les Alliés, certes ce mythe était peut-être nécessaire pour retrouver une fierté nationale, mais il n’en demeure pas moins qu’en quelques semaines du printemps 1940, l’armée française avait été proprement balayée, que, de 1940 à 1944, le pays avait été radicalement exploité par les Allemands et que la question de savoir s’il pouvait (sans même se demander si la majorité de la population le voulait) se libérer seul en 1944 n’avait aucun sens (la Résistance, tardivement équipée par les parachutages alliés, n’ayant qu’une capacité militaire extrêmement faible contre une armée régulière).
Dites la vérité, général (de Gaulle), la France a perdu la guerre, mais ses alliés la gagneront.
Saint-Exupéry, Ecrits de guerre.
La Résistance n'est pas seulement un épisode de l'histoire de France, mais avant tout un récit sacré, simpliflié, enjolivé - un mythe fondateur et indispensable - à partir duquel a pu se reconstruire l'identité nationale après la tourmente des années 1940 - 1945.
Eric Conan, Esprit.
En 1944, en incluant les prisonniers de guerre et les requis du S.T.O., plus de quatre millions de Français travaillent directement pour (les Allemands), soit 37% de la population masculine française entre seize et soixante ans. Encore ne tient-on pas compte de toute la main-d'oeuvre qui, en amont dans l'économie française, contribue indirectement à l'effort de guerre allemand. Cet apport massif, obtenu par la contrainte et l'intimidation, facilité par un intérêt évident des Français à se nourrir, l'action courageuse des résistants ne pouvait pas le contrebalancer objectivement, même s'ils apportaient une contribution notable sur le plan du renseignement, de l'action symbolique, du combat politique, de la lutte armée, en particulier dans les derniers temps.
Philippe Burrin, La France à l'heure allemande, 1940 - 1944.
Tom
J'ai mis sa contribution ici vu que le sujet existait déjà
Bien amicalement
Prosper
P.S. Pour Tom:
J'efface ta première contribution et te contacte par message personnel