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Avant-propos
Il y a l’histoire dite "officielle" et il y a aussi une tout autre histoire écrite au pluriel par des témoins qui en apportent un éclairage différent, souvent plus méconnu, parfois même, plus authentique. L’histoire, la grande histoire des peuples, ne se résume pas seulement à de doctes travaux universitaires et encyclopédiques. Il y a aussi les témoignages historiques, épars, de tous ceux qui l’ont faite, du plus glorieux aux plus humbles. C’est d’un de ces derniers que traite ce livre. Sous le couvert d’un anonymat de circonstance, il n’en est pas le moins captivant et démonstratif des récits de ces surprenants écrivains du Stalag. Ce témoignage, digne de confiance, a le mérite de mettre en avant des faits et d’éclaircir, de confirmer certains aspects connus ; parfois même ignorés de spécialistes ou de curieux dans leur champ d’investigation et de compréhension de la Seconde Guerre mondiale. Rares sont les prisonniers de guerre qui ont, soit au travers des échanges avec leurs familles et proches, soit en tenant des carnets, compilé leurs souvenirs de guerre et de captivité afin d’apporter leur modeste témoignage et de contribuer, ainsi, à la préservation d’une mémoire collective de ceux qui furent exilés et captifs.
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle, « Robert » , l’auteur du présent récit, en tant que « sujet principal », bien qu’identifiable par de multiples marques personnelles, s’éclipse de son propre chef sous le couvert d’une subjectivité discursive en faisant l’abandon de sa propre signature.
L’auteur biographe, éditeur et détenteur du manuscrit, ne fait ici que découvrir, valoriser le récit en le publiant « in extenso » et en le bonifiant de quelques notes. Le mérite de présenter aux lecteurs ce témoignage historique, à l’occasion du tout prochain 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale (1939-2019), ne souffre d’aucune ambiguïté. Il se place en dehors et au-dessus de toute préoccupation mercatique visant à faire du profit de l’édition d’une telle narration digne d’intérêt pour le grand public, les élèves, les enseignants, les étudiants et les historiens.
Robert, « …petit Parigot et bureaucrate » , tel qu’il se définit, emploie tout son talent de rédacteur pour transposer en un récit pittoresque et consistant ce que furent les cinq longues années de captivité passées en Allemagne. Il y expose les circonstances de sa capture, le 15 mai 1940 aux environs de Hannappes (dans les Ardennes françaises) et son exode à pied, en camion et en wagon à bestiaux, par la Belgique et le Luxembourg, jusqu’au Stalag IV-B de Mülhberg-sur-Elbe dans le Land de Brandebourg. Sous-officier, il se résigne non sans quelques réticences à rejoindre ses camarades, hommes de troupe, en chacun des kommandos de travail où il sera affecté. Au gré des rencontres, c'est l'occasion pour lui d’observer la mentalité des civils allemands qu’il côtoie, leur degré de soumission à la doctrine national-socialiste et leur comportement à son égard. Confronté à des patrons pas toujours aimables, il s’emploiera avec ingéniosité à utiliser tous les subterfuges pour parvenir à ses fins, se protéger de l’adversité et se tirer d’affaire en de multiples occasions. Successivement employé dans diverses fermes, il effectue en juillet 1941 un court séjour dans un chantier de construction de barrage après un premier séjour à l’infirmerie de Zwickau à la suite d’une violente grippe contractée sous la pluie à la ferme et une entorse au genou lors d’un match de football entre camarades du kommando. S’ensuivront d’autres mutations, notamment dans une pelleterie puis chez un horticulteur de Werdau (1942), chez un jardinier à Wilkau-Haslau, chez un collecteur de lait à Hartenstein et l’installation finale au Ritter Gut de Gablenz en juin 1943. De constitution frêle, assailli de besogne et déprécié, il effectuera de nombreux séjours à l’infirmerie de Lichtentanne et à l’hôpital d’Hohenstein. Chaque changement d’affectation est pour lui l'occasion d’une comparaison avec la précédente. Le regard pénétrant et réfléchi de l’auteur fait toute l’originalité du récit. Bercé d’espoir et d’illusions par la propagande de Vichy sur l’armistice et la collaboration dont il rapporte quelques messages, Robert est un militaire loyal à l’institution et soumis à l’autorité du chef. Homme de confiance apprécié de son kommando, au-delà du récit des faits, il raconte sans détour, l’incompréhension et la colère, mais aussi l’humanité des sentiments entretenus avec ses camarades de captivité, ses gardiens, ses patrons et quelques civils allemands. Le récit historique s’achève sur sa libération le 14 avril 1945 dans un kommando de Gablenz (quartier de Crimmitsau), puis son rapatriement vers la France, et son arrivée à Paris, en train, le 25 avril 1945.
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle, « Robert » , l’auteur du présent récit, en tant que « sujet principal », bien qu’identifiable par de multiples marques personnelles, s’éclipse de son propre chef sous le couvert d’une subjectivité discursive en faisant l’abandon de sa propre signature.
L’auteur biographe, éditeur et détenteur du manuscrit, ne fait ici que découvrir, valoriser le récit en le publiant « in extenso » et en le bonifiant de quelques notes. Le mérite de présenter aux lecteurs ce témoignage historique, à l’occasion du tout prochain 80e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale (1939-2019), ne souffre d’aucune ambiguïté. Il se place en dehors et au-dessus de toute préoccupation mercatique visant à faire du profit de l’édition d’une telle narration digne d’intérêt pour le grand public, les élèves, les enseignants, les étudiants et les historiens.
Robert, « …petit Parigot et bureaucrate » , tel qu’il se définit, emploie tout son talent de rédacteur pour transposer en un récit pittoresque et consistant ce que furent les cinq longues années de captivité passées en Allemagne. Il y expose les circonstances de sa capture, le 15 mai 1940 aux environs de Hannappes (dans les Ardennes françaises) et son exode à pied, en camion et en wagon à bestiaux, par la Belgique et le Luxembourg, jusqu’au Stalag IV-B de Mülhberg-sur-Elbe dans le Land de Brandebourg. Sous-officier, il se résigne non sans quelques réticences à rejoindre ses camarades, hommes de troupe, en chacun des kommandos de travail où il sera affecté. Au gré des rencontres, c'est l'occasion pour lui d’observer la mentalité des civils allemands qu’il côtoie, leur degré de soumission à la doctrine national-socialiste et leur comportement à son égard. Confronté à des patrons pas toujours aimables, il s’emploiera avec ingéniosité à utiliser tous les subterfuges pour parvenir à ses fins, se protéger de l’adversité et se tirer d’affaire en de multiples occasions. Successivement employé dans diverses fermes, il effectue en juillet 1941 un court séjour dans un chantier de construction de barrage après un premier séjour à l’infirmerie de Zwickau à la suite d’une violente grippe contractée sous la pluie à la ferme et une entorse au genou lors d’un match de football entre camarades du kommando. S’ensuivront d’autres mutations, notamment dans une pelleterie puis chez un horticulteur de Werdau (1942), chez un jardinier à Wilkau-Haslau, chez un collecteur de lait à Hartenstein et l’installation finale au Ritter Gut de Gablenz en juin 1943. De constitution frêle, assailli de besogne et déprécié, il effectuera de nombreux séjours à l’infirmerie de Lichtentanne et à l’hôpital d’Hohenstein. Chaque changement d’affectation est pour lui l'occasion d’une comparaison avec la précédente. Le regard pénétrant et réfléchi de l’auteur fait toute l’originalité du récit. Bercé d’espoir et d’illusions par la propagande de Vichy sur l’armistice et la collaboration dont il rapporte quelques messages, Robert est un militaire loyal à l’institution et soumis à l’autorité du chef. Homme de confiance apprécié de son kommando, au-delà du récit des faits, il raconte sans détour, l’incompréhension et la colère, mais aussi l’humanité des sentiments entretenus avec ses camarades de captivité, ses gardiens, ses patrons et quelques civils allemands. Le récit historique s’achève sur sa libération le 14 avril 1945 dans un kommando de Gablenz (quartier de Crimmitsau), puis son rapatriement vers la France, et son arrivée à Paris, en train, le 25 avril 1945.
Henri Noguéro, 11 novembre 2018
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Lien vers le site de l'éditeur : L'Harmattan