Tomcat a écrit:Le commandant de la 21. Panzer-Division, Edgar Feuchtinger, dispose de 16 000 hommes, 146 chars, 4 bataillons d’infanterie motorisée, environ 50 canons et un bataillon de canons de Flak avec 24 pièces de calibre 88 enterrées au nord de Caen..
Il convient de pondérer certaines données.
La 21. Panzer-Division, qui faisait partie des troupes ayant capitulé à Tunis, le 29 avril 1943, avait été entièrement reconstituée, en France (Rennes), à dater du 15 juillet 1943. Entre cette date et le 6 juin 1944, la division n'entendra pas siffler la moindre balle à ses oreilles ; en résumé, au moment du débarquement allié, elle n'avait, globalement, aucune expérience sérieuse du combat et ce ne sont pas ses quasi-douze mois de "tourisme" en France qui risquaient d'améliorer son expérience combative.
Certes, elle alignait presque 16 000 hommes, ce qui correspond, à peu près, à sa Meldung du 1er décembre 1943 - effectif théorique (Soll) : 15 846, manquants 2032, dont, à l'époque, 45 officiers et, surtout, 707 sous-officiers (!) -. Il est plus que probable que, le 6 juin, elle n'était, toujours pas, à plein effectif. Néanmoins, pour la Heer, une division qui, en juin 1944, alignait 84% de son effectif théorique, était une formation" au grand complet".
A noter que le 1er décembre 1943, elle était classée, par son Kommandeur, "Zum begrentzten angriffsausgaben geeignet", à savoir, "convient pour des attaques limitées".
En ce qui concerne sa dotation en véhicules blindés, celle qui existait au 1er décembre 1943, était, elle aussi, très proche de celle du 6 juin 1944, autrement dit, un aimable rassemblement de rogatons français recyclés - le 1er décembre 1944, elle alignait, même, deux "Churchill" à la II./Panzer-Rgt. 100 ! - en dehors des 51 Pz.IV lang (L/48), dans la II./100. De même, elle n'alignait pas, en juin 1944, 4 bataillons d'infanterie motorisée, mais uniquement, deux, un par régiment, plus la 21. Aufklärungs-Abteilung. La "Sturmgeschutz-Abteilung 200" n'alignait, de fait, aucun StuG. III, mais, uniquement des riblons confectionnés sur des châssis français de récupération, dont aucun ne bénéficiait d'une casemate close blindée.
De ce que j'ai cru comprendre, après les pilonnages de l'artillerie navale, les bombardements aériens et les premières attaques des troupes britanniques, dès le 7 juin, la division n'était plus bonne à grand-chose, au point qu'il faudra regarnir les rangs de son infanterie à l'aide de la 16. Lutwaffe-Feld-Division - 16. Feld-Division (L) -.
Au passage, la 711. Infanterie-Division, à l'aile droite de la 21. Panzer-Division, le 6 juin 1944, était classée "bodenstandige" (statique) et une bonne partie de son infanterie avait été regarnie d'Ost-Truppen (Turk.Batl. 781)... ce qui était, aussi, le cas de la 716. Infanterie-Division, à l'aile gauche de la 21. .
Quant à la 12.SS-Pz.Div. HJ, créée en Belgique, en juillet 1943, hormis son encadrement originaire de la LSSAH, elle était exclusivement constituée de (très) jeunes "bleus" inexpérimentés.
Dans tous les cas, la capacité allemande à ne pas exploser, dès le 6-7 juin 1944, sur le secteur de Caen, tient plus à la compétence du commandement local qu'à la valeur combative, les effectifs ou l'armement de leurs troupes. Les allemands avaient "prévu" de bloquer et contenir les tentatives de débarquements alliés sur les plages et non de se retrouver, dès le premier jour, confrontés à une offensive terrestre en règle. L'ampleur du Débarquement n'avait, probablement, pas été pris en compte, même dans les prévisions les plus pessimistes; il avait fallu un bout de temps, aux Alliés, pour se dépêtrer des plages italiennes, à Salerne, en septembre 1943, puis, ensuite, à Anzio, début 1944.