alain adam a écrit:Dans l'esprit de Rommel , les troupes situées aux abords des plages, étaient avant tout de la "chair a canon" que l'on peut perdre , mais qui doit cependant pouvoir entammer la volonté de débarquer par une resistance basée sur 3 facteurs :
- le fait que les bunkers peuvent résister aux tirs d'artillerie de marine et aux bombardements aériens
- le fait que les plages sont truffées d'obstacles, explosifs ou non
- le fait que l'artillerie divisionnaire, de corps et d'armée , peut pilonner les plages , pendant que les batteries "navales" peuvent tirer sur les navires .
alain adam a écrit:Ceci explique pourquoi on place sur ces zones des troupes pas forcément de première jeunesse , et des "volontaires" russes, que l'on ne peut bien sur pas utiliser sur le front oriental .
alain adam a écrit:Par contre, en retrait des plage , on forme des panzerkorps destinés a intervenir rapidement , et a repousser jusqu'a la mer les forces d'invasion .
Bien entendu , la zone la mieux dotée en chars se trouve dans le pas de calais , et dans le secteur de la presqu'ile du cotentin , on a réellement proche du front qu'une brigade mobile dotée de chars français obsolètes ( de mémoire la 100e ), et la 21e Pz dans le secteur de Caen , dotée d'un mix de matériel Allemand et Français modifié ( on y trouvera de nombreuses variantes sur châssis français très intéressantes ) .
alain adam a écrit:La Panzer Lehr fait egalement son office, et il faut savoir que c'est la plus puissante des divisions panzers a ce moment la , tous fronts confondus . Mais comme son nom l'indique , c'est une unité école , donc si elle a plus de matériel , ses équipages ont moins d’expérience , mais cela peut être compensé par une combativité supérieure liée a l'endoctrinement de ce genre d'unités .
jmh a écrit:Pour rebondir sur le sujet, il est admis que le soir du 6 juin, l'Etat Major allemand, qu'il soit en Allemagne ou en Normandie, n'envisage pas la perte de cette guerre.
Même si, à mon avis, généraliser cette pensée à tous les soldats et officiers présents me parait peu plausible.
jmh a écrit:Mais ce n'est plus le cas, quelques jours plus tard. Je me rappelle avoir lu, que Rommel et Von Rundstedt, alors convoqués par Hitler vers la fin du mois de juin, ne se présentent pas avec des convictions de victoire, et bien au contraire, ils prônent un repli des troupes et l'évacuation de Caen.
Ce que Hitler refuse, mais cela n'empêche pas Von Rundstedt de prédire à Keitel de mettre fin à cette guerre, ce qui lui vaudra sa disgrâce...
Cette opinion bien tranchée, et surement partagée par Rommel, ne peut pas être née quelques heures avant l'entretien, elle ne peut être que la conclusion d'un état de fait subit depuis le 6 juin et constatée dans les quelques jours qui suivent le débarquement et la progression des alliés...
Dog Red a écrit:alain adam a écrit:Dans l'esprit de Rommel , les troupes situées aux abords des plages, étaient avant tout de la "chair a canon" que l'on peut perdre , mais qui doit cependant pouvoir entammer la volonté de débarquer par une resistance basée sur 3 facteurs :
- le fait que les bunkers peuvent résister aux tirs d'artillerie de marine et aux bombardements aériens
- le fait que les plages sont truffées d'obstacles, explosifs ou non
- le fait que l'artillerie divisionnaire, de corps et d'armée , peut pilonner les plages , pendant que les batteries "navales" peuvent tirer sur les navires .
Bonjour Alain,
Je comprends mal cette affirmation sur l'esprit de ROMMEL. Au contraire, ROMMEL prêche l'importance du combat à même les plages, là où les Alliés seront les plus vulnérables, à découvert, les pieds dans l'eau. Ce n'est pas lui qui a déployé des divisions amoindries sur le littoral. Il en a hérité et n'aura de cesse de tenter de les renforcer (le béton et les obstacles que vous évoquez avec à propos) et de les motiver (parfois durement) à améliorer leurs positions et affuter leur combativité. Il attend au contraire beaucoup de ces unités de première ligne et les presse dans ce sens dès sa prise de commandement sur le mur en décembre 1943.alain adam a écrit:Ceci explique pourquoi on place sur ces zones des troupes pas forcément de première jeunesse , et des "volontaires" russes, que l'on ne peut bien sur pas utiliser sur le front oriental .
Ce qui explique que l'on place sur ces zones des troupes de seconde catégorie, c'est qu'il ne reste plus que ça après 3 années de boucherie à l'Est. Et même à l'Est il y a de nombreuses divisions de seconde catégorie enterrées en défensive. Elles seront balayées par l'opération Bagration.alain adam a écrit:Par contre, en retrait des plage , on forme des panzerkorps destinés a intervenir rapidement , et a repousser jusqu'a la mer les forces d'invasion .
Bien entendu , la zone la mieux dotée en chars se trouve dans le pas de calais , et dans le secteur de la presqu'ile du cotentin , on a réellement proche du front qu'une brigade mobile dotée de chars français obsolètes ( de mémoire la 100e ), et la 21e Pz dans le secteur de Caen , dotée d'un mix de matériel Allemand et Français modifié ( on y trouvera de nombreuses variantes sur châssis français très intéressantes ) .
ROMMEL prône le contraire justement. Il souhaite que les Panzer-Divisionen "collent à la plage" pour agir dès les toutes premières heures du débarquement (mais c'est une utopie, il n'y a pas assez de chars pour garnir tout le littoral). Il sait, de par son expérience en Tunisie, que si les Panzer sont trop loin, ils seront considérablement gênés par l'aviation alliée lors de la marche d'approche .
Il se heurte en cela à la "doctrine classique" de la Blitzkrieg prônée par SCHWEPPENBURG et suivie par RUNDSTEDT, à savoir : une masse blindée située plus loin des côtes et capable de lancer une contre-attaque décisive contre la tête de pont, où qu'elle soit. Les faits démontreront qu'ils se trompent (SCHWEPPENBURG sera personnellement victime d'une attaque aérienne comme ROMMEL un peu plus tard) mais leur stratégie tenait compte du manque de divisions blindées pour pouvoir les éparpiller le long des côtes (et puis, la France, 4 ans plus tôt avait été vaincue justement par ce qu'elle avait éparpillé ses chars...). En somme, le talon d'Achille de la Wehrmacht à l'Ouest, à l'été 1944, c'est la Luftwaffe, incapable de contester la domination de l'espace aérien aux Alliés.alain adam a écrit:La Panzer Lehr fait egalement son office, et il faut savoir que c'est la plus puissante des divisions panzers a ce moment la , tous fronts confondus . Mais comme son nom l'indique , c'est une unité école , donc si elle a plus de matériel , ses équipages ont moins d’expérience , mais cela peut être compensé par une combativité supérieure liée a l'endoctrinement de ce genre d'unités .
Vous vous méprenez sur l'inexpérience des équipages de la Panzer-Lehr. Ceux-ci sont au contraire de grande qualité pour coller à la volonté de GUDERIAN de doter le front Ouest d'une grande unité cuirassée. J'invite chacun à relire "Panzers in Normandy" d'Eric LEFEBVRE.
Il nous rappelle que les 3 bataillons du Panzer Lehr Regiment ont combattu en Pologne et durant l'opération Barbarossa. En décembre 1943, ces vétérans qui encadrent les Panzertruppenschulen de Bergen et Kramptnitz sont regroupés en Lorraine pour constituer une division d'élite sous les ordres de Fritz BAYERLEIN. L'entraînement y est intensif, y compris dans les Carpates après que la Lehr ait participé à la "reprise en main" de la Hongrie en mars 1944.
C'est donc une unité affûtée et pas inexpérimentée qui monte en ligne le soir du 6 juin 1944 (seule ombre au tableau, le bataillon de Panther... est en Pologne et ne pourra intervenir que plus tard !!!).
Quant à son "endoctrinement"... j'invite à une certaine réserve. Il s'agit de vétérans professionnels ce qui n'est en rien comparable avec l'endoctrinement politique des Waffen-SS et en particulier celui des adolescents de la 12.SS-Panzer-Division qui n'ont jamais rien connu d'autre que la Hitlerjugend depuis leur plus jeune âge. Endoctrinement et fanatisme sont trop souvent mis à toutes les sauces.
Tout ceci nous éloigne de la question principale mais méritait d'être précisé.
Dog Red a écrit:- l'opération Lüttich contre Mortain est menée contre toute attente (même si elle est une erreur imposée par HITLER) ;
Or, et peut-être dans le chef de ROMMEL notamment, il me semble que les généraux imaginent encore une paix négociée comme au début du XIXe siècle, quand après une défaite décisive (Austerlitz, Iena, Auerstadt, Wagram... pour faire référence au 1er Empire) "il suffit" de négocier la survie du royaume en rendant tel territoire ou en échangeant tels autres. Depuis la Guerre civile américaine, le vaincu boit le calice jusqu'à la lie, sauf... Mais à ce stade de la guerre, pour le Reich, il n'y a plus de "sauf".
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