Alors...
La gargousse est "calibrée" selon quel critère ?
Altitude maximale ? L'explosion de l'obus étant "programmée" au dernier moment en fonction de l'altitude réelle de la cible ?
Les munitions de 12,8 cm se présentaient, selon leur usage et la pièce avec laquelle elles étaient tirées , sous deux conditionnements différents ...
1) En version "séparée" - l'obus et la douille garnie de sa gargousse à charge propulsive fixe conditionnées dans des étuis distincts - qui avait été employée, pour des questions d'encombrement, à bord du "
Sturer Emil" ou
12,8 cm K. 40 (Sfl.), du
Jagdtiger (
Ja-Ti) et, également, pour le service du
12,8 cm Kanone 81 - les 50 tubes de 12,8 cm L/55, conçus pour leur intégration dans le
Ja-Ti, mais réservés pour être installés sur un affût d'artillerie tracté (celui du 155 mm GPF-T français et du 152 mm soviétique) et, au passage, les deux protos (Krupp & Rheinmetall) du
12,8 cm Pak 442) En version "encartouchée", uniquement pour le service du 12,8 cm Flak 40 (affût simple & double), en raison, notamment, de son dispositif d'approvisionnement par "palette basculante"...
En "conditions de combat" les servants déposaient les munitions encartouchées sur la ou les palettes, disposées en regard des dispositifs mécaniques de réglage des fusées chronométriques d'ogive ; à la fin de la séquence de tir, la douille percutée était automatiquement éjectée et un dispositif hydraulique basculait la palette, chargée de la nouvelle munition, sur la rampe de chargement de la culasse et un autre mécanisme enfournait le pélot dans la culasse.
Là, où j'ai un petit doute, c'est quand se déroulait, exactement, "l'encartouchage" de la munition antiaérienne - et le sertissage douille-obus -. en amont, en usine, ou en aval, en unités
... mais c'est de l'enc... de mouches!
La charge propulsive, près de 11 kg de Diglicol, était identique, quelque soit le type de munitions (séparées ou encartouchées) ; c'était assez fréquent avec les canons, où , contrairement aux obusiers, la charge propulsive était, au mieux d'une gargousse principale et d'une gargousse additionnelle, quand l'arme avait été conçue, dès le départ, comme une pièce d'artillerie de campagne (
10 cm K 18,
15 cm K 39,
17 cm K 39).
Les fusées d'ogive des obus explosifs antiaériens étaient du type "chronométrique" ; l'altitude souhaitée de la détonation était convertie en temps de vol, à partir de cahiers d'abaques "fouillus", réalisés à partir de tirs d'essais et rapports de tirs, qui prenaient, également, en compte, la pression atmosphérique et la T° à l'altitude (souhaitée) de détonation ... d'où l'importance des ballons-météo de la
Wetterpeil-Trupps, le détachement météo de l'unité.
A propos des plafonds de tir (cf. ci-dessous), je rappelle juste que l'altitude de vol des bombardiers alliés au-dessus de l'Allemagne n'avait de loin jamais excédé 9000 m ; le seul appareil qui pouvait voler à une altitude supérieure - grâce, notamment, à sa cabine pressurisée... et chauffée!
- avait été le Boeing B-29, mais il n'avait été jamais engagé sur le théatre européen.
12,8 cm Flak 40• Calibre : 128 mm
• Longueur totale du tube : 7835 mm (L/61)
• Dimensions hors tout sur stabilisateurs :
o Longueur: 8810 mm
o Largeur : 4440 mm
o Hauteur: 3165 mm
• Poids en ordre de tir (sur socle) : 13 000 kg
• Poids en ordre de marche (sur attelage à deux boggies & 4 essieux, Sd.Ah.220) : 27 000 kg
•
Réglageso Azimut : 360°
o Site : -3/+88°
• Cadence de tir : 12 coups/min – Temps de recharge : 2,8 secondes
• Recul : 1000-1300 mm (25°), 950-1200 mm (55°), 925-1000 (88°)
• Plafond maximal: 14800 m (85°)
• Plafond pratique: 10675
• Portée maximale : 20950 m (donnée purement théorique, le 12,8 cm n’ayant jamais été engagé en emploi terrestre)
• Vitesse initiale (Vo) : 880 m/s
• Dispositifs de visée et assistance de réglage à distance: récepteurs à cadrans (Folgezeigerübertragungsgerät 37)
• Munitions – poids unitaire : 48 kg (étui en acier), 50,5 kg (étui en laiton)
o 12,8 cm Sprenggranate L/4,5, obus explosif à fusée chronométrique (30 secondes)
o 12,8 cm Brand Schrapnelgeschoss Granate Flak 40, obus explosif incendiaire, avec fusée chronométrique (mise en service : fin 1944, début 1945)
o 12,8 cm Panzersprenggranate 40 & 43, obus de rupture
o Nota : Nombreux essais en quantités limitées, de munitions sous-calibrées à sabot de 10,5 cm et de projectiles avec fusée d’appoint ; objectif : recherche d’accroissement de la Vo (jusqu’à 1530 m/s) pour améliorer le plafond d’altitude.
Emploi : batterie antiaérienne « statique », Flakturm, Geschützwagen II (Eisenbahn) schwere Flak