Bonjour,
C'est pour cette raison - blindage horizontal moins épais (76,2 mm) que celui d'un cuirassé, tel que le Prince of Wales ( 153 mm, au-dessus des magasins, 127 mm, au-dessus de la machinerie), que le HMS Hood cherchait à se positionner à moins de 9 nautiques (+/- 17 km), afin d'exploiter son blindage vertical. La cinquième salve (fatale) du Bismarck avait été tirée à 15 700 m, donc, "largement", en deçà des 9 nautiques.
Lorsque le croiseur de bataille britannique avait été atteint par la salve du Bismarck (05H59), il était, alors, théoriquement, hors de la zone de risque des trajectoires paraboliques ; en théorie, à cette distance et en deçà, les projectiles de 38 cm étaient sensés avoir une incidence trop faible pour percer son pont cuirassé. Mais, au moins l’un deux l’avait fait ; l’explosion d'un des obus, à proximité immédiate de trois magasins de munitions, où étaient stockés 100 tonnes de cordite, avait été, très probablement, le facteur décisionnel de sa destruction. Au quotidien, cela s’appelle de la malchance, dans la construction navale militaire, c’est, au minimum, une grave carence de conception
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A la bataille du Jutland, en 1916, les Battlecruisers avaient subi de lourdes pertes, dues, pour l'essentiel, à la relative faiblesse de leur cuirassement. Les Brits en avaient tiré, rapidement, la leçon, en revoyant le blindage du bâtiment en chantier, le Hood, puis en suspendant (définitivement) la construction de Battlecruisers. Pour mémoire, leurs pendants ennemis, les croiseurs lourds allemands (Große Kreuser), avaient, eux, un cuirassement comparable à celui des cuirassés britanniques (à date de mise en chantier équivalente)!