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Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de JARDIN DAVID  Nouveau message 27 Jan 2019, 17:44

J'adore ces documents. Merci beaucoup !
JD
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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de Alfred  Nouveau message 27 Jan 2019, 17:57

Uniformes et équipements à produire en 1946 sont déjà définis......les projets seront mis en oeuvre pour la NVA

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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 27 Jan 2019, 19:17

Quoi que l'on en dise, la Wehrmacht n'était plus apte, en décembre 1944, à mener une offensive majeure et cela vaut certainement pour les raisons logistiques.
A mon avis, il y a également le fait qu'Hitler, bien que obstiné, cherchait à gagner du temps dans le vain espoir que les occidentaux signent un paix séparée et se tourne vers l'URSS en s’alliant à sa Wehrmacht. Ça c'est valable pour AH. Quant aux soldats, ils ne firent qu'obéir aux ordres et surtout que beaucoup d'entre-eux, comme je l'ai dis plus haut, avaient grandi dans les frontières du Reich et avaient passés de nombreuses années au sein de la "Hitlerjugend" , y furent endoctriné par la propagande national-socialiste et croyaient dur comme fer à la victoire finale.
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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de nicolas aubin  Nouveau message 27 Jan 2019, 19:42

Bonjour,
Vaste et passionnant sujet que cet ultime sursaut de l'armée allemande, mais sursaut qui va allonger la guerre de près de neuf mois.
Quelques pistes pour alimenter votre débat : à l'ouest, la situation est belle et bien désastreuse début septembre. L'OKW estime que les 67 divisions inscrites sur ses tables ne pèsent pas plus de 27 divisions réelles dont 16 aptes à toutes formes de combat et seulement dix sont déployées correctement pour tenir un front de 800 km (certaines ont été laissées en arrière pour tenir les ports, d'autres sont menacées d'encerclement telles les unités de la 15. Armee qui retraitent le long du littoral belge,...). De multiples témoignages soulignent le chaos à l'arrière.
Cependant il y a des motifs d'espoirs :
- des états-majors souvent encore opérationnels,
- des viviers préservés en particulier dans les divisions SS qui ont largement pratiqué le maquillage des comptes et ont exfiltré le maximum de poitrines. Le 29 août, la I SS PzD ne prétend disposer pour une contre-attaque dans la région de Reims que de 500 hommes, la 12. SS moins de 1000 alors que trois jours plus tard un rapport interne établis les effectifs respectivement à 17 128 hommes et 11 000... ces hommes sont privées de matériel lourd, de véhicules, appartiennent massivement aux unités de services mais ils ont bel et bien survécu à la bataille de Normandie et seront bien utiles dans les mois suivants.
- Autre facteur positif, l'armée ne se délite pas, les fuyards sont rapidement repris en main (tant par la force que par la séduction, les trésoriers payeurs s’employant pour régulariser les soldes en retard) et même si beaucoup espèrent voir la guerre s'achever le plus vite possible, nul n'est prêt à en accélérer l'issue en résistant aux autorités.
- Un terrain favorable à la défense que ce soit aux Pays-Bas (fleuves, polders, marais), frontière allemande (Westwall, zone urbaine, forêt des Ardennes), forteresse de Metz, Vosges). En soi le relief n’a jamais empêché un ennemi de passer en témoignent la Seine, la Somme, la forêt de l’Argonne qui ont été effacé en quelques heures mais il est un facteur multiplicateur combiné à un redressement du défenseur.
- Or, dans un dernier sursaut (conséquence notamment du remaniement au sommet du Reich suite à l’attentat du 20 juillet et de mesures immédiates qui condamnent à moyen terme toute l'industrie de guerre), le Reich arrive à trouver près de 1 500 000 hommes supplémentaires en peignant les services, les autres Armes, les usines… et à les équiper (en septembre la Heer dispose de plus de armes qu'en mai 1944 si ce n'est pour les camions (- 7%) et les Tiger (- 16%)). C'est ainsi que l'ouest voit converger début septembre des unités nouvelles levées en réponse au désastre de Bagration fin juin et qui sont plus ou moins opérationnelle au moment où les Occidentaux s’approchent de la frontière (17 Volskgrenadier Divisionen et 7 Panzer Brigaden destinées au front de l’Est sont finalement envoyées à l’Ouest), 240 000 hommes rejoignent la nouvelle Ligne de Défense de l’Ouest dans la première quinzaine de septembre. Quant aux obus et à l'essence où la pénurie est bien réelle voire catastrophique pour l'essence, elle va être surmontée par une politique d'économie saine et le Reich va profiter de l’immobilisation des fronts à l'automne à la frontière qui économise le carburant tant pour les combats que pour le ravitaillement.
- Cependant rien n’aurait été possible si les Alliés pour différentes raisons structurelles (logistique, manque de pratique des hauts commandements aux échelons des armées et des groupes d’armées pour les Américains) et surtout conjoncturelles (dispersion de l’effort, stratégie dilettante, conflits d’égo) n’avaient pas atteint leur point culminant début septembre et callé laissant un répit salvateur aux Allemands (Anvers est ainsi libéré le 4 septembre mais Market Garden n’est déclenchée que le 17 par exemple) et ENSUITE n’avaient été incapable de reprendre une offensive efficace durant trois mois (tergiversations de Montgomery dans le dégagement des Bouches de l’Escaut alors qu’Anvers est indispensable à la logistique américaine, assaut de Hodges maladroit pour s’ouvrir la route de Cologne, dispersion de l’effort sur des fronts accessoires tels la forêt de Hürtgen ou les forts de Metz) permettant aux Allemands de tenir sans engager la moitié de leurs divisions de panzers laborieusement rééquipées pour frapper dans les Ardennes. Sur ce dernier point, j’ai été sollicité sur la chaîne Youtube, les voix de l’Histoire consultable ici :


Merci de m’avoir lu

Cordialement

Nicolas Aubin

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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 27 Jan 2019, 19:49

Bonsoir et merci pour ta participation Nicolas
Amicalement
Prosper ;) ;)
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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 16  Nouveau message de nicolas aubin  Nouveau message 27 Jan 2019, 21:07

Je précise car mon propos n'est pas clair que lorsque je parle de l'équipement, j'entends l'équipement pris en compte par la Heer tous fronts confondus y compris la zone arrière et en cours de livraison... car à l'ouest, il y a loin de la coupe aux lèvres quand on regarde le détail des unités en ligne (sources : Ba/Ma RH 8/v, 1093 et sq, Ba-Ma RHD 24/67 cité in Rolf Dieter Müller, Germany & the Second World War, vol V/II, Oxford University Press, 2003, p.702).

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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 17  Nouveau message de thucydide  Nouveau message 27 Jan 2019, 22:23

Loïc Charpentier a écrit:Les forces allemandes, exprimées en nombre de divisions, en 1945... On peut discuter sur la valeur réelle (effectifs, capacité de combat) de bon nombre d'entre elles, néanmoins, alors qu'ils en inventoriaient 254 et des "broquilles", à la fin de la seconde décade de janvier, elles étaient au nombre de 274 +, fin mars, 275 +, le 12 avril... et 145, plus "pas grand-chose", le 30 avril 1945.
Le "bateau" n'était plus "étanche" depuis janvier, mais il avait fini par faire eau de toute part, à dater de mars, et sombrer très rapidement, à partir d'avril 1945.


C'est une surprise de trouver autant de divisions après la saigné de janvier 45 sur la Vistule et les pertes consécutives des opérations Nordwind et Ardennes.
Merci encore Loïc. ::super::
Il est vrai que la fin de guerre est une période que je connais pas assez.

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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 18  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 28 Jan 2019, 17:32

Disons que, en 1945, ces "divisions" satisfaisaient, selon leur type, plus ou moins, à la structure divisionnaire de base, mais çà n'impliquait pas, pour autant, qu'elles alignaient le personnel et les moyens, aussi bien motorisés qu'hippomobiles, requis ! Dans beaucoup d'unités, réputées motorisées, l'infanterie était, au mieux cycliste; au sein des unités blindées, les dotations étaient, souvent, "squelettiques" et, souvent, éclectiques . Par contre, les dotations en Panzerfaust, le parc de MG et la présence d'une compagnie, par bataillon, armée de Sturmgewehr 44, étaient, en général, respectées, la puissance de feu de l'unité étant, désormais, la priorité.

On trouve, par exemple, dans la Sturmartillerie, des StuG-Brigaden qui alignaient des StuG. III, des Panzerjäger 38 (t) - en principe, réservés aux Panzerjäger-Abteilungen, en réalité de la force d'une compagnie (!), des divisions d'infanterie -, des Panzer IV L/70, sensés "remplacer" le Panther au sein des Panzerregimenter, et quelques Jagdpanther, qui, eux, étaient destinés à des s. Heeres-Panzerjäger-Abteilungen!

L'artillerie, à peu de chose près - les Panzer-Artillerie-Regimenter et les Heeres-Artillerie-Abteilungen, tous réputés "motorisés", faisant exception (avec leurs problèmes de ravitaillement en carburant) - avait recours à la traction hippomobile. Mais, là, aussi, il ne faut pas rêver, le parc de chevaux de trait, même s'il restait très important, avait , lui-aussi, fondu comme neige au soleil ! En janvier 1942, la Heer déclarait la perte 175 609 chevaux, sur un parc qui devait flirter avec un peu plus de 600 000 bourrins, sauf que, à l'époque, elle pouvait le reconstituer, grâce aux réquisitions effectuées en territoires occupées, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est. L'incontournable gestation des jument dure 11 mois, durée à laquelle il convient de rajouter le temps de croissance et de dressage du poulain, 2 ans! En gros, une jument poulinière, dans des conditions idéales, parvenait, certes, à vêler 3,5 à 4 poulains, durant la durée du conflit, mais la moitié d'entre eux n'était pas dressée en 1945! :D Or, quand il n'était resté que la portion "congrue" du "Grand Reich"; à l'automne 1944, où, dans sa partie occidentale, l'agriculture et le transport étaient fortement mécanisés - contrairement à la France rurale "profonde" et les Marches de l'Est- la remonte était devenue un problème très sérieux! Accessoirement, un camion qui ne roule pas un journée, ne consomme pas le moindre litre d'essence, alors qu'un bourrin, même au repos, exige, lui, ses rations quotidiennes de fourrage! En hiver, il n'a rien à bouffer, si on ne lui file pas sa ration "d'avoine" ; au printemps, il faut, impérativement, éviter qu'il se fasse une ingurgitation excessive d'herbe fraiche - après, au mieux, le temps qu'il digère, il n'est plus bon à rien! -. Une malheureuse panne de moteur ou de transmission sur un camion ou un Panzer peut se régler, au pire, dans la journée, mais, avec des bourrin malades, c'est une question de jours! :(

En résumé, à partir de l'automne 1944, gros problèmes, un, de production de carburants (notamment à partir du charbon!), deux, de troupes formées, trois, de bourrins, quatre, de production de matériels de militaires, qui se cassera la gueule, faute de matières premières et d'énergie suffisante pour les produire - résultat, en partie, des bombardements "stratégiques" alliés sur les zones industrielles, à dater de juillet 1944 -.... et, Plouf! le III. Reich, soit-disant "millénaire" ! ::content4::

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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 19  Nouveau message de alain adam  Nouveau message 29 Jan 2019, 21:23

nicolas aubin a écrit:Bonjour,
Vaste et passionnant sujet que cet ultime sursaut de l'armée allemande, mais sursaut qui va allonger la guerre de près de neuf mois.
Quelques pistes pour alimenter votre débat : à l'ouest, la situation est belle et bien désastreuse début septembre. L'OKW estime que les 67 divisions inscrites sur ses tables ne pèsent pas plus de 27 divisions réelles dont 16 aptes à toutes formes de combat et seulement dix sont déployées correctement pour tenir un front de 800 km (certaines ont été laissées en arrière pour tenir les ports, d'autres sont menacées d'encerclement telles les unités de la 15. Armee qui retraitent le long du littoral belge,...). De multiples témoignages soulignent le chaos à l'arrière.
Cependant il y a des motifs d'espoirs :
- des états-majors souvent encore opérationnels,
- des viviers préservés en particulier dans les divisions SS qui ont largement pratiqué le maquillage des comptes et ont exfiltré le maximum de poitrines. Le 29 août, la I SS PzD ne prétend disposer pour une contre-attaque dans la région de Reims que de 500 hommes, la 12. SS moins de 1000 alors que trois jours plus tard un rapport interne établis les effectifs respectivement à 17 128 hommes et 11 000... ces hommes sont privées de matériel lourd, de véhicules, appartiennent massivement aux unités de services mais ils ont bel et bien survécu à la bataille de Normandie et seront bien utiles dans les mois suivants.
- Autre facteur positif, l'armée ne se délite pas, les fuyards sont rapidement repris en main (tant par la force que par la séduction, les trésoriers payeurs s’employant pour régulariser les soldes en retard) et même si beaucoup espèrent voir la guerre s'achever le plus vite possible, nul n'est prêt à en accélérer l'issue en résistant aux autorités.
- Un terrain favorable à la défense que ce soit aux Pays-Bas (fleuves, polders, marais), frontière allemande (Westwall, zone urbaine, forêt des Ardennes), forteresse de Metz, Vosges). En soi le relief n’a jamais empêché un ennemi de passer en témoignent la Seine, la Somme, la forêt de l’Argonne qui ont été effacé en quelques heures mais il est un facteur multiplicateur combiné à un redressement du défenseur.
- Or, dans un dernier sursaut (conséquence notamment du remaniement au sommet du Reich suite à l’attentat du 20 juillet et de mesures immédiates qui condamnent à moyen terme toute l'industrie de guerre), le Reich arrive à trouver près de 1 500 000 hommes supplémentaires en peignant les services, les autres Armes, les usines… et à les équiper (en septembre la Heer dispose de plus de armes qu'en mai 1944 si ce n'est pour les camions (- 7%) et les Tiger (- 16%)). C'est ainsi que l'ouest voit converger début septembre des unités nouvelles levées en réponse au désastre de Bagration fin juin et qui sont plus ou moins opérationnelle au moment où les Occidentaux s’approchent de la frontière (17 Volskgrenadier Divisionen et 7 Panzer Brigaden destinées au front de l’Est sont finalement envoyées à l’Ouest), 240 000 hommes rejoignent la nouvelle Ligne de Défense de l’Ouest dans la première quinzaine de septembre. Quant aux obus et à l'essence où la pénurie est bien réelle voire catastrophique pour l'essence, elle va être surmontée par une politique d'économie saine et le Reich va profiter de l’immobilisation des fronts à l'automne à la frontière qui économise le carburant tant pour les combats que pour le ravitaillement.
- Cependant rien n’aurait été possible si les Alliés pour différentes raisons structurelles (logistique, manque de pratique des hauts commandements aux échelons des armées et des groupes d’armées pour les Américains) et surtout conjoncturelles (dispersion de l’effort, stratégie dilettante, conflits d’égo) n’avaient pas atteint leur point culminant début septembre et callé laissant un répit salvateur aux Allemands (Anvers est ainsi libéré le 4 septembre mais Market Garden n’est déclenchée que le 17 par exemple) et ENSUITE n’avaient été incapable de reprendre une offensive efficace durant trois mois (tergiversations de Montgomery dans le dégagement des Bouches de l’Escaut alors qu’Anvers est indispensable à la logistique américaine, assaut de Hodges maladroit pour s’ouvrir la route de Cologne, dispersion de l’effort sur des fronts accessoires tels la forêt de Hürtgen ou les forts de Metz) permettant aux Allemands de tenir sans engager la moitié de leurs divisions de panzers laborieusement rééquipées pour frapper dans les Ardennes. Sur ce dernier point, j’ai été sollicité sur la chaîne Youtube, les voix de l’Histoire consultable ici :


Merci de m’avoir lu

Cordialement

Nicolas Aubin


Bonjour Nicolas ,
J’ai regardé la vidéo que tu as proposé sur le forum , et j’ai beaucoup aimé , merci .

Deux petits commentaires , qui n’engagent que moi , bien entendu :
- Tu parles a un moment de la « surprise » de Cobra ( chez les alliés ) , et de l’impréparation militaire américaine sur des mouvements de grande envergure , en terme de logistique par exemple , que tu expliques très clairement . Je pense qu'il faut rajouter que la résilience anticipée par l’état major Allié quand a la possibilité des Allemands a reformer des lignes est le réel problème lors de Cobra , car les Allemands avaient l'habitude de dresser des lignes en profondeur ( avec les débuts du concept d'une défense élastique ) , mais qu'a ce moment crucial en Normandie , toutes les réserves Allemandes avaient été engagées . Donc passer le front Allemand signifiait forcément une percée a grand échelle vers la Bretagne ou le centre de la France , mais souligne peut être aussi une lacune de renseignement allié sur les dispositifs en arrière du front . Je trouve cela d'autant plus surprenant que les alliés avaient une maîtrise quasi totale du ciel et des resistants français plus qu'actifs .
- Je suis totalement d'accord avec toi sur la reformation de forces allemandes puissances à la veille de la bataille des Ardennes, mais il ne faut pas négliger qu'une grande partie de la puissance industrielle allemande a été spécifiquement dirigée vers les forces stationnées a l'ouest , en vue d'essayer un coup de poker en deux tentatives( Ardennes puis Nordwind ) . Ainsi , cela se fera au détriment des forces a l'est , et précipitera la chute sur ce front . Aussi , et a mon avis , il ne faut pas tabler que sur des rivalités entre généraux alliés ( je ne limite pas ton argumentaire a cela , bien sur ) , mais aussi prendre en compte le facteur matériel montant en puissance coté allemand pour accélérer une stabilisation du front dans un premier temps , puis la possibilité d'une contre-attaque . De façon plus claire, les moyens industriels allemands n'avaient pas la possibilité de reformer disons une dizaine de grande unités blindées en quelques semaines , ce fut un travail de plus longue haleine . Les allemands étaient en flux tirés a cette époque de la guerre , les besoins étant supérieurs aux productions , pas en flux quasi-poussé chez les alliés , ou l'on sortait un Sherman du stock presque plus rapidement qu'un char avait été perdu au combat.
Pour autant , et je partage la vision de Loïc , du coté allemand c’était bien entendu mettre un pansement sur une jambe en bois , mais cela a certainement participé au ralentissement allié sur cette fin d'année 1944 .

Amicalement ,
Alain
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Re: Le sursaut de l’armée allemande et d’Adolf Hitler (Fin 1944)

Nouveau message Post Numéro: 20  Nouveau message de nicolas aubin  Nouveau message 30 Jan 2019, 16:16

Bonjour,

Je suis en accord avec les deux commentaires.
- Sur la question de Cobra, une défense en élastique et en profondeur exige des effectifs et une mobilité que les Allemands n'ont plus. Il leur fallait absolument limiter la longueur de front et donc enfermer les alliés dans une tête de pont étroite. De surcroît stratégiquement, les Allemands espèrent toujours rejeter les Alliés à la mer et compte-tenu du problème précédent une offensive serait nécessairement modeste (quelques dizaines de kilomètres oui, plusieurs centaines non). Voilà pourquoi ils s'accrochent "sans esprit de recul" jusqu'à exploser et pourquoi Hitler mais aussi ses généraux s'accordent une fois la percée américaine faite, à la contrer immédiatement pour ne pas avoir à se replier sur la Seine. Hitler rêve même de voir sa contre-attaque de Mortain - une fois l'armée Patton détruite car encerclée à Avranches - se prolonger par une poussée dans le Cotentin pour reprendre Cherbourg... Les Alliés postulaient au contraire un repli progressif des Allemands et que jamais ils n'arriveraient à les surprendre (à l'aune de l'expérience italienne). Cobra ambitionne d'ouvrir les portes de la Bretagne et de repousser les Allemands vers la Seine pour se donner de l'air, elle n'est pas imaginée comme une bataille décisive visant la destruction de l'armée allemande. La tentative d'encerclement à Falaise est alors de facto une improvisation, une opportunité liée à l'évolution imprévue de la bataille. A ta question sur un éventuel défaut des renseignements alliés, ces renseignements reposent essentiellement sur Ultra et donc sur les rapports allemands. Or les Allemands eux-mêmes, s'ils se plaignent de la pénurie bien sûr, n'ont pas conscience que leur situation est bien pire que quelques semaines plus tôt et d'ailleurs, si les Américains s'étaient obstinés dans leurs tactiques de début juillet, il est probable que leurs attaques n'auraient pas connu le succès. Bref à la veille de Cobra pour les Allemands, la situation est mauvaise mais guère plus qu'avant (et des renforts arrivent). Le succès de Cobra repose sur la combinaison d'une opération bien mieux pensée, de tactiques innovantes et d'une usure logistique allemande (celle-ci n'est qu'un élément de l'équation). Difficile pour le renseignement allié dans ces conditions d'en tirer des conclusions.

- Sur ton deuxième commentaire, je te rejoints sur la priorité donnée par le Reich à l'ouest et sur le fait que cela lui a pris trois mois d'autant qu'il a grillé initialement autour de 200 chars neufs lors des contre-attaques en Lorraine en septembre. Cependant ce qui m'a surpris en étudiant la bataille méconnue de novembre, c'est le peu de blindés qu'ils engagent en défense par rapport aux moyens qu'ils à disposition. Ils tiennent avec pour l'essentiel des éléments de 4 divisions de Panzers (50/70 blindés chacune), quelques panzer-brigades affaiblies et des bataillons de Stug. Dans la Roer en novembre justement, les Allemands ont initialement environ 300 chars et canons d'assaut (ils en recevront une centaine en renfort) contre plus d'un millier au sein des 1st et 9th US Armies. En Lorraine, Patton dispose de 1 300 chars contre 110 blindés allemands (autant en renfort). Pour autant, il n'y a qu'en Alsace où les Alliés percent. Bref, les Allemands thésaurisent leurs chars et parviennent globalement à se construire une réserve stratégique (6e Panzer Armee) malgré les coups de boutoirs alliés. Contrairement à la Normandie où les unités allemandes étaient aspirées en première ligne dès leur arrivée, à l'automne, plusieurs divisions panzers sont au repos pour rééquipement et ré entraînement. Au 15 novembre seulement 1/3 des Pz IV, Panther et Tiger comptabilisés à l'ouest sont au front (chiffre approximatif mais qui donne l'ordre de grandeur).

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