Chef Chaudard, les SOL sont des SA aux petits pieds, défiler à la lumière des torches la nuit c'est une chose, mais les SOL n'ont pas brulé des synagogues ou fait le 'coup de poing' dans la rue. On ne fait pas une révolution avec !
Ben si, justement, les SOL ont brûlé des synagogues et fait le coup de poing dans la rue.
Je cite le message d'Audie Murphy sur ce site, qui cite lui même le Mémorial de la Seconde Guerre Mondiale:
http://39-45.org/viewtopic.php?f=24&t=3448&start=15
Les brimades nazies envers les ennemis du régime sont exercées en zone libre par les miliciens du Service d'ordre légionnaire (S.O.L.) que Darnand dirige. François de Menthon, professeur de droit à la faculté d'Aix, n'a jamais caché son hostilité au gouvernement Pétain. Les S.O.L., pour le punir, lui infligent une baignade forcée dans une fontaine d'Annecy. L'émotion est grande; les tribunaux se saisissent de l'affaire et inculpent les S.O.L.. Darnand intervient et Laval ordonne de cesser les poursuites.
Mais surtout, fait beaucoup plus grave encore, des scènes également atroces se déroulent dans les deux zones. On savait les nazis capables d'arracher des enfants à leurs mères; on n'imaginait pas jusque-là que des Français puisssent être contaminés par cette barbarie. Le Maréchal n'avait-il pas à plusieurs reprises invoqué dans ses messages les traditions d'humanité chrétienne qui devait inspirer, selon lui, son gouvernement ?
Or, voici, d'après des documents officiels, comment sont traités en zone libre et en zone occupée des enfants, dont le seul tort est d'être nés de parents juifs étrangers.
À Paris d'abord:
«Dans la deuxième moitié du mois d'août 1942, on a amené à Drancy
4 000 enfants sans parents. Ces enfants avaient été arrêtés avec leurs parents le 16 juillet. Deux jours plus tard, les parents et les enfants furent envoyés de Paris au camp de Pithiviers. Là, on sépara les enfants des parents.
»Ces enfants étaient âgés de deux à douze ans...
»Les enfants descendaient des autobus et aussitôt les plus grands les prenaient par la main les tout-petits et ne les lâchaient plus pendant le court voyage vers les chambrées...
»... Les enfants se trouvaient par 100 dans les chambrées. On leur mettait des seaux hygiéniques sur le palier, puisque nombre d'entre eux ne pouvaient pas descendre le long et incommode escalier pour aller aux cabinets. Les petits, incapables d'aller tout seuls, attendaient avec désespoir l'aide d'une femme volontaire ou d'un autre enfant. C'était l'époque de la soupe aux choux à Drancy. Cette soupe n'était pas mauvaise, mais nullement adaptée aux estomacs enfantins. Très rapidement, tous les enfants souffrirent d'une terrible diarrhée. Ils salissaient leurs vêtements, ils salissaient les matelas sur lesquels ils passaient jours et nuits. Faute de savon, on rinçait le linge sale à l'eau froide et l'enfant, presque nu, attendait que son linge fût séché. Quelques heures après, un nouvel accident, tout était à recommencer...
»... Le jour de la déportation, les enfants étaient éveillés à 5 heures du matin... Il arrivait parfois que toute une chambrée de 100 enfants, comme prise de panique et d'affolement invincibles, n'écoutait plus les paroles d'apaisement des grandes personnes..., alors on appelait les gendarmes qui descendaient sur leurs bras les enfants hurlant de terreur...»
En zone libre, des scènes analogues, lors de l'arrestation de plusieurs milliers de Juifs étrangers livrés aux Allemands.
À Nice, où, malgré la police régulière, les S.O.L. de Darnand ont mis à sac la synagogue (encore un procédé nazi !) des scènes d'horreur s'étaient déroulées également: pour empêcher la police de la séparer de son bébé qu'elle est en train d'allaiter, une femme juive demande et obtient un délai; quand la police revient, le bébé est étranglé, la mère s'est suicidée après avoir tué son enfant.
Voir également le sort réservé à François de Menthon par les SOL :
Il est attiré, le 2 mai 1942, dans un traquenard par des sbires du SOL de Joseph Darnand, qui le plongent dans un bassin devant la mairie d'Annecy. Cette affaire, relativement banale, fait grand bruit, allant jusqu'à Londres, étant reproduite dans les journaux clandestins. Joseph Darnand, alors chef des SOL, doit mettre fin aux poursuites judiciaires engagées contre lui par Paul Viret et François Isard.
http://museedelaresistanceenligne.org/media2933-FranA
On est loin des retraites au flambeau et des jamborees de boy scouts...