fanacyr a écrit:le simple fait d'avoir découvert le sujet à la télévision le Week end dernier et de l'évoquer ici
100 000 naissances sous l'Occupation
je ne pense pas qu'il y ait eu 100 000 tondues
et d'authentiques histoires d'amour se sont concrétisées, ce qui n'est jamais simple dans un contexte pareil
La tonte en place publique est une chose, l'incarcération (sans tonte), une autre, et la vie en tant que "
salope de Boche", une troisième!
Si j'ai bonne mémoire, le sujet avait été abordée, par une célèbre série de reportages français, confectionnés à partir des archives de l'INRA, dans les années 80. Dans ledit reportage, il n'y avait pas que "d'aimables" tontes, mais, aussi, des voies de faits patentes de la part de la populace rameutée, sachant que les crachats et les insultes ne se voyaient pas sur les images! Plus de 20 000 "tondues", en France, en 1944!
Il faut, juste se mettre à la place de la parturiente ou de la jeune fille ou jeune femme, engrossée jusqu'aux yeux, qui se retrouvait mise au ban de son village, de son bourg, suite à un malheureux coup de bite et un coup de cœur, souvent, passager ; à l'époque, la contraception était inexistante! Une étreinte, même furtive, et, paf!... le Polichinelle dans le tiroir!
-. C'était, encore, pire pour les jeunes légitimes, privées d'époux depuis 1940, y compris quand elles s'étaient envoyées en l'air avec un "supposé" collaborateur!
Tu sembles totalement ignorer le fonctionnement naturel de la méchanceté
collective populaire. Viens, juste, faire un tour dans mon village, tu vas vite comprendre, ce qu'il en est! Maintenant, ce sont les "réseaux sociaux" qui s'en chargent ! La moins mauvaise hypothèse amenait l'objet de la vindicte populaire à déménager - sous réserve d'avoir les sous pour l'entreprendre! -. Mais, en ces années-là, l'accouchement de jeunes femmes célibataires étaient très mal vu, quelque soit la nationalité du géniteur, surtout, quand il n'était pas identifiable! Je suis bien placé pour en parler, étant, moi-même, issu d'un adultère pleinement assumé ! Ma grand-mère et mère ayant jugé plus souhaitable de migrer au Maroc!
On se gargarise, à plaisir des "100 000" naissances sous l'Occupation; en réalité, il y en avait plus que çà, car j'ai un exemple sous la main, une amie, née en 1942, en Alsace, du très légitime mariage de sa mère avec un "troupier" de la Luftwaffe, qui avait du retraiter en 1944, croupir dans un camps de prisonniers de guerre jusqu'en 1946, puis sauter, à sa libération, dans le premier train, pour rejoindre sa famille et entièrement reconstruire sa vie professionnelle, en Alsace, ce qui avait été tout sauf simple, et entre temps, son épouse et son lardon, en avaient sérieusement bavé !
La Guerre est une décision politique - légitimée ou non -, mais ses conséquences directes, sur la population, dépassent largement le cadre des opérations militaires; Quand on lit les vieux grimoires relatifs à la Guerre de Cent ans, on constate, ainsi, que la population environnante du champ de bataille avait plus à craindre des défaits que des vainqueurs. En résumé, la donzelle passait plus vite à la casserole, avec les troupes françaises, souvent, en déroute qu'avec le vainqueur britannique! ... Mais, çà n'a rien à voir, là, on cause des 100 000 procréations, supposées être l’œuvre de l'Occupant! Ben, en fait, si, car l'Occupant et l'Occupé ne sont pas asexués et une situation de guerre n'a rien d'une grosse dose bromure, distribuée pour calmer les naturelles ardeurs amoureuses!
Cela dit, entre un petit coup ou plusieurs pour se faire plaisir, et une "incivilité nationale" patente, il y a une sacrée marge!