Le 7 septembre 1940, le bombardement systématique de Londres par les nazis commence. Il durera 9 mois. Un site permet de visualiser les ravages.
"Les nerfs des Londoniens sont solides ; le jour, rien ne paraît de leurs angoisses nocturnes et le travail continue partout", écrit l'aviateur René Mouchotte. © AFP
Dans l'après-midi du 7 septembre 1940, 300 bombardiers allemands escortés de 700 chasseurs ravagent Londres. C'est le début du Blitz, qui durera neuf mois et causera 14 000 morts dans la capitale britannique, 40 000 au total dans tout le Royaume-Uni. Pour mieux visualiser l'ampleur du calvaire vécu par les Londoniens, il suffit d'explorer la carte interactive publiée sur le site http://www.bombsight.org. Développée à partir des ressources des National Archives par le docteur Kate Jones, géographe de l'université de Portsmouth, elle permet, en cliquant sur chacun des symboles de bombes, d'accéder aux coordonnées exactes de l'endroit où elles sont tombées, mais aussi à des galeries de photos d'époque de la zone bombardée ou encore à des témoignages recueillis par la BBC. Une petite merveille de l'alliance entre informatique et données historiques.
Rappelons que le Blitz voulu par Goering fut un échec pour les nazis. Depuis le début de l'été 1940, la bataille d'Angleterre fait rage et la RAF, malgré le courage de ses pilotes, est à bout de souffle. En délaissant le bombardement de ses aérodromes pour se concentrer sur les villes afin de briser le moral des Britanniques, la Luftwaffe permet à la RAF de reconstituer ses forces. Celle-ci garde finalement la maîtrise du ciel, empêchant à jamais Hitler de débarquer en Grande-Bretagne. Ces raids, les Britanniques les traitent par le mépris. "Toute la nuit, jusqu'au petit jour, les bombardiers se succèdent et déversent leurs chargements, écrit l'aviateur René Mouchotte (disparu en 1943) qui, entre deux missions de protection au-dessus de Londres, se rend en permission dans la cité martyr : "Les nerfs des Londoniens sont solides ; le jour, rien ne paraît de leurs angoisses nocturnes et le travail continue partout."
Par FRANÇOIS MALYE - Le Point.fr