Post Numéro: 2 de alfa1965 06 Avr 2019, 00:16
Je suis en train de lire le journal de Ciano.
La journée du 4 avril, il écrit : "Un bataillon de bersaglieri mobilisé pour l'Albanie marchait dans les rues de Bologne en chantant Nous ne voulons pas la guerre mais la paix".
Un événement qui doit avoir son importance sur le comportement du roi Zog 1er, son fils est né le 5 avril.
Le 6 avril, Ciano informe von Mackensen, l'ambassadeur allemand du Reich de l'intention d'envahir l'Albanie.
Le lendemain 7 avril, Ciano s'envole au matin pour Durazzo, le port albanais où est amassée la marine italienne. Il rejoint par la route Tirana sans trouver de résistance. Il n'y a aucune protestation internationale. Le jour d'après, une délégation d'albanais va à l'encontre de Ciano, Zog a pris la fuite. Le 9 Ciano retourne à Rome, Mussolini a préparé une "régence" pour l'Albanie. Puis suivant l'avis de Ciano, il décide de donner à la couronne italienne celle d'Albanie. L'indépendance albanaise est finie. Le pays est le premier à intégrer dans l'espace vital fasciste et va devenir le laboratoire du fascisme
Le pays est dirigé par un lieutenant-général Mustafa Kruja. Francesco Jacomini est nommé ministre-plénipotentiaire en Albanie. Après l'invasion de la Yougoslavie, le pays voit son territoire s'agrandir par l'incorporation du Kossovo et de la Metojha.
Comme souvent dans les Balkans, les Italiens jouent sur les tensions inter-ethniques et arment les milices albanaises qui procèdent à la destruction de villages monténégrins ou serbes.
La première vague de répression s'abat lors de la tentative d'assassinat du roi Victor-Emmanuel III en visite, le 12 mai 1941 par un jeune albanais Vasil Laci. Comme en Yougoslavie, le modus operandi est identique: destruction des villages abritant les partisans, déportation des civils et pendaisons publiques.
Le 14 juillet 1943, lors d'une des nombreuses opérations de ratissage, 80 villages autour de Mallakasha sont rasés, une centaine de civils exécutés. Mallakasha est considéré comme le « Marzabotto albanais ».
Sources
Diaro,Galeazzo Ciano
L'occupazione italiana dei Balcani, Crimini di guerre e mito della « brava gente », Davide Conti.
Siamo 30 d'una sorte, 31 con la morte. Tutti tornano o nessuno. Gabriele d'Annunzio, Canzone del Quarnaro.