Post Numéro: 14 de norodom 16 Juil 2016, 10:25
Bonjour,
Le point le plus énigmatique qui est le rejet du statut de résistant de Julien Beuret, s’explique très bien dans le contenu du Post n° 8 du 14 courant, par Loïc Charpentier.
Les raisons évoquées sont tout à fait possibles….
Je vais vous faire part de ma réflexion sur une situation particulière qui aurait pu motiver ce rejet…
Préalablement… quelques lignes sur le parcours de Julien Beuret avant son décès.
Décès, dont j’ai la quasi-certitude que l’acte n’apporte pas de détails.
Mais… sait-on jamais ?
Fuyant la poussée dévastatrice allemande de mai 1940, la famille Beuret quitte la région de Charleville-Mézières pour chercher asile vers l’Ouest…
Il y a là André Beuret, son épouse Elise Fournier et leurs quatre enfants, dont Julien et trois de ses sœurs.
Tout comme son père André, Julien est natif de Rimogne (08-Ardennes)
En 1944 on retrouve Julien, 32 ans, célibataire, domicilié chez ses parents à Saint-Martin-le-Beau dans l’Indre-et-Loire -37 (à mi-chemin entre Tours et Bléré)
Après le débarquement allié du 6 juin 1944, Julien, comme beaucoup d’autres jeunes, décide de rejoindre le Maquis. Celui le plus proche est le maquis du capitaine Le Coz (de son vrai nom Georges Dubosq) dont une partie s’est fixée au château du Grand Biard à Céré-la-Ronde (37)
Ce groupe qui comprend environ 200 hommes et femmes, attaque des convois allemands autour de Loches, organise des opérations de sabotage
Le 16 août 1844, Le Coz apprend que la petite garnison allemande installée à Loches a quitté la ville qu’il décide d'occuper.
Jusque-là le Maquis était reconnu par Londres…
C’est après que les choses se gâtent !
En octobre 1944, Le Coz est arrêté pour un vol d'essence et le procès apporte des révélations sur son passé et plus particulièrement sur des coups de main qui lui ont apporté une fortune d’environ 15 millions de francs, le pillage du château de la Gitonnière, à Genillé, propriété de Juifs autrichiens, qui a rapporté environ 8 millions de francs. Le Coz a enlevé et rançonné plusieurs personnes, comme le châtelain de Montpoupon à Céré-la-Ronde ou le propriétaire des Grands magasins Lefroid, de Tours.
On apprend aussi qu’il est un repris de justice, libéré par les Allemands en 1941 afin d'infiltrer des réseaux de résistants à Angers puis en Bretagne
Son installation à Loches n'est pas un acte patriotique mais un pur opportunisme.
Le procès montre aussi que les victimes de Le Coz ne sont pas majoritairement des collaborateurs ou des miliciens, et sont même quelquefois des résistants.
Georges Dubosq (Le Coz) est finalement exécuté comme faux maquisard en mai 1946, tandis que la plupart des membres de son maquis sont innocentés car considérés comme des résistants de bonne foi.
On retiendra que le Maquis Lecoz a fait la Une du livre de Bernard Briais « Un dossier noir de la Résistance »
Et du livre de Michel Rosso « Le Coz : un tueur fou dans la Résistance »
NB… dans cette Histoire les pseudo Lecoz, Le Coz ou encore Lecoze, ne sont qu’un !
Alors ?... Au lu de tout cela, il reste une preuve d’importance à apporter :
L’appartenance à ce Maquis, de Julien Alfred Beuret né le 7 août 1912 à Rimogne (08 - Ardennes).
Personnellement, je n’en doute pas !
Il reste qu’il a été fusillé le 13 août 1944 à Céré-la-Ronde, répertorié comme « victime civile »
Son nom est inscrit sur le Monument-aux-morts à Saint-Martin-le-beau (37 - Indre-et-Loire)
Cordialement,
Roger