Fin juin, j'écrivis à mon père lui annonçant à mots couverts mon „auto libération“ prochaine.
MON EVASION
En tant que chef de camp, je n'étais pas très à l'aise d'envisager mon départ : on n'abandonne pas ses hommes !
Je fis le tour des baraques et demandais aux gars ce qu'ils en pensaient : ils furent unanimes.
Tous m'encourageaient au départ, certains me suppliant même de les emmener avec moi.
Je leur expliquais que j'avais décidé de partir en duo et que le choix de mon compagnon était déjà décidé avec son accord.
L'un d'eux m'offrit une boussole qu'il avait chipée aux feldgendarmen lors de la première fouille, d'autres m'offrirent spontanément des petites sommes d'argent français ou allemand disant ne savoir qu'en faire, n'étant pas candidats à l'évasion.
Puis une nouvelle information devait précipiter nos préparatifs : nous apprîmes par une corvée de prisonniers que notre camp devait être transplanté dans l'enceinte d'une immense usine, à Mannheim à 70 Km à l'est d'Hilsbach. Il était...
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