Tarpan a écrit:Il y a beaucoup à dire, le comportement de L.V Eck est ,sans appel criminel...
Totalement d'accord avec l'analyse de Tarpan. Mais il convient d'y rajouter un certain nombre de contraintes "techniques"...
1) Un sous-marin, quelque était sa nationalité, n'avait pas les moyens d'embarquer plus d'une petite trentaine de rescapés - c'était, déjà, beaucoup! -, à moins de mettre en péril sa mission et son sort, en cas d'attaque ennemie... profondeur de plongée modifiée par la surcharge inhérente, temps d'immersion réduit par la consommation supplémentair d'air respirable, etc.
2) Au début du premier conflit mondial, pour les sous-marins - il s'agit, là, essentiellement, des U-Boote allemands - la procédure consistait à transférer, préalablement, les équipages marchands (!) et les éventuels passagers civils sur une unité réquisitionnée ou déjà capturée (!), avant de couler (de préférence) au canon ou à la torpille (denrée rare!) le bâtiment marchand arraisonné, quand ses connaissements avaient révélé qu'il n'était pas neutre.
3) Cette procédure "humanitaire" avait "marché" jusqu'à ce que les soums se retrouvent sous le feu des escorteurs ennemis, alors qu'ils étaient en train soit d'embarquer soit de transférer les "rescapés" et donc, incapables de plonger rapidement!
4) L'abus du statut du transport marchand réputé neutre et ne transportant que d'innocents civils avait vite connu ses limites, notamment, avec le torpillage du paquebot Lusitania - sister-ship du Titanic - en 1915. Les américains et les britanniques hurlant à l’assassinat volontaire de personnes innocentes, alors qu'il est avéré, sans conteste, depuis lors, que le paquebot avait, bel et bien, embarqué près de 200 tonnes de munitions fabriquées par les américains, destinées aux britanniques.
5) La procédure de sauvetage des "civils" qui était, déjà, très compliquée, voire inapplicable, en 1915-1916 - en 1916, les sous-mariniers allemands avaient suspendu leur sorties ou avaient, volontairement, "oublié" de couler un marchand ennemi, de crainte d'envenimer la situation, les Alliés ayant surfé très efficacement, à leur seul profit, sur l'image inhumaine de la guerre sous-marine, "imposée" par les Allemands - était devenue totalement inexploitable durant le Second conflit mondial, avec la création des patrouilles aériennes maritimes... qui, elles, en cherchant à détruire le soum ennemi, conformément à leur mission, ne se posaient pas de question sur ce qui était en train de se passer sur les flots... quitte à flinguer, sans état d'âme, leurs compatriotes que tentait d'épargner "l'ennemi".
6) Depuis le XIXème siècle, les intentions humanitaires, tout à fait respectables, ont cherché à distinguer le civil , assimilé à un acteur involontaire passif, du militaire, considéré, lui, comme un acteur volontaire actif. Jusqu'alors le civil, qui avait le malheur de résider près du champ de bataille, en prenait plein la poire (pillages, viols, assassinats). La Croix-Rouge Internationale, héritière des idées du suisse Dunant, est parvenue à établir un certain nombre de règles, sauf que la réalité du champ de bataille, qu'il soit terrestre ou naval, ne permet pas , à l'instant "T", d'effectuer la différence. Lors des bombardements "stratégigues", comme ceux qui marqueront la WW2 - Dresde, Tokyo, Hiroshima, Nagasaki, etc. -, il y aura beaucoup plus de morts civils que militaires... ce qui débouchera, plus tard, sur la formule pudique et médiatique, inventée par les Américains, de dégâts collatéraux... sans oublier celle de la frappe chirurgicale, superbes coups de pipeau pour ménager les âmes sensibles des médias. Il faudra juste m'expliquer comment avec la puissance létale des charges explosives transportée par un missile ou une bombe à guidage laser, on peut se targuer de limiter ses dégâts à un périmètre restreint, par exemple, dans un groupe d'immeubles!!