Militarverwaltungsvizechef Alfons Glatzel

le 28 septembre 1943, le responsable allemand pour le STO Julius Ritter est tué dans un attentat à Paris. Pour le remplacer Alfons Glatzel un ingénieur de formation qui occupait le poste d'administrateur du Reich pour le travail dans le secteur de l'Elbe à Magdeburg. A ce poste il avait le contrôle total sur les relations de travail dans le commerce, l'industrie mais également les administrations.
Il devient donc le représentant du plénipotentaire pour la mobilisation des forces de travail le Gauleiter Sauckel pour la France. En clair le responsable allemand pour le S.T.O. c'est à dire la réquisition des travailleurs français pour les besoins de l'industrie allemande jusqu'à la fin de la guerre.
Il devient également Militarverwaltungvizechef (équivalent à Generalmajor) et chef du Hauptabteilung Travail au sein de la Direction économique de l'Administration militaire en France. Cela veut dire qu'il met en oeuvre toutes les directives de l'administration militaire en matière de travail. Il est l'interlocuteur des autorités françaises.
Qui est Glatzel ?
membre du NSDAP depuis 1925 ( 3419) Il est directeur d'exploitation dans diverses entreprises. Il rejoint la SA en 1931 qu'il quitte en 1934 pour la SS.
Le 15 avril 1934, Heydrich le recrute au SD comme collaborateur à plein temps et le nomme Chef du SD-Oberabschnitt West à Düsseldorf couvrant toute l'allemagne de l'Ouest. A la même époque le Dr Best a pris la direction du SD-Oberabschnitt Süd en Bavière.
En juin 1934, il participe à la purge de la SA dans son secteur qui lui vaut une promotion au grade de SS-Obersturmführer (Lieutenant) en juillet 1934. il monte vite en grade : SS-Sturmbannführer (Cdt) en 1935 et SS-Standartenführer (Colonel) en 1936.
De 1936 à 1939, il est chef du service du personnel du SD et chef du Service du personnel de la Sicherheitspolizei où il travaille sous les ordres du Dr Best. Il est alors SS-Brigadeführer (General de Brigade SS)
En mai 1939, il tombe en disgrâce auprès de Heydrich et rejoint le Ministère du Travail comme Ministerialdirektor. Il est nommé Administrateur du Reich pour le travail dans le secteur Elbe.
A Paris, il est en pays de connaissance : le SS-Gruppenführer Carl-Albrecht Oberg Chef Supérieur des SS et de la Police en France a été son collègue au SD : il a été aide de camp (chef d'état-major de facto) de Reinhard Heydrich et chef du service du personnel du SD de 1933 à 1935. Beaucoup de points communs entre les deux hommes.
Il quitte Paris le 18 août 1944 dans les fourgons de l'armée allemande, rejoint Fraize dans les Vosges où il doit réquisitionner des travailleurs pour des travaux de défense. De septembre 1944 à février 1945, il servira au sein de l'état major d'évacuation "Frankreich" à Potsdam.
Reconnu par un cour de dénazification coupable comme un meneur (membre du Groupe 2 ) .
Il terminera sa vie comme employé au service emballage dans une entreprise. Il est décédé le 1 4 décembre 1956.

Intéressant ce qui surprend est que l'on voit souvent dans la trajectoire d'un homme des mêmes individus Dr Best, carl albrecht oberg..

Bonjour,
Juste une précision suite à l'excellent post de notre ami Orpo : le BDS France ne s'est pas replié à Fraize mais dans le village voisin de Plainfaing.
JD

Bonjour,
Effectivement comme l'indique J.D. la Police de Sécurité Allemande s'était repliée sur Plainfaing.
Cependant Glatzel dépendant de l'Armée. Les rapports des préfet (http://www.ihtp.cnrs.fr/prefets/de/) rendent compte du repli de l'administration militaire en ces termes :
18.8.1944 le reste de l'état-major du Militarverwaltungschef Dr Elmar Michel (chef de la Militarverwaltung depuis avril 1943) quitte l'Hotel Raphale avec une colonne de 10 voitures en direction de Fraize près de Saint Dié
19.8.1944 Ils prennent leurs quartiers à Fraize : contact avec les autorités locales pour mobiliser des travailleurs pour des travaux de défense
4.9.1944 repli derrière le Rhin vers Oberkirch. Dissolution du reste de l'état-major
20.9.1944 intégration au sein de l'état-major d'évacution "Frankreich" créé à Postdam.

[Dog Red]

Ma méconnaissance du sujet me fait peut être diverger mais j'ai lu récemment que la Gestapo avait fait un "nettoyage" sur les arrières des armées allemandes en retraite à l'été 1944 pour anticiper les actions des résistants.

Ça vous parle à JD et toi ?

JD est le spécialiste de ces actions dans les Vosges.

oui. on parle du repli sanglant de l'été 1944 . Dominique Sigaud dan son livre sur les 175 maisons de la Gestapo en France indique que de juin à août 1944, pour éviter la libération de leurs prisonniers par la résistance, certains postes procèdent à des exécutions dans les prisons : 6 juin 80 personnes. 1 août 44 résistants fusillés de Bordeaux fusillés à Souge. Le 11 août 93 détenus de Compiègne fusillés au Mont Valérien. Le 15 août 25 personnes à Nice. Le 19 août 19 à Carcassone. Le 20 août 120 dans le secteur du KdS Lyon.
En Moselle, Wollbrandt ancien adjoint du KdS Orléans est mis à la disposition avec ses hommes (allemands et français de la Gestapo) par le BdS Paris au BdS Metz, il va opérer dans le secteur de Saint Avold. il doit contrôler la population civile, sécuriser les travaux de fortification, traquer les groupements de maquisards qui se constituent renforcés par les évasions des travailleurs de l'Est, de prisonniers de guerre soviétiques et les lorrains déserteurs de l'armée allemande.

[Prosper Vandenbroucke]

Est-ce que Alfons Glatzel n'était pas un des responsables des déportations de travailleurs français vers le III°Reich????

exact. Prosper.
Le S.T.O. ou Service du Travail Obligatoire en France est particulier puisque c'est le seul pays d'Europe où les travailleurs ont été requis à partir de lois de leur propre pays . C'est l'Etat Français, sous la pression allemande qui l'a instauré.
Quand à leur statut de « requis du travail obligatoire » . ils ont obtenu , par décret du 16 octobre 2008, la dénomination officielle de « Victimes du travail forcé en Allemagne nazie » mais celle de « Déportés du travail » leur a été refusée le 28 mars 2011 par la Cour de Cassation.