Heinrich Müller est né le 28 avril 1900 à Munich.
A sa sortie de l'école primaire, il entre en apprentissage comme monteur à la Bayersichen Flugzeugwerken, constructeur d'avions à Munich en 1914.
En 1917, il s'engage dans l'aviation militaire bavaroise. Au terme de sa formation militaire, il suit une formation de pilote entre décembre 1917 et mars 1918. IL est porteur du « Flugzeugführerabzeichen ».
D'avril à novembre 1918 il sert au Flieger-Abteilung 287 (bavarois) à l'Ouest. Il est titulaire de la Croix de Fer de 2e et 1ème classe (1918)
En 1919 il est libéré comme Vizefeldwebel. Après un cours passage à l'inspection des affaires aéronautiques à Munich, il entre dans le département de police criminelle de la Polizeidirektion de Munich le 1 décembre 1919 . Il est assistant de chancellerie auxiliaire au département IV (Administration) jusqu'en 1920, il passe au département Sécurité (Amt VIa).
Ayant repris des cours à l'école du soir il décroche un diplôme du 2e degré (mittlere Reife). il est alors promu au rang de Polizeiassistent.
De 1927 à 1929 il suit une formation à l'institut de police de Munich où il obtient le diplôme des cadres intermédiaires de police (Fachprüfung für den Bay. Mittleren Polizeidienst) : il est promu Polizeisekretär (1929) puis Polizeiobersekretär (1933)
Jusqu'à l'arrivée au pouvoir d’Hitler, il va s’illustrer dans le cadre de ses fonctions dans la traque des opposants national socialistes.
Ses qualités professionnelles lui valent de rejoindre en septembre 1933 la Police Politique Bavaroise dont le chef nominal n'est autre que Heinrich Himmler et le directeur exécutif Reinhard Heydrich. Il est nommé chef adjoint de l'Abteilung II 1 avec le grade de Kriminalinspektor. Müller est reconnu comme un fonctionnaire de police politique compétent au service de l’Etat.
En avril 1934 alors qu’il entre à la SS (107 043) avec le grade de Sturmführer (sous-lieutenant). Il est rattaché administrativement au SD-Hauptamt. Il n'est toujours pas membre du NSDAP.
C’est alors qu’Il suit Heydrich à Berlin quand ce dernier est nommé à la tête de la Gestapo Prussienne (Geheimen Staatspolizeiamt) à Berlin en avril 1934. Müller est adjoint au Directeur de l'Unterabteilung II 1 (lutte contre les communistes, les marxistes, les syndicalistes et autres groupes d'opposition). il est promu SS-Obersturmführer et Kriminaloberinspektor la même année.
Un an plus tard il prend la direction de l'Unterabteilung avec une double promotion comme SS-Hauptsturmführer (capitaine) et Kriminaloberinspektor.
En juin 1936, il devient Chef de l’Abteilung PP II (Police politique intérieure) à la Direction de la Police de Sécurité nouvellement créée. Il est en charge des églises, des sectes, des émigrants, des juifs, des franc-maçons, de la détention préventive et des KL ainsi que divers services couvrant la surveillance de l’économie et des communications. En outre, il assure la liaison avec les polices politiques étrangères. Il va occuper les mêmes fonctions à la Direction de la Gestapo prussienne.
En 1936, Il est promu successivement SS-Sturmbannführer (avril 36) puis SS-Obersturmbannführer (novembre 36).
L’année 1937 marque un tournant : il est nommé au grade de Conseiller Supérieur du Gouvernement et de la Police Criminelle (Oberregierungs- und Kriminalrat) . C’est un grade de la haute fonction publique d’Etat accessible par voie de concours qui récompense un parcours professionnel hors normes.
En 1937, son adhésion au NSDAP examiné par la Gauleitung de München Oberbayern n’est pas validée en raison de son manque d’engagement à l’idéal national socialiste.
Il devra attendre le 30 mai 1939 pour que son adhésion soit acceptée avec le numéro 4 583 199.
Après l’Anschluss (1938) il est nommé à titre provisoire Inspecteur de la SIPO et du SD à Vienne le temps de mettre en place la Gestapo la Police Criminelle et le SD. Il ne reste que 2 mois en poste avant de retourner à Berlin.
Le 1 octobre 1939, il arrive au sommet de sa carrière comme Chef de l’Amt IV (Gestapo) au sein de la Direction de la Sécurité du Reich. Poste qu’il occupera jusqu’à la fin de la guerre. Qui lui vaudra son surnom de « Gestapo Müller ». Il est promu au plus haut grade de la Police Criminelle (Reichskriminaldirektor) en 1939,
En 1940, il entre dans le corps des généraux de police comme SS-Brigadeführer und Generalmajor der Polizei. Et en novembre 1941 il bénéficie de son ultime promotion au grade de SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Polize.
Il sera décoré de la plus haute distinction civile en temps de guerre en 1944 la Ritterkreuz zum Kriegsverdienstkreuz mit Schwerten pour services rendus au IIIe Reich.
En mai 1945, Il disparait à la défaite allemande à Berlin.
En 1958 une procédure judiciaire est ouverte. En 1961 le Tribunal de Berlin Tiergarten lance un mandat d’arrêt contre lui. En 1964, le procureur général de Berlin (West) renouvelle ce mandat d’arrêt.
Pendant des années la littérature historique va se nourrir de cette disparition pour lancer les hypothèses les plus folles sur sa « carrière d’après-guerre ».
Coup de théâtre en 2013, Heinrich Müller a été tué le 2 mai 1945 à Berlin
« le journal allemand Bild annonce que, selon des archives retrouvées par un historien le Professeur Johannes Tuchel, directeur du mémorial de la Résistance allemande, le corps de Müller avait été d’abord enterré dans une tombe provisoire près de l'ancien ministère de l'Air du Reich ; il portait un uniforme de général avec dans la poche intérieure gauche des papiers avec ses états de service et une photo. Un document de la mairie d'arrondissement de Mitte de l'époque indique que, en août 1945, il aurait été transféré par une équipe d’inhumation dans la fosse commune du cimetière juif de la Grosse Hamburger Strasse , situé dans le secteur soviétique, parmi 3 000 autres cadavres et qu’il est enterré dans la fosse commune du cimetière juif de Berlin Mitte »
Le biographe de Himmler Padfield a livré ce portrait de Müller :
« Müller était l'archétype d'un officiel de second rang : imagination limitée, désintérêt pour la politique et pour l'idéologie, son seul fanatisme est celui avec lequel il tente d'atteindre la perfection dans son métier et dans son devoir envers l'État — qui dans son esprit n'étaient qu'une seule et même chose... Un petit homme au regard perçant et aux lèvres minces, un organisateur doué, foncièrement impitoyable, un homme qui ne vivait que pour son travail ».