Désolé Prosper, du coup voila un méchant
Hermann Wilhelm GöringFigurant parmi les grands as de l'aviation impériale en 1918, fondateur de la Luftwaffe en 1933, Hermann Goering fut aussi le premier Reichsmarschall
À l'automne 1914, l'unité de Göring est envoyée dans les Vosges. Lorsque le front se fige, elle prend position dans le secteur de Baccarat. L'humidité et le froid qui règnent dans les tranchées ont un effet désastreux sur Göring : il est terrassé par une crise de rhumatisme qui affecte les articulations des jambes et il est évacué vers l'hôpital de Metz. C'est là que Bruno Loerzer, qu'il avait connu au 112e régiment d'infanterie et qui a passé son école de pilote, lui suggère de rejoindre l'arme aérienne, en lui expliquant que cela lui permettra de s'extraire de la boue des tranchées. Göring établit une demande de transfert pour l'aviation et suit une formation d'observateur aérien.
Fin 1914, il est affecté en cette qualité à la base aérienne de Stenay près de Verdun. À l'époque, l'armée allemande a beaucoup de mal à obtenir des photographies exploitables de la zone d'opération. Au prix de manœuvres audacieuses, le tandem Göring-Loerzer rapporte d'excellentes prises de vue de la zone de Verdun. Les deux hommes sont régulièrement appelés à l'état-major pour commenter les clichés qu'ils rapportent. Après une mission particulièrement réussie, le Kronprinz en personne leur décerne la Croix de fer de première classe (Eiserne Kreuz Erster Klasse) le 25 mars 1915.
Aussitôt, et au mépris des règlements, le futur chef de la Luftwaffe s'arrangea pour voler en compagnie de son ami, quittant à chaque fois l'hôpital en fraude. Bien que ces fugues lui eussent valu une réprimande officielle, ses supérieurs n'étaient pas sans apprécier un tel zèle et s'empressèrent de le muter dans l'arme aérienne.
Cela ne suffit cependant plus au belliqueux Göring (qui allait jusqu'à emporter un fusil et des grenades lors de ses missions de reconnaissance) qui demande à se faire affecter à la chasse. Le 30 juin 1915, il est affecté à l'école d'aviation de Fribourg
Arrivé à ses fins au début de l'année 1916, breveté en juillet, il rejoignit son ami Loerzer à la Fliegerabteilung 25, et, dès septembre, passa sur monoplace de chasse. En décembre, il revendiquait déjà trois victoires en combat aérien.
En tant que pilote, Goering n'était guère brillant, et ses atterrissages brutaux étaient un sujet de plaisanterie dans tous les mess allemands. Mais son courage et sa détermination compensaient largement son manque de finesse et d'habileté en matière de pilotage. Lorsqu'il repérait un appareil ennemi, oubliant toute prudence, il fonçait sur l'adversaire.
Cette tactique assez « primaire » n'allait évidemment pas sans inconvénients, et Goering se laissa prendre au piège à plusieurs reprises. C'est ainsi que, en février 1917, alors qu'il avait attaqué un biplace anglais, il fut pris à partie par la chasse d'accompagnement et abattu. Il eut la chance de tomber juste devant un hôpital et ne dut qu'à cet heureux hasard d'avoir la vie sauve.
Gravement blessé, il resta quatre mois éloigné du front. Lorsqu'il retourna au combat, il fut muté à la Jagdstaffel 26, à présent commandée par Loerzer. Quelques semaines plus tard, celui-ci devait sauver la vie à son subalterne et ami, qui s'était, une fois de plus, lancé trop rapidement dans un combat inégal.
Le 2 juin, alors qu'il comptait sept victoires homologuées, Goering fut nommé à son tour commandant de la Jagdstaffel 27, qui volait sur Albatros D-III et V.
Six jours plus tard, il affrontait en combat aérien un Nieuport britannique avec aux commandes le Lieutenant F.D. Slee, l'un des meilleurs pilotes du Royal Flying Corps. Son avion abattu et Slee fait prisonnier, Goering fut fêté par ses camarades pour avoir neutralisé l'un de leurs plus redoutables adversaires.
A la fin de l'année, le commandant de la Jagdstaffel 27 était crédité de seize victoires officielles. Mais, dans les premiers jours de 1918, ayant engagé le combat avec une proie réputée facile, un vieux bombardier FE.2d, il fut pris à partie par le mitrailleur avant de l'appareil anglais; son Albatros se crasha, et lui-même fut légèrement blessé.
Au début du mois de février, surpris au cours d'une patrouille par une formation de Sopwith « Camel », il abattit deux d'entre eux et parvint à s'éloigner sans encombre. Fin mai, il ajoutait deux succès supplémentaires à son palmarès, et, le 24 juin, portait son score officiel à vingt et une victoires en détruisant deux DH-4 biplaces de bombardement de jour.
Décoré le 2 juin précédent de l'ordre Pour le mérite, Goering était désormais un héros national, l'un des pilotes d'élite de la chasse allemande. C'est à ce titre qu'il fut invité à Berlin, en compagnie d'autres aviateurs célèbres, à tester de nouveaux modèles d'appareils de chasse et de reconnaissance.
Le 3 juillet, il fit ainsi décoller un prototype de chasseur, dont il céda ensuite les commandes à Willy Reinhardt, chef de la célèbre escadrille Richthofen. Ayant pris l'air, celui-ci amorçait une séance de voltige quand, au sommet d'une boucle, une aile se détacha et l'appareil s'écrasa, entraînant son pilote dans la mort.
Le « cirque volant » se retrouvait une deuxième fois sans commandement, mais trois jours plus tard, Goering se voyait nommé remplaçant de Reinhardt.
Le 14 juillet 1918, il prenait officiellement la direction de cette prestigieuse unité, imposant aussitôt à tout le « cirque Richthofen » ses conceptions en matière d'organisation et de tactique, ne souffrant pas le moindre manquement à ses ordres, ni la moindre critique. Si ses façons d'agir n'étaient pas toujours du goût des vieux pilotes chevronnés de la formation, tous s'accordaient cependant à lui reconnaître un réel talent d'organisateur.
Il devait rester à la tête du Jagdgeschwader 1 (désignation officielle du « cirque Richthofen ») jusqu'à l'Armistice, participant jusqu'au bout aux combats aériens. C'est ainsi que, le 18 juillet 1918, il remporta sa vingt-deuxième et dernière victoire.
Le 11 novembre, lorsqu'il reçut l'ordre de conduire sa formation à Darmstadt pour s'y rendre aux Alliés, il refusa de livrer son Geschwader intact et ordonna à ses pilotes de s'enfuir après avoir mis le feu à leurs appareils.
http://fandavion.free.fr/goering.htm