Prosper Vandenbroucke a écrit:Bonjour,
Je ne connais pas bien cette épisode de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale mais il me semble quand même que cela reste un épisode méconnu de la guerre 39-45.
Elle a concerné environ 20 000 soldats Noirs et Maghrébins me semble-t-il et qui ont été brutalement retirés des zones de combats pour être "renvoyés au pays". Me trompe-je???
Bonjour, Prosper,
Qu'il soit méconnu de nos membres belges - encore que Dog Red semble plutôt être bien informé -, est plus que normal, car c'est une "salade" purement française.
Depuis lors, certains ont voulu y voir un "blanchiment" de l'armée De Lattre, aux relents prétendument "racistes". En réalité, il s'agissait, avant tout, d'organiser leur relève, car ces troupes avaient, largement, dépassé leur quota de temps de "combat". En plus, hormis les Tabors de goumiers marocains, recrutés parmi les populations montagnardes de l'Atlas, le contingent nord-africain et d'AOF s'acclimatait très mal, fin 1944, à la rigueur des conditions météo rencontrées dans le Nord-Est de la France, d'autant que, bien souvent, durant les périodes de conflit, le thermomètre "s'amuse" à péter ses records de froidure. On n'expose pas, sans risque, un sénégalais ou un algérien, natif du sud, "sub-saharien", à ce genre de conditions climatiques ; le premier sous-officier venu, pas trop borné, s'en rend vite compte et va, très rapidement, s'empresser d'en informer sa hiérarchie. Cà avait, déjà, été le cas, en 1914-18 .
Le prétendu "
blanchiment" avait été, avant tout, la conséquence directe du recrutement, effectué en métropole, entre septembre 1944 et l'hiver 1944/1945, qui avait permis d'effectuer, partiellement, la relève des premières troupes combattantes, donc, celle de nos unités "coloniales" . Avant cette période, depuis juin 1940, il n'existait plus, dans la Métropole, de levées de classes.
Quant au recrutement des maquisards FTP & Partisans, "d'obédience" communiste, évoqué par Dog Red, la plupart de ces maquis avaient remis leurs armes à la gendarmerie et étaient rentrer gentiment dans leurs foyers, tandis que les "recrues", issus de ces organisations, elles, s'étaient contentés de répondre, suivant leur âge, à l'appel de leur classe. "Bizarrement", les intentions "guerrières" du PCF s'étaient vite calmées, après la prise de pouvoir gaullienne...
Namého, attendez, je veux bien jouer à la "guéguerre" pour le devenir "resplendissant" du "Communisme International", mais je n'ai pas l'intention de me faire dézinguer, volontairement, pour le pouvoir capitaliste! Il n'est pas question, ici, de minimiser l'importance des troupes africaines - au sens large - dans l'effort de guerre français, à dater de 1943, en y incluant la "parenthèse " Leclerc, d'autant qu'elles avaient eu un rôle essentielle pour que la France puisse prétendre à jouer le participant actif, lors des ratifications officielles de la capitulation de mai 1945, à la grande surprise des Allemands et, au passage, des Soviétiques. Néanmoins, contrairement à ce que prétendent certains courants "contestataires" mal intentionnés, les troupes africaines et nord-africaines n'ont jamais été considérées comme de la "chair à pâté" ; ce serait, même, l'exact contraire, après, notamment, l'abnégation des "Turcos", le 6 août 1870, qui avait permis le repli des débris de l'armée de Mac-Mahon. Qu'il y ait eu, dans l'armée française, des imbéciles qui passaient leur temps à botter les fesses de leurs recrues africaines, c'est plus que probable, mais çà avait été, aussi, à la même époque, le cas de très nombreux appelés ou engagés "plus "blancs, tu meurs", car les sous-off viennent, rarement, quelque soit la nationalité de l'armée, avec un bouquet de fleurs, pour transmettre un ordre!
Nos trop célèbres "Bat' d'Af", unités punitives ou pénitentiaires - selon la vocation qu'on leur prête - qui n'accueillaient, soit-disant, que des "récidivistes" et des "incontrôlables" (à l'autorité militaire) métropolitains, se révèleront être, le plus souvent, au combat, des unités au tempérament combatif exemplaire, voire "remarquable" . Au fil du temps, par ignorance crasse de leur organisation et de leur raison d'être, ces gnoufs militaires sont devenus, pour certains, le "symbole" d'une supposée attitude répressive constante de l'Etat, par le biais des sous-officiers et officiers de l'armée française, à l'encontre des unités "autochtones" et, par extension, à tous ses recrutements africains.
Certes, l'opinion de Jean-Bodel Bokassa, peut être considérée comme tendancieuse, mais il avait participé, en tant que sergent, au débarquement de Provence et à son prolongement en Allemagne, en 1945. Il avait fini, dans l'armée française, avec le grade de capitaine, mais ne cessera, par la suite, de tresser des louanges sur la chance qu'il avait eu à faire sa place (il y avait fini capitaine!), grâce à l'instruction que lui avait fournie l'armée française. De mon côté, j'ai le témoignage de ma grand-mère, qui avait assisté, sur l'Île de Gorée, au départ, pour raisons de santé, de son mari - un maréchal de logis chef n 'ayant en rien l'autorité d'un "Gégène" - avec ses artilleurs sénégalais. Même si la tradition locale veut que les pleurs - ceux des femmes, (dont les professionnelles payées pour!) - soient de "rigueur", lors des veilles & cérémonies funèbres, le mâle, en général, se garde bien de verser la moindre larme... ce qui avait, pourtant, été le cas! Il y avait une réelle tristesse, au sein des servants sénégalais, attitude qui vient contredire la gestion supposée des subordonnés à grands coups de pieds au cul !
De nos jours, il est de bon ton, dans certaines sphères intellectuelles "gauchisantes" françaises, d'assimiler la longue présence coloniale française en Afrique à un avatar de l'esclavagisme, qui avait, beaucoup moins que plus, perduré jusqu'aux années 1850 - suivez mon regard dirigé vers les états sudistes des USA! .-. En 1830, notre intervention militaire, en Algérie, n'était que le résultat des actes de piratage intensifs, menées par la flotte barbaresque sur nos marchands, que refusait de dénoncer le Bey; Au final, L’Algérie avait été intégrée dans le territoire de la République et constituée en départements, d'où les levées de recrues, identiques à celles effectuées en Métropole! Je peux me tromper, mais les recrutements, hors Algérie, étaient, tous, fondés sur le volontariat - même si on peut on discuter sur les méthodes utilisées pour y parvenir -.
A partir de là, bien après-guerre et les indépendances loupées de la Communauté franco-africaine espérée, en 1960, étaient venus, bien plus tard, se greffer le problème des retraites minorées versées aux Anciens Combattants africains et la dévaluation du franc CFA, au fil des décennies. A mon avis, c'était le seul résultat d'une équipe "d'âpres-au-gain" de notre Ministère des Finances, sans aucune connotation "raciste" affichée, mais aux intentions économiques affichées.
Ils ont décidé de se passer de notre "intelligence" gouvernementale et gérer, grand bien leur fasse, leur indépendance, d'accord, mais, ils ne peuvent plus, désormais, désormais, nous "raquetter"! Je vous rappelle, juste, que c'était la "méthode" qu'avait adoptée les Brits...
OK, vous souhaitez l'indépendance, mais, dès lors, demerdavez -vous, sans un fifrelin de notre part, à commencer par le moindre roupie (en Inde) versé, de notre part, aux anciens combattants! Ce n'est plus notre problème! Les affinités politiques de certains "historiens" français les ont amenés à devoir s'asseoir sur les relations officielles et avoir, hélas, des œillères et la vue courte! En plus, l'époque actuelle, par le biais des réseaux sociaux, privilégie, désormais, bien souvent, la thèse supposée du complot ourdi par les élites, venant, ainsi, en contre-point, contredire la vérité historique. On s'était, même, retrouvé avec Flamby Ier, qui avait baissé culotte, le 19 mars 2012, en laissant sous-entendre que la France était "fautive"; certes, je veux bien admettre que ce gouvernant socialiste qui était né en 1954, et, par voie de conséquence, n'avait que 8 ans, quand s'était déroulée la sécession physique et officielle entre l'Algérie "française" et la France... mais bon!