Ben, voui, et, lors de la Fête annuelle (sauf cette année!) de la Bière à Munich, il est courant de l'entonner, sans aucune intention politique, sauf que la culture militaire allemande fait, naturellement, partie intégrante du folklore, comme les Yodlers de la Bavière, de l'Autriche ou de la Suisse!
En parlant de Suisse allemande - dans les faits, bernoise - un mien ami avait épousé, en mai 1976, une ravissante suissesse , native de la campagne bernoise., Le mariage s'était déroulé dans le "Montbazillac", alors que, brutalement, le jour de la cérémonie, il s'était mis, en quelques heures, à geler à pierre fendre et que la neige était tombée! Comme nous étions à la campagne, la famille bordelaise viticultrice "recevante" avait aménagé un immense hangar non chauffé - on était en mai! -, pour accueillir les festivités, après les cérémonies officielles (Marie et Eglise). .
A un moment, alors que tout le monde se "gelait, aimablement, les c...", la famille suisse de la conjointe avait attaqué une série de "Jodles", parfaitement interprétés - les suisses allemands étant, largement, tout aussi, performants que les Bavarois et les Autrichiens, dans ce domaine! - . Au début, côté français, hormis quelques exceptions comme votre serviteur ou son épouse alsacienne, il y avait eu grand blanc ; cà s'explique, car on était en 1975, pour les plus anciens, le spectre de l'Occupation était, toujours, là, et la langue et chants en "allemand" posaient problème! Il se trouve que les Suisses alémaniques , comme leurs voisins bavarois ou autrichiens, maitrisent - au moins en zone rurale et, même, en amateur - l'art très compliqué du Yodle.
Après quelques instants de (légitime) "stupéfaction", la population d'origine bordelaise avait, vu la prestation vocale indiscutable, unanimement, "accroché ses wagons", ce qui avait largement sauvé les festivités et fait oublier la situation climatique.
Honnêtement, c'était la toute première fois, hormis en Alsace - cas très particulier! - , où j'ai pu voir, après-guerre, une population française "profonde", conditionnée, naturellement, et historiquement, à la haine pour tout ce qui rapportait, de près ou de loin, à la culture allemande, réagir, positivement, à des chants où elle ne comprenait strictement rien! Ne jamais oublier que, dans l'identité helvétique de l'épouse et de sa famille, il y avait, aussi, la "précision"... suisse-allemande§ J'ai beaucoup de respect pour cette famille campagnarde berlinoise, car, localement, elle avait, sans le vouloir, mis le doute sur les a-priori français, faute de connaissances, face à la culture alémanique, de manière générale!