Soxton a écrit:https://www.39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=45944&start=20#p611110pierma a écrit:Roosevelt et ses chefs d'état-major ont les idées claires sur la priorité : le gros morceau, le plus dangereux, c'est l'Allemagne, qui risque de mettre la main sur tout le continent européen où il deviendrait impossible de débarquer. Germany first.
L'embarras de Roosevelt ne va pas s'éterniser. C'est Hitler qui le tire d'embarras quelques jours plus tard en déclarant lui-même la guerre aux USA. (Je dois dire que les raisons de cette déclaration de guerre ne m'ont jamais paru très claires. Le plus probable c'est qu'il en espérait une avancée décisive dans la guerre de l'Atlantique et un étouffement total de l'Angleterre.)
Si j'avais été à la place de Roosevelt, je n'aurais pas aimé cette initiative de Hitler en décembre 1941. C'est trop tôt. L'Amérique ne s'est pas préparé suffisamment.
Parce que vous n'avez pas la vision de ce qu'on a parfois appelé le "front de Washington", qui ne fut pas toujours pour lui le plus facile. Roosevelt désespérait de convaincre le peuple américain d'entrer en guerre, et devait se battre pas à pas avec le Congrès, dont les représentants ne voulaient en aucun cas décevoir leurs électeurs.
Au moment de l'attaque japonaise, il était au bout de ce qu'il pouvait faire sans déclaration de guerre. L'Amérique n'était certes pas préparée, il le savait mieux qu'un autre, mais la paix eut-elle duré encore des mois qu'elle ne l'aurait pas vraiment été davantage.
(il y a une description de ces difficultés dans "De Gaulle et Roosevelt", de François Kersaudy, qui retrace le parcours initial des deux hommes.)
En tous cas lorsqu'il fait déclarer (ou constater, plutôt) "l'état de guerre", l'Allemagne n'est pas nommée, même si "Germany First" est une évidence pour les chefs d'état-major. Il y a sans doute encore à travailler l'opinion pour rendre explicite une déclaration de guerre à l'Allemagne. Hitler va lui épargner ce souci.
La surprise n'est pas que l'Amérique ne soit pas préparée, elle est davantage causée par le fait que le Japon, lui, l'est beaucoup trop, en tous cas beaucoup plus que tout ce que les Alliés anticipaient. (ce qui va se payer rapidement dans l'Atlantique, tant l'US Navy est sollicitée dans le Pacifique.)