pierma a écrit:[
Non, mais les récits que j'ai lus où les partisans sont évoqués laissent entrevoir que Moscou a eu besoin d'un certain temps pour prendre contact avec des groupes perdus dans la nature, et qui par la force des choses étaient obligés de se cacher dans les endroits les moins accessibles.
Ca dépend ou. Dès juillet 1941 Moscou transformait les unités combattantes de l'AR intactes, mais coincées dans les marais du Pripyat à une longue guerre de partisans. Une partie desdits marais est en Ukraine, l'autre en Bélorussie. Au final, beaucoup de villages de la zone n'auront pas vu un allemand de la guerre. (sic!) Après, Est-ce parce que le lieu était bien défendu ou bien pourri est un autre problème...
En fait des actions coordonnées dont je parlais dans mon message du préambule de Koursk, le commandement allemand note: "la coopération étroite entre les partisans opérant derrière la ligne de front et les unités de première ligne* est évidente et desastreuse pour l'approvisionnement du groupe d'armée. "
Bataille Aérienne n° 45, 2008.
Ce que zappe ce numéro (faute de place ou d'envie) c'est l'effort de l'ADD (aviation stratégique) effectuant plus de 10 000 sorties, effectuées sur les nœuds ferroviaires principaux et 2 500 secondaires depuis mars 43, guidée justement par les partisans (qui installent même des radio-compas temporaires pour le guidage des bombardiers). Sans compter l'aviation classique du Front et les Po-2 légers de nuit des NBAD. Il y eut beaucoup de destructions. Mais qui des avions ou des partisans sur place à fait le boulôt reste sujet à polémique; la victoire vous savez a beaucoup de géniteurs...
Dans la zone de Leningrad et de Moscou, personne n'a attendu non plus 1944 pour instaurer la liaison entre l'EM du mouvement partisan et les unités de terrain! La preuve la fameuse Zoya Kosmodemyanskaya fut déposée en avion et les partisans des abords le Leningrad livraient régulièrement des provisions par convois entiers au nez et à la barbe des allemands à la ville affamée. (même si au total relatif, ça ne fait pas beaucoup...)
Je ne sais pas quelles sont vos propres sources, mais je pense qu'il faut se méfier de certains chiffres soviétiques, destinés à montrer un peuple entièrement sous les armes. 100 000 partisans c'est énorme. Il est vrai que la notion de "partisan occasionnel" permet de fabriquer un peu les chiffres qu'on veut.
D'autre part l'action de Dirlewanger (et pas seulement lui) en Biélorussie montre une guerre féroce menée à des partisans peu coordonnés, associée à une répression sanglante - en fait, la pratique de la terre brûlée - contre les villages qui pouvaient les ravitailler.
Je peux citer mes sources, qui ne sont pas la PRAVDA, mais sans le "plombier polonais" pour les traduire vous n'irez pas bien loin...Remarquez, les récits de la Dirlewanger (ou autour de) peuvent assez peu prétendre à l'ultime vérité.
Cdt