Dans la nouvelle Désespoir est mort, on décrit le nouveau quotidien d'officiers français cantonnés dans un village des Alpes (un personnage lit "Le petit Dauphinois") après, je pense, l'armistice du 22 juin 1940. Aucune date n'est mentionnée dans la nouvelle.
Un indice : "Dans ce mess hétéroclite, où le désastre avait rassemblé une douzaine d’officiers venus de toutes parts, sans point commun sinon celui de n’avoir pas combattu, la note dominante n’était pas le désespoir. "
Quelqu'un peut-il expliquer cette phrase : "Il avait, lui, participé à « notre » bataille : à la bataille postiche, au déshonorant simulacre qui nous en avait plus appris, en ces trois jours serrés entre deux armistices, sur l’infamie dérisoire de certains hommes couverts d’honneurs, que l’expérience de toute une vie."
Voici un autre passage qui pourrait éclairer la période :
"Il lisait le Petit Dauphinois. C’était un des premiers qui nous parvînt, après ces quinze horribles jours. Et soudain il me le tendit, silencieusement et rageusement, marquant du pouce l’éditorial, et tandis que je lisais à mon tour, il garda posés sur moi ses yeux lumineux. Oui, ce qu’il me fit lire dépassait tout ce qu’on pouvait attendre. Ce que le plus grand mépris des hommes n’aurait suffi à nous faire croire sans preuve. On nous ressortait, simplement (n’oubliez pas que c’était la première fois), Jeanne d’Arc, Sainte-Hélène, et la perfide Albion. Dans cette même colonne, sous cette même signature, où trois semaines plus tôt le même homme nous parlait encore, avec une délectation sadique, des milliers de barbares teutons que la Lys et la Somme charriaient, sanglants et putrides, vers la mer."
Si j'ai raison de penser qu'il s'agit de la période de démobilisation, quelles étaient les circonstances des officiers français ? Dans cette nouvelle, ils semblent pouvoir se déplacer en liberté au moins dans le village, et il y a un mess où tous les officiers prennent leurs repas.
Qu'en était-il des simples soldats ?