Dog Red a écrit:...Les Américains... se dotent du viseur Norden
Ah, le fameux viseur Norden!
Le problème est que les Allemands en "possédaient les plans" depuis 1938 - ce qui leur aurait, soit-disant, permis d'améliorer leurs propres dispositifs, mais ce n'est, même, pas avéré, vu leurs compétences dans ce domaine technologique ! Leurs calculateurs de bombardement fonctionnaient, largement, aussi bien, que ceux des américains, sauf qu'ils n'utiliseront pas les tactiques alliées de bombardement. Les bombardements allemands, notamment, sur Londres et sa banlieue, avaient, certes, fait beaucoup de dégâts, mais l'importance des flottes aériennes, alors, mises en œuvre, n'avait pas grand-chose à voir avec les déploiements alliés en 1943-1944-1945.
En plus, le meilleur système de visée mis au point, à l'époque, ne "résistait" pas aux nécessaires manoeuvres d'évitement des appareils, confrontés aux pélots de la DCA, à proximité immédiate de la cible. La route et les coordonnées de la cible avaient, certes, été bien rentrées, le calculateur indiquait les erreurs à corriger (manuellement), mais si le pilote - il n'était, surement, pas le seul! - avait décidé, que ce n'était pas le jour pour se suicider, lui et son équipage, face à un mur de pélots... Eh, ben, la route réelle n'avait plus grand-chose à voir avec la "théorique", aussi précise soit-elle. Ces viseurs
optiques, quelque soit leur qualité et leur "précision" perdaient, aussi, une bonne partie de leur efficacité, quand il y avait un épais et bas plafond nuageux - que vise-t-on quand on n'y voit que dalle ? - ou, même, de nuit.
De surcroit, quelque soit la précision de la route théorique tracée, les centrales gyroscopiques de navigation, essentiellement électro-mécaniques, qui existaient, à l'époque, n'étaient pas ,non plus, exemptes d'erreurs -il fallait recaler, régulièrement, l'appareillage, en fonction des situations météo rencontrées - vent arrière, de face ou latéral, changement de pression, etc. -
Ce n'est pas pour rien qu'un équipage de bombardier lourd embarquait, dans le cockpit, un pilote, un copilote, un navigateur - qui, selon l'appareil, faisait, aussi, office d'officier de bombardement, un mécanicien et un radio! On était très loin de la technique de navigation par GPS - dont les premiers emplois militaires, par l'US Air Force, datent d'après la Guerre du Viet-Nam -, on était, alors, plus près de la vieille technique "
deux doigts dans le nez, les deux pouces dans le fion (elle est où, la 3ème main ?
)
et on part à la godille!"
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j'ai eu bossé sur les centrales gyroscopiques et les pilotes automatiques qui leur étaient asservis, dans ma jeunesse navale, les modèles en service, durant la WW2, étaient, tous, du 1er degré, corrections basiques des données directionnelles et de l'altitude. Les modèles ultérieurs qui, au 2ème degré, corrigeront les autres effets, puis, au 3ème degré, comme de nos jours, anticiperont et corrigeront les variations, avant, même, qu'elles n'agissent, datent, tous, de l'après-guerre.
Juste un autre truc, les bombardiers Boeing B-29, plafond opérationnel de plus de 9 000 m (30 000 pieds), n'avaient pas opéré sur le théatre européen, uniquement dans le Pacifique.