Nicolas Bernard a écrit:Ce qui est certain, c'est que Staline a fait au moins une offre de paix via la Bulgarie, et que cette offre a été rejetée. Au cours de l'automne 1941, Ribbentrop a assuré à l’un de ses diplomates, Fritz Hesse, que Hitler avait rejeté une offre de paix soviétique formulée par l’entremise de la Bulgarie, "de toute évidence parce qu’il était convaincu qu’il pouvait soutenir l’épreuve et en sortir bientôt vainqueur".
On ne peut guère dater cette ou ces offres de paix. Staline lui-même, dans la première semaine d'octobre 1941, demande à Beria de relancer les pourparlers: s'agit-il de la proposition rejetée par Hitler? En l'état, impossible de l'affirmer avec certitude. Toujours est-il que Hitler, lui, ne désespère pas d'amener Staline à la table des négociations. Le général Halder observe dans son Journal, à la date du 18 novembre 1941, que, pour le Führer, "les deux camps belligérants réaliseront qu'ils ne peuvent s'annihiler mutuellement, ce qui devrait les amener à une paix négociée" (à l'évidence, l'allusion ne vise pas seulement les Soviétiques, mais également la Grande-Bretagne).
C'est un bémol capital à l'image de "guerre à mort" véhiculée par Stalingrad et ses conséquences qui occulte complètement, il me semble, le fait que les 2 dictateurs auraient été prêts à s'entendre sur un "marché de dupe" au cours des 6 mois de Barbarossa.
Nicolas Bernard a écrit:Mais lui [HITLER] et ses généraux ont loupé une occasion de s'emparer de Moscou dans la seconde quinzaine d'octobre, privilégiant un encerclement massif de la capitale à un assaut frontal, ...
Seul VON BOCK préconise l'assaut frontal par sa Heeresgruppe Mitte... bien conscient que le vaste encerclement planifié est une entreprise au-delà de ce que peuvent encore ses divisions motorisées ? Mais en tous les cas, du 9 au 19 octobre s'écoulent 10 longues journées durant lesquelles STALINE vacille. Mûr pour sauver sa peau en échange de tous les compromis ? Un momentum extraordinaire !