Merci beaucoup pour ces renseignements.
En effet, j'avais lu que beaucoup de soldats de l'armée d'Afrique avait rejoint les FFL. Mais je n'étais pas au courant du rôle de Muselier.
Daniel Laurent a écrit:Cela commença avec l’affaire de l’arrestation de Muselier par les Britanniques le 1er janvier 1941. De Gaulle a soutenu l’Amiral de bout en bout jusqu’à sa libération, le gouvernement britannique présentant ensuite ses excuses, les «preuves » étant des faux. Mais Muselier en a toujours voulu à De Gaulle de ne pas avoir fait ce que lui, en bon militaire, aurait fait dans une situation analogue : Se constituer prisonnier par solidarité. Ce qui, aux yeux de De Gaulle (Et aux miens) aurait été une grossière erreur politique. La France ne se constitue pas prisonnière.
Dès le 2 janvier, mon chef d'état-major, le capitaine de vaisseau Moret, était allé voir le général de Gaulle qui l'avait fort mal reçu. Les premières paroles de De Gaulle avaient été: "Eh bien, j'en apprends de belles sur votre amiral ..."
Au cours de cet après-midi du 2 janvier, Moret avait eu deux entrevues très orageuses avec le général.
Pendant la première, comme il montrait à quel point les faux de Howard étaient grossièrement établis, il avait été menacé d'aller rejoindre "son amiral".
A la fin de la seconde entrevue, il avait fait part au général du sentiment de révolte qui était ressenti par tous les officiers de marine à la vue du "traitement indigne infligé à l'amiral". Cette discussion avait tourné à l'aigre et s'était close par une explosion du général: "Moret, allez-vous en".
Ce n'est qu'à trois heures du matin, dans la nuit du 2 au 3 janvier, que Moret avait été à nouveau convoqué par le général qui, très radouci, lui avait dit qu'il était désormais convaincu de la fausseté des lettres et de la machination montée par Howard; Moret avait répondu: "Vous avez mis quinze heures à vous en convaincre, c'est plutôt long !"
Sur le plan militaire, l'amiral se plaint de décisions prises par le général sans le consulter dans des domaines qui lui sont propres:
- la désignation du commandant d'Argenlieu qui relève de son autorité comme haut commissaire pour le Pacifique;
- la convocation directement adressée par le général au colonel Valin, chef d'EM des FAFL dont l'amiral est le commandant en chef, pour le rejoindre en Egypte en mars
Sur le plan politique, il exprime son désaccord avec les décisions prises en Syrie. Il considère que le général accumule les fautes: militaires, diplomatiques, de caractère, d'esprit d'organisation, de manque de parole ... Sans doute ces critiques acerbes qui concernent un domaine qui n'est pas le sien, lui sont-elles soufflées par certains de ses amis ou de ses proches collaborateurs: M. Labarthe, le capitaine et Mme Michaelis, le commandant Moret dont l'influence se révèlera par la suite pernicieuse.
Igor a écrit:Dès le 2 janvier, mon chef d'état-major, le capitaine de vaisseau Moret, était allé voir le général de Gaulle qui l'avait fort mal reçu. Les premières paroles de De Gaulle avaient été: "Eh bien, j'en apprends de belles sur votre amiral ..."
Au cours de cet après-midi du 2 janvier, Moret avait eu deux entrevues très orageuses avec le général.
Sans doute ces critiques acerbes qui concernent un domaine qui n'est pas le sien, lui sont-elles soufflées par certains de ses amis ou de ses proches collaborateurs: M. Labarthe, le capitaine et Mme Michaelis, le commandant Moret dont l'influence se révèlera par la suite pernicieuse.
A sa décharge, il faut reconnaître que la ralliement de Saint-Pierre et Miquelon a nui aux relations entre de Gaulle et Washington.
Pendant les vingt et un mois où il a été à la tête des FNFL, l'amiral Muselier s'est révélé un chef de grande valeur. Il a créé de toutes pièces, de bric et de broc, une petite Marine active, efficace, appréciée par les alliés britanniques et dont l'importance ne cessa de grandir.
Son passé d'homme de cabinet dans les gouvernements de Painlevé et de Clémenceau, son entourage, peut-être aussi sa nature profonde, l'ont poussé à s'immiscer dans le domaine politique "réservé" du général de Gaulle. Il aurait dû s'en tenir, en militaire discipliné, à son strict rôle de commandement, de gestion et d'administrateur dans lequel il excellait. Il faut reconnaître que le chef de la France Libre qui, tout en maugréant contre "l'insupportable touche à tout", appréciait ses hautes qualités de chef et de marin, a fait preuve de beaucoup de patience. Sans son obstination à vouloir rester commandant en chef de la Marine, l'amiral n'aurait pas été écarté.
Laurent Pépé a écrit:Ce qui m'etonne c'est que Muselier na pas rejoint Giraud pour s'occuper de la Marine, mais bel et bien pour faire la basse police de Giraud.
(il fut egalement question de complot contre de Gaulle, enlevement, attentat ? je ne me souviens plus)
Igor a écrit:L'entourage de Muselier n'a effectivement pas fait grand chose pour apaiser les tensions avec de Gaulle, bien au contraire. André Labarthe en particulier se signala par son anti-gaullisme viscéral
En revanche je pense que Muselier n'a rien à se reprocher dans l'affaire du 1er janvier 1941. Il a été accusé injustement à partir de faux documents et jeté en prison comme un vulgaire malfrat. Un traitement indigne pour un homme de son âge et de son rang. On peut comprendre qu'il en ait gardé un certain ressentiment envers de Gaulle, même si ce n'était pas forcément justifié. En tout cas il me semble que les excuses à son égard étaient justifiées.
A propos de son éviction de la France Libre:
Pendant les vingt et un mois où il a été à la tête des FNFL, l'amiral Muselier s'est révélé un chef de grande valeur. Il a créé de toutes pièces, de bric et de broc, une petite Marine active, efficace, appréciée par les alliés britanniques et dont l'importance ne cessa de grandir.
Son passé d'homme de cabinet dans les gouvernements de Painlevé et de Clémenceau, son entourage, peut-être aussi sa nature profonde, l'ont poussé à s'immiscer dans le domaine politique "réservé" du général de Gaulle. Il aurait dû s'en tenir, en militaire discipliné, à son strict rôle de commandement, de gestion et d'administrateur dans lequel il excellait. Il faut reconnaître que le chef de la France Libre qui, tout en maugréant contre "l'insupportable touche à tout", appréciait ses hautes qualités de chef et de marin, a fait preuve de beaucoup de patience. Sans son obstination à vouloir rester commandant en chef de la Marine, l'amiral n'aurait pas été écarté.
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