En se référant à certains posts précédents, on peut constater les "dégâts" (psychologiques ?) qu'avaient pu générer l'efficace propagande allemande, en termes d'images (photos et films d'actualité), qui a grands coups de défilés et de manifestations plus spectaculaires les unes que les autres ( mais dans lesquels paradaient, le plus souvent, les mêmes unités !), avait entrepris de démontrer, à dater de 1934, l'importance du réarmement national. Le plus beau est que cette énorme campagne d'intox avait parfaitement fonctionné, entre 1934 et 1938.
Si on se penche un peu sur les chiffres, on constate, que, dans les faits, la renaissance de la nouvelle armée allemande, la
Wehrmacht, et, plus particulièrement, sa branche "terrestre", la
Heer, était un "colosse d'argile" aux pieds très fragiles!...
Création d'unités entre 1932 et 1938...
Plan de mobilisation établi à la toute fin de 1937
sachant que la
Heer, à l'occasion de la publication du document ci-dessus s'était faite largement plaisir, de même, sur le plan de mobilisation "1939/1940", édités le 1er mars 1939, où bizarrement, certains chiffres, en gros d'une année sur l'autre, avaient littéralement explosés ou fondus, par des jeux de passe-passe, et avec certaines infos très étonnantes - amusez-vous, par exemple, à comparer, sur les deux états, les nombres de camions de véhicules légers et de bourrins!
Attention, j'avais généreusement intitulé une colonne "blindés & chars", pour respecter la classification allemande, mais, par exemple, à la date du 1er mars 1939, le parc de
Panzer se résumait à une meute de "trottinettes" (
Panzer I &
II), une vingtaine de
Panzer III - dont l'accouchement s'était avéré compliqué - et une centaine de
Panzer IV, la saisie de chars tchèques,
Pz. 35 (t), n'ayant pas encore été effectuée!
Plan de mobilisation 1939/40 (que j'avais, déjà, posté dans une autre discussion...
Que ce soit en 1938 - sans parler des années précédentes! -, ou en 1939, l'armée de terre française avait largement les moyens en personnels et matériels de s'opposer et contrecarrer les actions de son "homologue" allemande.
Par contre, question moral des troupes, la motivation était d'un tout autre niveau parmi les réservistes et mobilisés allemands et, même, très probablement dans les unités d'active, comparées à leurs pendants français. Dans un cas, l'un des futurs adversaires, l'armée allemande, avait (à très peu de choses près!) toute la nation derrière elle, souvent convaincue d'une "légitime" revanche, après la baffe du Traité de Versailles, très mal digérée, qui constituait, une très sérieuse motivation; dans l'autre, côté français, des centaines de milliers de réservistes et de mobilisés, qui trainaient, souvent, la semelle, à la fois, abreuvés par, au moins, une décennie de discours antimilitaristes, soigneusement entretenus, au travers de canards très orientés - par exemple, en 1937, le journal L'Humanité, devenu l'organe de presse du PCF, se vendait à 350 000 exemplaires quotidien! - et nourris d'intentions pacifistes, formulées et répétées à l'envie par leurs propres dirigeants, dont les tendances se succédaient au rythme des changement de gouvernement. De surcroit, quand on allait au cinéma, on devait se cogner, en première partie, les actualités, qui, bien évidemment, se devait de montrer les passages les plus "croustillants" des reportages filmés de la propagande allemande, vantant la "résurrection" de la "fière" armée allemande, avec, bien entendu, en fond sonore plus ou moins important, derrière la voix du commentateur français, des extraits de marches militaires les plus martiales possibles.
A ces petits jeux-là, on a vite fait de "démoraliser" une population, animée par des intentions beaucoup plus terre-à-terre, même, si, en septembre 1939, à la déclaration de guerre, le moral des mobilisés français s'était révélé, globalement, satisfaisant, voire bon.
Alfred, dans le post N°5, évoque, à juste raison, le "ras-le-bol" qui avait fait suite aux carnages de 14-18, eux-mêmes survenus après la déculottée monumentale de 1870-1871, 40 ans plus tôt - période, durant laquelle avait été, également, soigneusement entretenue une volonté de revanche, avec en août 1914, l'image du départ à la guerre, "la fleur au fusil" et la "promesse" d'occuper Berlin en un mois!
La population française en avait pris un sérieux coup, durant la Première Guerre Mondiale et le message "
Plus jamais çà" répondait aux attentes de la population, d'autant que le Traité de Versailles avait limé les dents de l'adversaire, alors, le plus menaçant. Il ne faut pas, non plus oublier, que la France a, aussi, accumulé plusieurs siècles de conflits, notamment avec "l'Anglais", sans discontinuer et que, durant les périodes dites de "paix", au XIX et XX
èmes siècles, sa progéniture, effectuant son service militaire, désormais, obligatoire, allait, parfois (trop souvent ?), se faire dézinguer, du temps des colonies, dans des régions improbables.