Post Numéro: 72 de kfranc01 11 Juil 2019, 22:20
Petit extrait de Chars B au combat. :
Hommes et matériels du 15e BCC – Stéphane Bonnaud, en collaboration avec François Vauvillier – Histoire&Collections
Ainsi, le 17 mai 1940, la 3e compagnie du 15e Bataillon de chars de combat (BCC) reçoit l’ordre d’envoyer une patrouille de reconnaissance à hauteur de Landrecies (Nord). Trois chars B1 Bis sont désignés : le « Tornade » (sous-lieutenant Rival), le « Mistral » (Lieutenant Pompier) et le « Tunisie » (sous-lieutenant Gaudet).
En cours de route, le « Tornade » est contraint de s’arrêter, en raison d’une avarie. Les deux autres B1 Bis poursuivent leur chemin. Arrivés à l’entrée de Landrecies, le « Mistral », suivi par le « Tunisie », tombent sur un convoi automobile français abandonné de part et d’autre de la route. Le village a l’air calme.
Après s’être arrêté, le lieutenant Pompier décide de repartir et s’ouvre un passage dans le convoi laissé à l’abandon. À bord du « Tunisie », le sous-lieutenant Gaudet raconte :
« Nous parcourons quelques rues, longeons une grande place sans relever d’indices intéressants. Subitement, le ‘Mistral’ marque un arrêt et ouvre le feu de ses deux canons. Je me décale aussitôt sur sa gauche, mais la fumée de ses coups m’empêche de distinguer un objectif. Il repart, tirant de temps en temps, rejoint la route d’Avesnes et la suit sans la direction du Cateau, s’engageant franchement parmi les voitures abandonnées vers le centre de Landrecies, je suis à une distance de 100 mètres. Rien n’apparaît. Subitement, après avoir dépassé deux camionnettes abandonnées qui bouchaient la vue, mon pilote et moi découvrons un parc d’automitrailleuses légères sur roues allemandes, rangées, serrées à se toucher, de chaque côté de la rue ».
Les coups tirés par le « Mistral » venaient de toucher ces véhicules allemands, dont quelques uns sont en feu. Le sous-lieutenant Gaudet va finir le « travail ». Il dit : « J’attaque au canon, entreprenant la démolition systèmatique des files d’automitrailleuses. J’ai parcouru deux fois la partie Est de Landrecies ».
Par la suite, le « Tunisie » cherche à rejoindre le « Mistral ». Ce qu’il réussit à faire après avoir détruit, au passage, 2 canons antichars de 37 mm installés sur un pont.
Où étaient les Allemands? Selon le sous-lieutenant Gaudet, le « personnel avait abandonné ses automitrailleuses et ses voitures et se réfugiait dans les maisons ». Et d’ajouter : « Les traces relevées sur ma tourelle prouvent qu’ils étaient armés de fusils antichars à grande pénétration, mais qui ne nous ont fait aucun dommage. En revanche, les tirs de ma mitrailleuse de tourelle dans les réservoirs traversaient les tôles des automitrailleuses et les mettaient en flammes ».
En tout, le sous-lieutenant Gaudet estime qu’il y avait « 100 automitrailleuses inutilisables ou en flammes » après le départ des deux B1 Bis. Ce coup de force n’aura duré que 25 minutes. Par la suite, le « Tunisie » retrouvera le « Mistral », ainsi que le « Tornade », le « Vosges » et le « Nantes » à hauteur d’Ors. Il apprendra alors, de la bouche du lieutenant Pompier, que le « Mistral » a également détruit 2 canons antichars qui l’avaient pris à partie et attaqué « des automitrailleuses et du personnel, notamment sur la rive est du canal à Landrecies. »
Conclusions de cet engagement: les mitrailleuses sont ok pour foutre en l'air le matériel blindé léger, ce qu'est capable le 0.50 ricains; mais un blindé bien protégé n'en as cure !
CQFD.
Bernard
Le meilleur apéro n'est pas nécessairement le plus cher, c'est celui que l'on partage !