NIALA a écrit:Je ne me contredis absolument pas, un navire ne devrais être autorisé à jeter l'ancre que dans un endroit sécurisé il me semble, les dragueurs de mines auraient du passer plusieurs fois en 5 ans dans un endroit proche d'un port et ou les navires sont autorisés à jeter l'ancre; je pense meme qu'il est étonnant que cette mine, situées à un endroit pareil ait mis 5 ans pour se manifester, avec les conséquences que l'on connait.
Alain
Ce n'est pas parce que, toi, tu as "décrété" que le secteur devait être absolument "sécurisé" avant de pouvoir y mouiller, que çà s'effectue, pour autant, sur un simple claquement de doigts. Même le déminage des mines à orins, essentiellement mécanique, effectué à l'aide de paravanes, munies de cisailles, est loin d'être parfait - la cisaille de la paravane est sensée couper l'orin, la mine remonte , alors, en surface, puis on l'a fait détoner à coups de canon de 20 mm - c'est plus sûr qu'avec un flingue! -. Là, il s'agit de mines de fond sophistiquées (pour l'époque!... car, désormais, on fait encore beaucoup mieux!), bourrées de 600 à 700 kg d'explosif à haute puissance - il en faut un paquet pour générer la pression nécessaire afin d'éventrer une frégate, depuis +/- 25 m de profondeur, sans pour autant que cette dernière soit à l'aplomb de la mine -, conçue pour, au maximum, contrer la plupart des dispositifs de détections acoustiques et magnétiques, qui existaient, alors.
Le déminage des passes et mouillages s'était effectué à partir des plans de mouillage de mines réalisés et, donc, confisqués, dans ce cas, à l'Occupant, après-guerre ou, dans l'Ouest, à la Libération, à dater de l'automne 44... encore que, un, certains de nos ports de guerre n'avaient été "libérés" qu'après mai 1945, deux, on avait jusque là bien souvent d'autres fers au chaud!
Le déminage des champs de mines à orins était "relativement" simple, vu que l'Occupant les avait, lui-même, repérés, afin de laisser "clair" les chenaux d'accès, pour ses bâtiments - c'était le cas, en 14-18, devant ses mouillages, et, toujours, la règle, en 40-44 -. Pourtant, de nos jours, 80 ans plus tard, on continue à en "découvrir" quelques-unes, sur les côtes occidentales, qui finissent par faire surface, leur orin rongé par l'eau de mer... dans le meilleur des cas (!), car, si elles flottent entre deux eaux, c'est le "piège" assuré, sauf que, après un si long temps d'immersion, 99 fois 100, leur mécanisme de déclenchement est, fort heureusement, hors d'usage!
Entre 1945, 1950 et, même, les années 60, la technique de déminage et les moyens utilisés n'avaient pas sérieusement évolué par rapport à ceux qui existaient durant le conflit. Ces cochonneries de puissantes mines de "fond" étaient conçues pour éviter leur déclenchement intempestif en cas de fortes houles (changement de pression) et ne détoner qu'au passage de bâtiments d'un certain tonnage (déplacement - donc variation de pression -, bruit, signal acoustique). De plus, leur "mouillage" était volontairement moins précis que celui des champs de mine à orins!
Si çà se trouve et c'est plus que probable, les dragueurs de mines avaient largement sillonné la "zone", sans détecter quoique ce soit. Par contre, dans le cas de la frégate, elle était restée sur le même mouillage plusieurs heures durant et, si je me réfère aux témoignages de son état-major, vu le "coin" et les courants existants, sa machinerie et sa propulsion n'avaient probablement pas été stoppées, ce qui aurait fini par provoquer la détonation de la mine de fond, même si son dispositif était un gros poil fatigué après 6 ou 7 ans d'immersion continue!