Dog Red a écrit:Est-ce que le 7,5cm pointé vers le sol est consécutif au choc de l'explosion ? Je n'en sais rien. Comme toujours, il y a beaucoup de conjectures.
Moi, ce qui me tracasse, ce sont les nombreux impacts sur le flanc du char, à un endroit où il n'a pas combattu.
Bonjour,
1) Inclinaison négative du canon : Le canon du Panther était une vraie canne à pèche d'une longueur de 70 calibres, mesurés de l'extrémité de la culasse à la gueule (sans le frein de bouche). L'idéal pour faciliter l'élévation d'une pièce d'artillerie est d'équilibrer sa masse de part et d'autre des tourillons, qui permettent de faire pivoter le canon, dans son plan vertical. Mais, dans une tourelle de char, çà se complique, car la place est comptée et l'espace trop étroit pour obtenir un équilibre "naturel" autour des tourillons. Du coup, le canon du Panther (mais ce n'était pas le seul, dans ce cas) avait, comme le disait l'armée française, "
une très grande prépondérance de bouche" par rapport à ses tourillons. Sans compensateur, l'élévation du canon à l'aide de la seule crémaillère serait devenue une manoeuvre épuisante pour le canonnier-pointeur (même avec l'aide du pourvoyeur, le volant de pointage étant doublé). La compensation était obtenue grâce à un équilibreur à azote comprimé, un gros cylindre vertical, fixé à l'avant du plancher de tourelle, dont le piston était solidaire du canon ; l'équilibreur à azote comprimée comportait, également, un dispositif de freinage, contenant 1,5 litres de liquide hydraulique. La pression d'azote (92 kg/cm
2) et le niveau de liquide hydraulique devaient être vérifiés quotidiennement et complétés régulièrement ; sans cet entretien régulier, le tube, de par son poids, retrouvait sa "prépondérance naturelle", qui l'amenait à "piquer du nez".
C'était, aussi, probablement, une méthode de sabordage du canon par l'équipage, avant d'abandonner son char, en vidant l'azote de l'équilibreur (par le démontage du pointeau anti-retour).
2) Impacts de pélots sur le flanc droit:Les unités de seconde ligne US s'amusaient, souvent, à faire des cartons sur les épaves de chars qu'elles croisaient sur leur chemin ; çà pouvait aller de la rafale de mitrailleuse au projectile de bazooka, en passant par les obus du canon de bord et les charges de démolition. Une série de photos d'un même Jagdtiger, prises à des intervalles successifs, montrent bien le résultat de ces "entrainements"; progressivement, l'épave, au départ, extérieurement en "bon état", s'était transformée en tas de ferrailles !