Sur un plan politique, la bataille des Ardennes ne fut pas non plus sans conséquences. Cette bataille va plutôt accélérer la fin de la guerre, en précipitant la perte ou l'affaiblissement de plusieurs unités allemandes importantes, parmi lesquelles la Luftwaffe dont l'opération du 1" janvier fut la dernière attaque d'envergure. En revanche, la bataille des Ardennes va aussi déplacer le centre de gravité de la reconquête de l'Allemagne. La défaite allemande à l'Ouest et le retard de l'offensive alliée vers le Rhin facilitèrent grandement l'offensive soviétique de janvier 1945. Lorsque s'ouvrit la conférence de Yalta le 4 février, Staline était en position de force avec des avant-gardes qui avaient progressé de plus de 500 kilomètres, là où les Alliés dépassaient à peine les frontières allemandes. Si les lignes de partage de l'Allemagne avaient déjà été définies bien avant Yalta, on peut cependant imaginer que si les moyens déployés par Hitler dans les Ardennes l'avaient été sur le front de l'Est, les Alliés occidentaux auraient pu, selon les vœux de Churchill, serrer la main des Russes, "le plus à l'Est possible". Soit, bien au-delà de l'Elbe sur lequel s'arrêteront les Américains.
C'est toute la face de l'Europe, divisée pendant un demi-siècle par le mur de fer, qui en aurait été changée.
La bataille des Ardennes eut aussi une autre conséquence politique: la chute du gouvernement belge. L'offensive allemande, ajoutée à un hiver particulièrement dur, a accentué encore les difficultés d'un gouvernement Pierlot qui gérait tant bien que mal le pays depuis la libération. Le 6 février 1945, il présenta sa démission au Régent.
Source : Supplément au journal ‘’La Dernière Heure’’ du 15 décembre 2004
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Prosper