thucydide a écrit:La notion de welle est se rapporte à une levée selon l'année d'enrôlement des pimpims ou à la qualité de l'unité, voire les deux?
Bonjour,
Il y en aurait pour des pages à tenter de détailler les 35 Wellen (vagues de mobilisation), qui s'étaient succédé entre août 1939 et mars 1945.
En 1939, la composition d'une division selon sa vague de mobilisation :
Les quatre premières vagues de mobilisation, en août-septembre 1939, impliquaient la mise sur pied de guerre de 103 divisions (à la louche, 2 108 000 hommes) :
86 divisions d'infanterie, dont 35 (1.Welle), 16 (2.Welle), 20 (3.Welle), 14 (4.Welle), 1 Landwehrdivision,
plus :
3 divisions alpines
1 brigade de cavalerie
4 divisions d'infanterie motorisées
4 divisions blindées légères, qui seront convertis en divisions blindées
5 divisions blindées,
... toutes assimilées à des divisions de 1. Welle (divisions d'active)
Ci-après, le tableau d'armement des divisions, selon leur "type".
Pour mémoire, le plan de mobilisation 1939-1940 portait sur une
Feldheer (armée de terre en campagne) de 2 758 064 hommes et une
Ersatzheer (armée (de terre) de remplacement) de 995 040 hommes... total : 3 754 104 hommes, sachant qu'à la mobilisation, il y avait 730 000 hommes réputés d'active, 500 000, en Réserve I, 600 000, en Réserve II ; le reste étant fourni par l'appel des nouvelles recrues, à partir de 18 ans révolus, et les engagements volontaires.
A l'automne 1939, c'était relativement simple, puisqu'il s'agissait, avant tout, de mettre la Heer sur le pied de guerre, tout en "gérant" les pertes, relativement faibles, de la Campagne de Pologne et la situation de la Drôle de Guerre. Cà s'était, évidemment, complexifié après le Westfeldzug et, à partir de fin 1940, la création de nouvelles divisions, en vue de Barbarossa.
Rien qu'en 1940, 153 régiments avaient été constitués - en principe, 3 régiments au sein d'une division d'infanterie - et, en octobre de la même année, 10 "nouvelles" divisions créées en piquant et en "complétant" des régiments existants, au sein d'autres divisions. Là, çà commençait à partir un peu dans tous les sens, car, au sein de nombreux régiments, le nombre de compagnies était passé de 4 à 3!
La 15. Welle (30 régiments), première levée "1941", menée en mai 1941, ne sera pas engagée, avant septembre suivant, pour cause d'instruction en cours - 12 à 13 semaines d'instruction de base, plus celle dans les écoles de spécialité -, dans les offensives estivales de Barbarossa.
Quand le 10 janvier 1942, la Heer avait déclaré 182 368 tués et 651 462 blessés (total : 843 830 hommes hors de combat !), depuis le 22 juin 1941, tous fronts confondus, dont 97% (à la louche) sur le seul Front Est, l'affaire s'était, sérieusement, compliquée, car les ressources humaines du III. Reich n'étaient pas inépuisables. A partir de là et jusqu'à la fin du conflit, le seul remède avait été l'application de multiples "pansements", pour combler les pertes dans les rangs, reconstituer les divisions exsangues, et en créer de nouvelles. A dater de 1943, la création de formations de "4ème zone", à partir des "volontaires" des territoires occupés à l'Est, va s'amplifier et, dès 1942, on n'hésitera plus à enrôler des prisonniers de guerre russes en tant qu'Hiwis, pour dégager la troupe des corvées et activités secondaires "bouffeuses" de temps - en 1944, la comptabilité régulière des Hiwis, au sein des divisions, deviendra la règle -.
A coups d'enrôlement de troupes de qualité combative médiocre - c'était, déjà, le cas, en 1940, avec les "Sicherungsdivisionen", pourtant constituées, alors, d'allemands "pure souche" ou assimilés (autrichiens, Bohême-Moravie) ! - de provenance hétéroclite (Bielorussie, Ukraine, etc.) et de pansements "multiples", la qualité générale de la Heer s'était cassée la gueule. Résultat : Dans les vagues successives de nouvelles recrues ( engagés volontaires et "appelés" de la classe), ceux qui étaient considérés comme de "bons éléments" étaient versés, en priorité, dans les divisions de "premier brin" - notamment, celles de la 1. Welle et les formations considérées comme "professionnelles" (exemple, la Panzerwaffe, toutes spécialités confondues). Quand les formations "historiques" de la Waffen-SS ( DR, LSSAH, TK) avaient été "considérées" comme des unités performantes - après en avoir gravement bavé sur la ligne de front - elles avaient été intégrées, à l'instar des unités de la Heer, dans le système de réassort par les vagues de recrutement, quand le bleu satisfaisait aux critères de sélection de la Waffen SS - taille, forme physique, etc. -, d'où l'incorporation d'office de "Malgré-Nous" alsaciens et mosellans, à dater de fin 1943. Une particularité, la Sturmartillerie - branche de l'Artillerie à ne pas confondre avec celle des Panzerjäger -, qui, jusqu'à la fin du conflit, ne recrutera que sur la base du volontariat, soit direct, soit par demande personnelle de transfert ; mais dans les faits, la Sturmartillerie n'alignera, au mieux, en 1944, que 45/46 Stugbrigaden, qui regroupaient, dans le meilleur des cas (!), 700/800 hommes, tous services confondus. A l'inverse, les Luftwaffe-Feld-Divisionen, unités d'infanterie constituées à partir des effectifs "pléthoriques" de la Luftwaffe, se prendront des tôles mémorables, avant que leurs "survivants" ne passent sous l'autorité directe de la Heer - au passage, il convient de ne pas comparer ces unités, renommées, Infanterie-Divisionen "L" avec les Fallschirmjäger-Divisionen et les Panzer(Panzer-Grenadier)-Divisionen de la Luftwaffe, elles, identifiées comme étant de "premier brin".
Même motif, même punition, avec les Volks-Grenadier-Divisionen, où, à dater de l'été 1944, on trouve tout et n'importe quoi, certaines étant des divisions d'infanterie "historiques", qui, à l'occasion d'une réorganisation, s'étaient retrouvées bombardées de ce titre, quand Himmler, après le 20 juillet 1944, s'était cru investi d'une compétence militaire (!), d'autres, des formations constituées à la hâte.
Assez rapidement, la Heer - au sens large -, avait souffert d'un manque de cadres - officiers, sous-officiers (notamment) - et d'hommes de troupe expérimentés, ces derniers étant essentiels pour transmettre leur expérience personnelle aux recrues. De surcroit, les formations de "premier brin" s'efforcaient d'effectuer leur complément, en puisant, dans la réserve disponible, les meilleurs éléments On constate les résultats de monter au "casse-pipe", avec des bleus sans réelle expérience du combat, lors de l'engagement des Panther, à Kursk, en juillet 1943, puis, à l'été 1944, celui des Panzer-Brigaden, dont la formation avait été bâclée, faute de temps. La nécessité, à dater de l'été 1944, de rogner sur l'indispensable temps de formation du personnel, pour l'expédier combler les trous, sur le front, avait été, également, préjudiciable à la qualité "combative" des unités.