François Delpla a écrit:J'ajoute que la réussite d'une retraite avant l'encerclement, en pleine débâcle de l'Afrika Korps,
en pleine prise de contrôle par les Alliés de l'AFN ci-devant satellisée par l'Axe via Vichy
et en plein recul japonais à Guadalcanal, n'aurait guère avancé les affaires dudit Axe, mis partout sur la défensive.
Tandis qu'une mise en scène à grand spectacle d'une résistance allemande héroïque à la marée rouge menaçant l'Europe
servait à merveille les visées de Hitler, pleinement conscient depuis l'automne précédent que la seule planche de salut du nazisme
était la dissociation de la mayonnaise ennemie, capitalistes d'un côté et communistes de l'autre.
Bonjour,
Les revers nippons à Guadalcanal n'arrangeaient, certes, pas les bidons du côté de l'Allié asiatique, mais ils ne rajoutaient qu'une (petite) couche (bien lointaine) sur les emm.... immédiats du Reich.
En novembre-décembre 1942, le problème "Stalingrad" avait été, essentiellement, tactique. La Heer (et Dodolf) avait par trop distendu ses lignes arrières entre Rostov, Stalingrad (distante de 700 bornes, à vol d'oiseau!), les rives de la Volga, au nord, et la steppe, au sud - où, justement, elle n'était pas parvenue à se fixer sur les rives du fleuve -. les Russes avaient toute latitude pour se déployer, sans coup férir, au (grand) sud de Stalingrad, la Heer ayant été incapable, au cours des mois de septembre-octobre 1942, de résorber la poche de "Krasnomachinnejsk" (banlieue sud de Stalingrad) et le gros problème était, que plus au sud, il n'y avait quasiment personne, côté allemand, hormis quelques unités dispersées, sur 500 bornes, entre les rives de la Caspienne, au sud, et Malidj Derberty (dernière ligne de front concrète de la 4. Armee, vers le sud).
Il n'est pas question d'excuser qui que ce soit, mais, simplement, de constater. Il faut, peut-être, y voir soit la volonté de s'emparer de la cité "symbole", qui aurait, à l'automne, sérieusement faussé l'analyse militaire allemande, soit la conjugaison d'un renseignement perfectible (mais pas aussi nul qu'on veut bien nous le raconter) et un sentiment de supériorité, conforté par les précédents tacles infligés à l'Armée Rouge... plus probablement une association complexe des trois.
La première offensive russe (Uranus) avait posé un problème, mais il n'était, largement, pas insurmontable, sauf que, au nord de Stalingrad, la ligne allemande avait été enfoncée, dès le 19 novembre, et que, au sud, à dater du 22, elle explosera, au sud de Stalingrad.. A partir de là, "l'évacuation" de la 6.Armee, qui n'était envisagée ni par l'OKH, ni par Paulus - qui, s'il réclamait des renforts et du matériels, annonçait, jour après jour, dans ces rapports, que la chute de Stalingrad n'était qu'une question d'heures! -, n'était "militairement" plus possible, sauf qu'elle ne se prenne une tôle monumentale en se repliant, isolée, en "plein hiver". D'où la nécessité d'attendre "tranquillement" la contre-attaque allemande qui ne "manquerait" pas de rompre l'encerclement.
La situation s'aggravera avec le déclenchement de 'Saturne-Petite Saturne", le 16 décembre - qui comportera, notamment, la mise en place d'un rideau de 1000 pièces antichars russes (plus le reste!) -, puis l'échec de v.Manstein.
Il est probable que ce n'est que le constat définitif de l'isolement de la 6.Armee, dans Stalingrad, début de la seconde quinzaine de décembre 1942, qui générera le cliché dodolfien "
d'une résistance allemande héroïque à la marée rouge menaçant l'Europe". A ce moment-là, c'est beau, c'est patriotique et çà ne mange pas de pain, si, d'aventure, v. Manstein fait jonction.