Pour terminer brièvement mon intervention au sujet de l’importance de la contribution française à la victoire de 1918, je dirai que je suis d’accord avec la remarque de Marc Binazzi qui me semble bien résumer la situation : Après Verdun la France ne sera plus jamais en état de remporter une victoire seule et devra toujours se reposer sur ses alliés.
Comme le déclare Pétain lui-même après Verdun : Nous attendons les Américains et les tanks (anglais) !
En effet, ainsi que je l’ai déjà écrit, en mai 1918, même avec le soutien des Anglais et des Canadiens qui ont résisté en Flandre, l’objectif principal des Allemands, l’armée française a été enfoncée entre Reims et Soissons, et Paris de nouveau menacé.
Seule l’entrée en action massive des soldats américains (plus d’un million en juillet 1918) a permis la réussite de la grande contre-offensive de l’été qui a contraint l‘armée allemande au repli progressif. Malgré tout, celle-ci, quoique affaiblie, n’était pas disloquée et tenait ferme sur ses positions.
Qu’en aurait-il été sans l’apport des Anglais, des Canadiens et des Américains ?
Pour ce qui est du nombre des maquisards, il a été largement exagéré : pendant la guerre, par les chefs qui voulaient mettre en valeur leur mouvement et obtenir davantage de parachutages d’armes des Alliés et, après la guerre, par les historiens nationalistes ou antiaméricains.
Quant à leur action militaire, elle a n’a eu qu’une importance marginale. Par exemple, le Sud-Ouest de la France n’a été libéré que parce que l’armée allemande l’a évacué et avec un minimum de pertes sous le feu de l’aviation anglo-américaine (130 000 hommes sur 200 000 ont pu rejoindre le gros de la Wehrmacht reculant devant les armées alliées).
En gros, par leur action de guérilla, les maquisards ont entravé la défense, puis la retraite des Allemands et ont facilité la progression des Alliés, contribuant ainsi à la libération du pays. Mais c’est surtout sur le plan psychologique et politique qu‘ils ont eu une grande importance pour la France : en effet, ils ont montré au monde que tous les Français ne s'étaient pas résignés.
Cordialement