Loïc Charpentier a écrit:Comme le Lee-Enfield, le Mauser Kar 98 et ses "variantes" de production, de par sa fiabilité et la simplicité de son mécanisme, était resté très prisé après la WW2.
Dans ma période de jeunesse irakienne, le porteur de lait, par exemple, portait, indifféremment, l'un ou l'autre, en bandoulière.
On a tendance, de nos jours, à considérer que l'adoption du "fusil d'assaut" avait été rapide et générale, mais ce n'avait pas été le cas. L'un des premiers pays européens à en adopter un avait été la Suisse, à la fin des années 50.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Alliés ( y compris les Soviétiques) avaient récupéré des millions de Kar 98, de toutes origines - le 1er mars 1945, le stock inventorié, en service dans la Wehrmacht, était de 3 631 973 Kar 98! -... les marchands d'armes feront le reste.
Schrapnells a écrit:Cette nécessité de puissance de feu INDIVIDUELLE est apparue petit à petit au détriment de la puissance de feu COLLECTIVE assurée par les tirs groupés de mousqueterie ou la précision des tirs en tirailleurs (je laisse volontairement de côté la notion d'appui-feu par armes collectives).
Guillaume
Loïc Charpentier a écrit:En réalité, le pouvoir destructeur des mitrailleuses et de l'artillerie de campagne avait expédié au rencart les tirs de mousqueterie (effectués en ligne), qui s'étaient résumés, dès la guerre russo-japonaise de 1904-1905 - en réalité depuis le conflit russo-ottaman de 1877, avec l'emploi de fusils à répétitions et magasin -, le plus souvent, à des affrontements individuels, dans lesquels, la capacité (individuelle) de tir en (courtes) rafales et à courte distance - de l'ordre de 400 m, au maximum, à l'exception des "tireurs d'élite" - deviendra, progressivement, la règle "terrain". Dans ces conditions, un fusil de guerre capable, entre de bonnes mains, de flinguer un gusse au-delà de 500 m, n'avait plus trop d'utilité, d'autant que le volume de projectiles crachés n'était plus à l'ordre du jour - comme du temps de l'archerie, le nombre de projectiles (ou de traits) tirés est essentiel, dans un tir de mousqueterie -.
La distribution d'armes personnelles semi-automatiques, à fortiori, à fonctionnement automatique, causait de véritables cauchemars dans les états-majors, en regard de leur consommation en munitions (approvisionnements nécessaires et gaspillages) - le premier "feddayin" venu, qui balance la purée, avec son AK 47, tenue à bout de bras, au-dessus d'un muret, à l'aveuglette, créé, encore, de nos jours, des traumatisme importants chez les officiers d'intendance, responsables des stocks de munitions! -. L'emport en munitions du combattant lambda pose problème ; compte-tenu de son barda, tout en garantissant sa mobilité, en gros, son attribution de base, se limite, le plus souvent, à 6 chargeurs (Allez, soyons fous... 8!). Si on regarde bien, du côté de l'instruction, la règle actuelle est le tir en rafales courtes de 3 balles, soit, au maximum, dix rafales avec un chargeur de 30 cartouches... mais qu'on ne charge pas au maximum, pour éviter la fatigue du ressort du chargeur! Cette "courte" rafale ne trouve pas sa seule explication, dans la qualité du tir, mais, également, dans une volonté de réduire la consommation en munitions. Le Garand, comme le MAS 49, en son temps, était considéré comme un bouffeur "inutile" de munitions. Dans l'armée allemande, comme dans la française, la distribution d'armes semi-automatiques ou automatiques était réservée à une "clientèle spécifique" - officiers, sous officiers, équipages de chars (pour des raisons d'encombrement), personnel de liaison,etc. -. La distribution du Sturmgewehr 44 se limitera à son attribution aux compagnies à vocation d'assaut, au sein des bataillons d'infanterie, le reste du personnel percevant des Kar 98, pour lequel, au passage, Dodolf manifestait une admiration sans borne.
Schrapnells a écrit:
Cépafo! A noter que l'US Army semble être moins sensible à ce problème que d'autres armées. C'est notamment l'une des raisons de l'introduction de la 5.56mm OTAN avec le M16, cela permettant de transporter le double de munitions pour le même poids... Mais la consommation doit s'envoler. Après quand on connaît l'habitude de reconnaissance par le feu chez nos cousins d'Outre-Atlantique...
Pour abonder dans ton sens, je me rappelle avoir lu dans un ligne de front HS sur l'armée allemande (Kursk ou équipement, je ne me rappelle plus très bien!), le cauchemar que représentait la MG42 dans la consommation de munitions! C'est vrai que la machine à tricoter de Gruner (c'était les produits fabriqués dans son précédent poste d'ingénieur!) ayant une culasse non calée pouvait engloutir jusqu'à 1200 cartouches à la minute (le plus souvent nettement moins, mais 750 à 950, ça fait déjà pas mal!).
J'vous raconte pas la conso en poste défensif fixe avec tir auto sur zone (appelé Fire Lane en argot US)!
Pour finir, à quoi servait donc nos "cannes à pêche" alors en 14, puis en 40? C'était une réassurrance psychologique pour faciliter l'approche à portée de grenades à mains?
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