norodom a écrit:C'est bien ce jour là que tout a commencé vers 10 H 30 à Gravelines....
Gravelines n'a pas été en cette journée du 24 mai, le seul objectif... en réalité c'est sur tout le secteur de l'Aa entre Gravelines et Holque ( à quelques km au nord de Watten) que les Allemands appuyés par des chars et l'infanterie, ont fixé leurs six axes d'efforts, tentant de forcer le passage, outre sur Grand Fort-Philippe et Gravelines, sur les quatre ponts de franchissement de l'Aa (Saint-Folquin - Saint-Nicolas - La Bistade à hauteur de Saint-Pierre Brock et Holque).
Gravelines avait une position stratégique qui convenait bien pour y installer un bon système de défense. L'ensemble de l'agglomération comprend deux hameaux de chaque côté de l'Aa. Grand Fort-Philippe sur la rive Ouest et Petit Fort-Philippe sur la rive Est. Le tout constituait une place forte derrière une ceinture de remparts et de canaux.
Avant la bataille qui débuta le 24 mai 1940, environ 150 Anglais du 6ème Green Howards étaient sur place, ainsi qu'un poste chargé du service d'ordre, appartenant à la 2e Cie du 511e Bataillon Régional. A l'aube du 23 mai, un bataillon du 310ème R.I. prend position pour la défense de Gravelines. L'ensemble placé sous les ordres du commandant Cordier, dispose d'une batterie mobile de 155 de marine.
A Petit Fort-Philippe, étaient sur place environ une cinquantaine de sous-officiers et matelots, sous les ordres de l'enseigne de vaisseau Vinson et du maître principal Saliou.
Etait installée une batterie de côte comprenant :
quatre pièces de 95, deux de 75 (en DCA), deux mitrailleuses et deux FM
A Gravelines, le dispositif de défense était organisé ainsi :
Défense de Petit Fort-Philippe par les Anglais du 6ème Green Howards
Défense de Gravelines par le 6ème bataillon du 310ème R.I réparti en plusieurs points...
_ défense du pont de l'écluse Vauban par la 23e Cie (capitaine Brevert)
_ défense du pont rail (ligne de Calais) par la 21e Cie (lieutenant Millequant)
_ défense sur les remparts est sud-est de la ville par la 22e Cie (capitaine Pradier)
_ défense des routes de la gare et de Bourgbourg par une Cie d'accompagnement (capitaine Chataing) disposant de quatre sections de mitrailleuses et deux canons de 37, comme armes antichars.
_ la batterie de 155 de marine est installée sur le quai de la douane à 250 m au nord du pont Vauban
Dans l'après-midi du 23 mai, le 18ème Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée (capitaine Sigogne) avait installé un groupe, armé d'un canon de 25 pour la défense de l'écluse 63 bis, le reste étant réparti sur cinq kilomètres au sud, le long de la rive droite de l'Aa jusqu'au pont de Saint-Floquin (inclus).
Dans la soirée le II/137ième RI (commandant Miquel) s'établit sur l'Aa à gauche du VI/310, liaison à 500 m au Sud de la gare.
Sur l'autre rive de l'Aa les systèmes de défens étaient déjà en place dès le 23 mai sur un secteur s'étalant de Petit Fort-Philippe jusqu'à Saint-Momelin ( à quelques km au nord de Saint-Omer). On pourra détailler la répartition des différentes unités dans ce système de défense.
Toute la journée du 24 mai il y eut des combats acharnés au cours desquels les deux parties subirent de lourdes pertes. Beaucoup de chars allemands furent détruits ou endommagés au point que vint un moment où ils durent revoir leurs ambitions, laissant le gros du travail à l'artillerie et à l'infanterie. Là encore on pourra détailler les opérations.
Au soir du 24 mai, l'ennemi avait renoncé à poursuivre son action dans le secteur essentiel de Gravelines et plus au sud, toutes les attaques pour forcer le passage furent endiguées.
norodom a écrit:]
Prenons les choses dans l'ordre...
Que von Kleist veuille excuser l'échec de ses projets en invoquant un ordre de repli qui lui a coupé l'herbe sous les pieds... cela entre bien dans le stratagème de la plupart des généraux allemands qui ont voulu rendre Hitler, responsable de "la fuite" du BEF. Le champion toutes catégories de ce stratagème étant Karl-Heinz Frieser et aussi Franz Halder sur lequel je reviendrai en son temps !
Soxton a écrit:
Ayant lu le bouquin de Jean-Paul Pallud, je ne suis pas du tout convaincu que Gravelines était un obstacle insurmontable.
La référence : J-P. Pallud, « Blitzkrieg a l'Ouest — mai-juin 1940 », Heimdal
RoCo a écrit:Bonsoir,
(...)
Je n'ai pas lu le livre de Pallud, en conséquence, je ne vais pas critiquer cet auteur. (...) Il serait fort intéressant de savoir, comment cet auteur arrive à la conclusion que tu présentes.
Soxton a écrit:RoCo a écrit:Bonsoir,
(...)
Je n'ai pas lu le livre de Pallud, en conséquence, je ne vais pas critiquer cet auteur. (...) Il serait fort intéressant de savoir, comment cet auteur arrive à la conclusion que tu présentes.
En attendant de ressortir le lourd bouquin de Pallud, je crois me souvenir que Gravelines n'était pas un problème majeur puisque cette localité était facile à contourner (par le sud bien sûr). Pour cette raison je ne pense pas que Guderian faisait des insomnies dans la nuit du 23 au 24 mai 1940.
Le haltbefehl a permis aux forces anglo-françaises, qui étaient vulnérables le 24 mai, de s'organiser. Lorsque le haltbefehl sera finalement annulé, il sera déjà trop tard pour les unités motorisées du XIXe Armeekorps.
Plus au sud , on retrouve le Infanterie Regiment "Gross Deutschland"
Le I. Bataillon traverse l'Aa le matin du 24.05. à La Bistade . Il faudra une journée au bataillon pour avancer
jusqu'à la ligne de chemin de fer St.Omer-Bourbourg (immédiatement à l'est de St.Pierre-Brouck)
Le II. Bataillon, appuyé par un Stug et une compagnie du Sturm-Pionier-Bataillon 43 réussit, le matin du 24,
à traverser l'Aa en face de St.Nicolas . Le soir, le bataillon a avancé d'à peine 1 km.
(Helmuth Spaeter : "Geschichte des Panzerkorps "GD" Band 1)
Soxton a écrit:J'ajoute ici une contribution récente de Nicolas Bernard.
Enfin, voyez la situation d'ensemble:
- Comme l'a écrit le général Armengaud, ne faisait face au Panzergruppe Kleist, le 23 mai au soir, qu'une "fragile barrière qui s'étire le long du canal de l'Aa, constituée à l'aide d'éléments disparates, de renforts à peine arrivés, sans organisation d'ensemble, sans aviation organique, initialement sans autre appui d'artillerie que quelques pièces de marine" (Armengaud, Le drame de Dunkerque, op. cit., p. 143 et 144). De fait, malgré l'accroc de Gravelines, les Allemands parviendront, le 24 mai, à créer deux têtes de pont.
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RoCo a écrit:Enfin, voyez la situation d'ensemble:
- Comme l'a écrit le général Armengaud, ne faisait face au Panzergruppe Kleist, le 23 mai au soir, qu'une "fragile barrière qui s'étire le long du canal de l'Aa, constituée à l'aide d'éléments disparates, de renforts à peine arrivés, sans organisation d'ensemble, sans aviation organique, initialement sans autre appui d'artillerie que quelques pièces de marine" (Armengaud, Le drame de Dunkerque, op. cit., p. 143 et 144). De fait, malgré l'accroc de Gravelines, les Allemands parviendront, le 24 mai, à créer deux têtes de pont.
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