Curieux bonhomme que ce colonel François de La Roque !
Fils d’un général servant dans l’artillerie de Marine, il nait en 1885 à Lorient et son cursus le conduit à l’École de Saint Cyr, puis, passage obligé des militaires de cette époque : l’Algérie, le Maroc, l’Atlas jusqu’en 1916 où il est grièvement blessé.
Bien que déclaré « inapte », Capitaine , il est à sa demande renvoyé au front, affecté au 135ème R.I. dans les tranchées de la Somme.
Il est en 1918, à 33 ans le plus jeune chef de bataillon de l’Armée française avec croix de guerre, citations et Légion d’honneur...
Après la Grande guerre divers affectations le voient à l’État major du général Foch, puis plénipotentiaire en Pologne, avant d’être renvoyé au Maroc comme chef du 2ème Bureau.
C’est après cette période militaire qu’ il quitte l’Armée en 1928, avec le grade de lieutenant-colonel et que commence sa carrière politique.
Patriote et catholique social il rejoint le mouvement des Croix de Feu créé en 1927 par un écrivain ancien combattant : Maurice d’Hartoy.
Il deviendra président de ce mouvement jusqu’en 1936 date de sa dissolution par le Front Populaire suite aux manifestations ( une vingtaine de morts, plusieurs centaines de blessés ) qui ébranlèrent le pouvoir le 6 février 1934.
Ce mouvement patriote et social comptera jusqu’à 300.000adhérent en 1936 et sera le plus important des ligues dites de droite jusqu’à cette date.
Ce mouvement éminemment respectueux de la légalité républicaine ne pu se résoudre lors de cette manif du 6 février 1934 à franchir le pas qui aurait pu le conduire, de concert avec les autres ligues de droite, a forcer les portes du Palais Bourbon et mettre en danger la République ! Ce qui entraina le départ de certains militants estimant que le colonel avait « fouaré" !
Durant cette période il est a noter les divergences qui opposèrent de La Roque à Pierre Pucheu, pourtant lui-même ancien Croix de feu démissionnaire. Voir aussi le rejet des thèses de Carles Maurras et consort.
Le 16 juin 1940, donc avant l’armistice du 22 du même mois, de La Roque appelle déjà le peuple français à la « résistance ».
Pourtant il refusera de se rendre à Londres rejoindre le général de Gaulle coupable selon lui de désertion , tandis que sa position vis à vis de Pétain reste ambiguë...
Son refus du « statut des juifs » lui attire les foudres de Jacques Doriot et de l’administration militaire allemande.
Il rejoindra finalement un réseau de résistance en 1941qu »il dirigera en liaison avec l’Intelligence Service britanique.
Il sera arrêté en 1943 par la gestapo et après divers internements sera envoyé au château d’Itter où il retrouvera divers cadres de la politique dont Edouard Daladier...
Il sera libéré par les GI de la 103ème division américaine et reviendra en France en piteux état et décèdera en avril 1946.
Son tombeau se trouve dans la petite commune de Saint-Clément, près de Vic sur Cère.
C’est dans les environs de cette ville de Vic/Cère que la mémoire de François de la Roque fut longtemps entretenue, objet de reconnaissance d’anciens croix de feu, dont certains membres de ma famille...
Ma mère et d’autres de ses cousins ont milité dans ce mouvement et l’un deux , patron d’un hôtel-restaurant de Vic, a reçu bien longtemps après la mort du Colonel, chaque année, le banquet des anciens Croix de Feu.
Un petit musée consacré à la mémoire du colonel avait été implanté près du chateau d’Olmet qui fut durant quelque temps sa résidence d’été.
Quelques liens :
http://chsp.sciences-po.fr/fond-archive/la-rocque-francois-dehttp://larepubliquedeslivres.com/la-memoire-du-colonel-de-la-rocque/https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_La_Rocquehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_La_Rocquehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27Olmet"Mépriser l'art de la guerre c'est faire le premier pas vers la ruine." (Machiavel)