Post Numéro: 38 de V.B 17 Oct 2007, 16:49
Désolé de faire remonter ce fil un peu lointain plus sur ses digressions que sa question initiale. Juste pour remettre un peu les choses en place, illustration des actions "anti-partisans" opérées par la "fière" LVF dans sa "croisade contre le Bolchévisme"
Gare du Nord, Paris, janvier 1943:
" Je distinguai sur quelques manches de capotes l'écusson tricolore: des légionnaires français en permission. J'en abordai un et lui offris une choppe au buffet. C'était un grand bougre rigolard de Parisien, très peuple, et même un peu truand.
- Je suis français moi aussi, journaliste, du même bord que toi. Alors, tu en viens ou tu y retournes ?
- J'en viens. J'ai été épouillé avant hier à Kruszyna.
- A part les poux, est-ce très dur ? Le froid ?
- Oui, il y a le froid. Moins 35 l'autre semaine. Mais y paraît que c'est printannier à côté de décembre 41, devant Moscou. Et puis, on s'arrange.
- Vous opérez contre les partisans, n'est-ce pas ? Comment ça se passe-t-il ?
- A chaque coup, y décrochent, se perdent dans la nature. C'est grand là-bas. Les forêts... Alors on brûle les villages d'où ils sont sortis, où ils pourraient revenir se ravitailler. Ca brûle bien, tout en bois.
- Les habitants de ces villages ?
- On les zabralize.
- Comment dis-tu ?
- On les rectifie, quoi !
- Tous ?
- Tout le paquet.
- Les mômes ?
- Les mômes aussi. On ne va pas les laisser seuls sur la neige. On est humains !
Il avait un gros rire, que l'on ne pouvait même pas qualifier de sadique, de sardonique: l'homme était trop peu évolué.
- Dans l'ensemble concluait-il, c'est un boulot plutôt marrant.
Il rigolait encore plus largement. J'étais assez écoeuré."
Lucien Rebatet, Mémoire d'un Fasciste II 1941 - 47, Pauvert, 1972, pp 87-88.
Voilà qui se passe de commentaire, si ce n'est que l'auteur ne saurait être accusé "d'en rajouter" et que le "Légionnaire" en question n'aurait sans doute même pas su prononcer correctement le mot "anticommunisme".