Bonjour,
Vu la mention du radiateur, il s'agit de l'eau du circuit de refroidissement. A l'époque, il n'existait pas de liquide de synthèse de refroidissement et je ne suis pas certain que l'armée française avait prévu de fournir des "additifs" antigels à ses troupes, équipés de camions et de tracteurs (d'artillerie) durant la Drôle de Guerre. En plus, ces "cochonneries" bouffaient, aimablement, le circuit de refroidissement (radiateur, tuyauteries, circuit moteur) et exigeaient un suivi régulier et fréquent - il suffit de se référer aux consignes d'emploi de la Glyzantine, avec les Panzer, sur le Front Est!
Souvent, quand il gelait " à pierre fendre" (en dessous de -10°C, en continu, dans la journée!) - situation assez exceptionnelle, même, dans le Nord-Est de la France -, on se contentait de faire démarrer, durant la nuit, les moteurs à intervalles réguliers, pour garantir une T° de fonctionnement correcte ou, au pire, on additionnait de l'alcool à la flotte, pour abaisser le point de congélation. On camouflait l'entrée d'air devant le radiateur - il s'est vendu, pendant longtemps, bien après la guerre, dans le commerce, des "habillage de calandre" - et, de plus, sur la plupart des moteurs, on pouvait, également, orienter l'entrée d'air du filtre, qui chapeautait le ou les carburateur(s), en position "été" ou "hiver" (dans ce dernier cas, on utilisait l'air préalablement réchauffé par la chaleur du bloc-moteur).
Par grand froid, on coupait, également, l'huile moteur avec un certain pourcentage d'essence ou de gasoil, pour la rendre plus fluide, l'essence, ou le gasoil, s'évaporant, naturellement, grâce à la chaleur du moteur. Pour le gasoil, afin de retarder le gel de la paraffine, qu'il contenait, on rajoutait 5 à 6% d'essence dans le réservoir! Je l'ai, moi -même, encore, pratiqué, en 1987, un hiver particulièrement rigoureux dans le Nord-Est, dont la conséquence directe avait été la décision nationale de traiter, à dater de là, le gasoil des stations-services, jusqu'à une température de -15° C; il existait, déjà, des additifs, commercialisés par Bardahl, Wynn's, etc.... mais personne, ou presque, n'en achetait!
Il faut bien partir d'un principe de base, en 1939-1940... les conducteurs de tracteurs et leurs chefs d'unité, dans l'armée française, n'étaient pas, sérieusement, formés à l'entretien d'un véhicule "zàmoteur"! Le chauffeur avait son permis militaire "PL", c'était, déjà du bol ... et les mécanos "poids lourds", dignes de ce nom, n'embouteillaient pas, non plus, les unités de première ligne. On avait une tâche ou une corvée à effectuer... point-barre! On ne laissait pas le moteur suffisamment chauffer - contingentement de carburant oblige! -... on lui tirait sur la tronche, à froid ou presque,... et, après, on "comptait" les points!