La loi du sang

Rien encore dans tout le forum sur ce livre qui fait tant jaser, en général admirativement !

http://www.nonfiction.fr/articlecomment ... newcomment
http://blogs.mediapart.fr/edition/bookc ... nt-6047611
http://larepubliquedeslivres.com/johann ... u-serieux/


Les louanges font du bien sur le moment mais ne font rien avancer, alors ma propre recension est critique, sans être démolisseuse : http://www.delpla.org/site/articles/art ... t=11&id=64 .

Pour amorcer la pompe, je dirai que, présenté ainsi, le nazisme ressemble à une couche géologique qui aurait été mise au jour par la défaite de 1918 puis la crise de 1929. Hitler est noyé au milieu d'une foule de penseurs moins connus et son rôle moteur inaperçu, quand il n'est pas nié.

[Prosper Vandenbroucke]

Voici le livre dont François Delpla désire parler et nous révèle sa critique:



Amicalement
Prosper

Le débat avance (et piétine tout à la fois) et je m'efforce d'en rendre compte, toujours ici http://www.delpla.org/site/articles/art ... t=11&id=64 .

LA LOI DU SANG
Une recension de Bastien Colet ici : https://lectures.revues.org/17175
Bastien Colet est étudiant en master 2 d’histoire contemporaine à l’ENS Lyon.

Il s'agit du deuxième volet d'un triptyque :
- Le national-socialisme et l'Antiquité, PUF, 2008 (rééd. Quadrige, 2012)
- La Loi du sang. Penser et agir en nazi, Gallimard, 2014
- La Révolution culturelle nazie, Gallimard, 2017

Avec "La Révolution culturelle nazie" (2017) Johann Chapoutot parachève et relie le projet de deux de ses livres précédents, "Le National-socialisme et l’Antiquité" (2008) et "La Loi du sang" (2014).

Bastien Colet n'écrit pas une seule fois le nom de Hitler !
Ce qu'il reproche à Chapoutot est ce qui, chez lui, me semble louable : la "verticalité".
C'est un intégriste du fonctionnalisme, qui tient à injecter dans le nazisme des doses massives de variantes locales et chronologiques, là où elles n'ont que faire.
Tel un oenologue qui, avant d'analyser le vin, aurait pour principe de le couper et de le sucrer.

Et pour couronner le tout, dans la dernière note de bas de page, ce télescopage des deux guerres mondiales :

" Stéphane Audoin-Rouzeau et les travaux de l’école de Péronne sur la Grande Guerre relativisent ainsi l’action de la propagande sur les combattants. La violence est indissociable du cadre et du moment qui la produisent : voir Audoin-Rouzeau Stéphane, Becker Annette, Ingrao Christian, Rousso Henry, La Violence de guerre 1914-1945 : Approches comparées des deux conflits mondiaux, Bruxelles, Paris, Éditions Complexe, 2002 ; Audoin-Rouzeau Stéphane, Combattre : une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe siècle), Paris, Seuil, 2008."

Tout ça tient un peu du combat de coqs entre universitaires non ?
JD
Précision : je ne comprends pas François dans cette basse cour.

Je suis sensible à l'attention qui m'excepte, mais récuse la condamnation : il y a là un vrai débat, et un vrai tournant dans l'historiographie du nazisme.

Je note (avec intérêt et regret d'avoir un planning complet => je ne peux donc pas fournir un avis étayé) et complète mon propos : c'est surtout sur la forme, chacun semblant camper sur ses positions, en appeler aux mânes, que je trouvais la comparaison intéressante avec nos gallinacés. Mais ... suivons le conseil de François et allons gratter au plus près !
JD