Post Numéro: 1205 de Chef Chaudart 06 Oct 2017, 15:29
Je peux d'autant plus admettre que Hitler a sa vision de la guerre que je le pense aussi.
Pour autant, cela ne signifie pas qu'au moment précis du Haltbefehl, où les Alliés sont piégés mais rien n'est encore fini (pas de pourparlers, ni même de demande), Hitler estime nécessaire de faire parler la diplomatie.
Il fait peu de doute qu'une fois le dispositif défensif allemand en place comme voulu par von Rundstedt et Hitler, les Alliés, sans espoir de sortir de leur périmètre, vont devoir prendre une décision. La présence de Churchill pourra peut-être faire pencher la balance vers une continuation de la guerre, mais il y a de fortes chances que le risque de voir finir le BEF sous les bombes et dans les camps de prisonniers les incitera à négocier, quitte à changer de Premier Ministre.
Autrement dit, la meilleure période pour commencer à négocier pour les Allemands se présentera une fois leur situation militaire consolidée et les Alliés, ayant passé en revue les options qui leur restent. convaincus que leur situation est sans espoir. Ils le seront d'autant plus vite, d'ailleurs, si l'on reprend ton idée qu'après Arras ils n'ont plus les moyens de monter une sortie.
L'option Halder est de tenter de précipiter ce moment en battant l'adversaire à plate couture, en profitant de son front sud dégarni pour lui infliger le plus de dégâts possibles. Pour moi, si l'on accèpte l'idée que personne ne songe qu'un rembarquement est possible, comme probablement pour Hitler et VR, c'est inutile: les Alliés sont faits comme des rats et devront en tirer les conclusions nécessaires. Continuer à avancer au sud ne servira qu'à écarteler un peu plus des divisions Panzer déjà passablement étirées, les user inutilement et gêner la constitution d'un front défensif.
Pour résumer, "Fall Gelb" est parvenu à son objectif stratégique: Les Hollandais ont déposé les armes, les Belges ne vont résister que quelques jours de plus, les meilleures troupes françaises et le gros des forces terrestres britanniques sont pris au piège. A partir du 21 (la décision est en fait prise le 24, du coup), il n'est plus nécessaire que de consolider l'encerclement pour prévenir toute tentative de libération des encerclés et attendre leur réddition inéluctable.
...never give in, never give in, never, never, never, never-in nothing, great or small, large or petty - never give in except to convictions of honour and good sense. Never yield to force; never yield to the apparently overwhelming might of the enemy.