Disons que, en 1945, ces "divisions" satisfaisaient, selon leur type, plus ou moins, à la structure divisionnaire de base, mais çà n'impliquait pas, pour autant, qu'elles alignaient le personnel et les moyens, aussi bien motorisés qu'hippomobiles, requis ! Dans beaucoup d'unités, réputées motorisées, l'infanterie était, au mieux cycliste; au sein des unités blindées, les dotations étaient, souvent, "squelettiques" et, souvent, éclectiques . Par contre, les dotations en Panzerfaust, le parc de MG et la présence d'une compagnie, par bataillon, armée de Sturmgewehr 44, étaient, en général, respectées, la puissance de feu de l'unité étant, désormais, la priorité.
On trouve, par exemple, dans la Sturmartillerie, des StuG-Brigaden qui alignaient des StuG. III, des Panzerjäger 38 (t) - en principe, réservés aux Panzerjäger-Abteilungen, en réalité de la force d'une compagnie (!), des divisions d'infanterie -, des Panzer IV L/70, sensés "remplacer" le Panther au sein des Panzerregimenter, et quelques Jagdpanther, qui, eux, étaient destinés à des s. Heeres-Panzerjäger-Abteilungen!
L'artillerie, à peu de chose près - les Panzer-Artillerie-Regimenter et les Heeres-Artillerie-Abteilungen, tous réputés "motorisés", faisant exception (avec leurs problèmes de ravitaillement en carburant) - avait recours à la traction hippomobile. Mais, là, aussi, il ne faut pas rêver, le parc de chevaux de trait, même s'il restait très important, avait , lui-aussi, fondu comme neige au soleil ! En janvier 1942, la Heer déclarait la perte 175 609 chevaux, sur un parc qui devait flirter avec un peu plus de 600 000 bourrins, sauf que, à l'époque, elle pouvait le reconstituer, grâce aux réquisitions effectuées en territoires occupées, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est. L'incontournable gestation des jument dure 11 mois, durée à laquelle il convient de rajouter le temps de croissance et de dressage du poulain, 2 ans! En gros, une jument poulinière, dans des conditions idéales, parvenait, certes, à vêler 3,5 à 4 poulains, durant la durée du conflit, mais la moitié d'entre eux n'était pas dressée en 1945!

Or, quand il n'était resté que la portion "congrue" du "Grand Reich"; à l'automne 1944, où, dans sa partie occidentale, l'agriculture et le transport étaient fortement mécanisés - contrairement à la France rurale "profonde" et les Marches de l'Est- la remonte était devenue un problème très sérieux! Accessoirement, un camion qui ne roule pas un journée, ne consomme pas le moindre litre d'essence, alors qu'un bourrin, même au repos, exige, lui, ses rations quotidiennes de fourrage! En hiver, il n'a rien à bouffer, si on ne lui file pas sa ration "d'avoine" ; au printemps, il faut, impérativement, éviter qu'il se fasse une ingurgitation excessive d'herbe fraiche - après, au mieux, le temps qu'il digère, il n'est plus bon à rien! -. Une malheureuse panne de moteur ou de transmission sur un camion ou un Panzer peut se régler, au pire, dans la journée, mais, avec des bourrin malades, c'est une question de jours!
En résumé, à partir de l'automne 1944, gros problèmes, un, de production de carburants (notamment à partir du charbon!), deux, de troupes formées, trois, de bourrins, quatre, de production de matériels de militaires, qui se cassera la gueule, faute de matières premières et d'énergie suffisante pour les produire - résultat, en partie, des bombardements "stratégiques" alliés sur les zones industrielles, à dater de juillet 1944 -.... et, Plouf! le III. Reich, soit-disant "millénaire" !
