Un système développé en France par TDA - Thalès, monté sur le toit d'un blindé repère par radar et caméras optiques, un projectile ennemi quelques mètres avant l'impact sur ledit blindé .
En une fraction de seconde, Shark projette un dispositif pyrotechnique dont l'explosion à trois mètres du véhicule à protéger, détruit le projectile.
Les conflits récents montrent la limite des blindages multicouches face à des attaques qui se font de plus en plus puissantes, qu’il s’agisse de munitions lourdes, de missiles, d’obus flèches, ou même de volées de roquettes tirées à courte portée.
Dans un épisode nouveau de l’éternelle bataille entre cuirasse et épée, les réflexions et les recherches se déplacent actuellement de la multiplication des blindages vers l’interception des munitions assaillantes avant leur impact en créant une véritable “bulle” de protection active autour du véhicule à protéger.
Plusieurs pays occidentaux réfléchissent à la question et la France bénéficie d’un plan d’étude amont lancé par la Direction Générale pour l’Armement (DGA) auquel collaborent TDA, le groupe Thales (France) et IBD Deisenroth Engineering (Allemagne). Ce programme a débouché sur la réalisation d’un démonstrateur baptisé SHarK (System Hard Kill) adapté sur un VAB 4x4.
La clef de voûte de cette capacité d’interception et de la protection ainsi créée est le détecteur opto-pyrotechnique dont les performances permettent de repérer la munition assaillante, de l’intercepter et de la détruire. Cette performance peut être obtenue même si le tir se fait à seulement une quinzaine de mètres du véhicule protégé, le tout avec un temps de réaction inférieur à 0,1 seconde.
L’ensemble de la chaîne optopyrotechnique comprend un DOP, une source laser miniaturisée, une transmission des informations par fibre optique et un détonateur. Le système, facilement intégrable sur le véhicule porteur qui le fournit en énergie, est de plus, insensible aux perturbations électrostatiques et aux rayonnements électromagnétiques.
Source : Frédéric Lert - Eurosatory
Ce système de protection active pour véhicules blindés est constitué d’un module d’une quinzaine de kilos, comprenant la partie détection et le mécanisme explosif. Le principal senseur est constitué d’un laser de détection de mouvement, qui doit repérer l’arrivée de la menace (roquette, RPG, obus...). Se déclenche alors le mécanisme de la protection active, qui projette une explosion, dont l’effet de souffle doit venir désintégrer la tête militaire d’un missile ou briser un obus flèche. Chaque module est indépendant et peut être fixé sur chaque côté d’un véhicule à protéger. Alors qu’un tel système existe déjà au sein des forces israéliennes (système Trophy), il n’est efficace que contre une menace située à une distance supérieure à 100 mètres, et donc peu utile en milieu urbain. L’avantage de la solution française réside dans l’indépendance de chaque module, qui permet de faire face à des menaces engagées à moins de 10 mètres, tandis que le Trophy israélien dispose d’un système de senseurs central (à 360 degrés) situé sur le toit du véhicule, qui nécessite donc plus de temps pour la phase de détection de la menace. Pour couvrir les menaces à 360 degrés avec le système Shark, il faut donc installer 4 ou 5 modules sur un véhicule.
Source TTU