Bonjour,
Je suis nouveau sur le site et je n'ai pas (encore) lu le livre de M. Wenkin. J'ai trouvé, il y a quelque temps, un article sur internet qui m'a tout simplement effaré ! J'essayé de le joindre, ici-bas (étant novice sur le site, je ne suis pas sûr d'y être arrivé), cet article est paru dans le cahier été de Libération, dans la série "Caramba, encore raté!"
files3945c/1_Eben-emael.docIl y est question d'hésitation dans la décision de tir, pour cause de neutralité, de concertation avec les "autorités" (le commandant du fort en est-il seul responsable ou a-t-il téléphoné à sa hiérarchie ?) avant de tirer, de Mi AA incapables d'atteindre le glacis (pas d'autre Mi pour battre cette zone par le feu ?), morceau choisi:
"À 4 h 15 du matin, depuis la poterne d’entrée du fort, le major belge Jottrand aperçoit les planeurs qui tourbillonnent au-dessus du fort. Ils ne sont plus onze, mais neuf : celui transportant l’Oberleutnant Witzig a rompu son câble de remorquage lors du décollage (il n’arrivera sur place qu’à 6 h 30) et un autre a atterri trop court, à Düren, en Allemagne. Au même moment, d’autres planeurs atterrissent près des ponts de Canne, de Vroenhoven et Veldwezelt (trois villages flamands) qui franchissent le canal Albert, au nord-ouest du fort. Les ponts de Maastricht, eux, sont attaqués par voie terrestre, la seule praticable. Les défenseurs du fort réagissent tardivement, totalement surpris par ces avions silencieux. Surtout, les planeurs n’ont aucune marque. Or, la Belgique ayant proclamé sa neutralité, il n’est pas question de tirer à l’aveuglette : par deux fois, le commandant du fort intime à la défense antiaérienne de rester le doigt sur la gâchette.
N’y tentant plus, l’adjudant Longdoz donne malgré tout l’ordre de tir. Il est déjà trop tard. Les planeurs atterrissent sur le « toit » du fort, en fait un champ de 45 hectares, le fort proprement dit étant enterré dans la montagne Saint-Pierre, seules les casemates et coupoles de tir et les cloches d’observations étant visibles de l’extérieur. Les mitrailleuses antiaériennes se mettent à cracher une pluie d’acier, mais placée dans des tranchées et montée sur des affuts, elles ne peuvent tirer à l’horizontale. En moins de dix minutes, les mitrailleuses belges sont neutralisées par le commando désormais sous les ordres du sergent-major (Oberfeldwebel) Helmut Wenzel. Cinq minutes plus tard, les cloches d’observation sont détruites. En quinze minutes, le fort est aveugle et inutile. Quinze minutes plus tard, toutes les pièces d’artillerie menaçant le nord et donc Maastricht, Canne, Vroenhoven et Veldwezelt sont à leur tour réduites au silence. En 30 minutes, le fort le plus puissant d’Europe est neutralisé !"
Ont-ils cru que c'était un club de planeurs hollandais qui faisait une tentative de record au moyen de planeurs allemands (pas de manuels de reconnaissance de matériel ?) et qui s'égaraient dans le ciel belge, en pleine "drôle de guerre" ?
D'un armement qui semble construit en fonction de la sacro-sainte neutralité, plutôt que par la recherche de l'efficacité contre un ennemi potentiel clairement identifié, morceau choisi:
"L’armement principal est composé d’une tourelle pivotante à 360° dotés de deux canons de 120 mm d’une portée de 17,5 km et deux autres tourelles pivotantes à 360 ° — qui pouvaient être abaissées dans la superstructure - armées de deux canons de 75mm chacune, d’une portée de 11 km. À cela, s’ajoutent deux casemates orientées vers Maastricht , au nord, et de deux autres orientées vers Visé, au sud. Ces quatre ouvrages, armés chacun de quatre canons de 75 mm ne pouvaient pivoter. Des pièces plus puissantes auraient pu être installées, mais il ne fallait pas menacer le territoire allemand : la neutralité toujours, qui imposait des forts uniquement défensifs et non offensifs. Autrement dit, pas question d’immobiliser l’armée allemande sur son territoire…"
De l'absence étonnante (pour ne pas dire plus) de défense passive du toit, morceau choisi:
"Dès octobre 1939, Adolf Hitler lance donc la préparation de l’attaque du fort et des ponts du canal Albert. Les services de renseignement allemand ont permis de dresser une carte assez précise des défenses d’Eben-Emael et de son point faible : son toit. Cette vaste étendue plane, qui accueille aujourd’hui une forêt et un champ de blé, n’est, en effet, pas défendue : nulle mine, nul obstacle antiaérien. "
"Et son explication sidérante, morceau choisi:
"Il reste qu’il est incompréhensible que le « toit » du fort n’ait pas été miné. La raison est terrible pour la Belgique : ce vaste espace servait de terrain de foot aux soldats belges. Comme l’explique l’un des guides du fort, « on n’a pas exposé deux photos par respect pour les anciens : sur l’une, on voit les soldats jouer au foot sur le toit du fort. Sur l’autre, un planeur allemand qui s’est encastré dans le but… » L’affaire est confirmée par Francis Balace : « les soldats ont même fait une pétition pour empêcher que le toit soit miné »… Tout un symbole d’un pays mal préparé à la guerre à cause d’une désastreuse politique neutraliste. Si le Royaume avait accepté son intégration au dispositif allié, nul doute que la Wehrmacht aurait eu la tâche moins aisée."
????????? Connaissant bien ma Belgique, tout cela me semble hélas vraisemblable ! Alors, expression grotesque et tragique du "mal belge" ou bashing mal documenté de la part de journaliste français peu rigoureux ?
Ces fameuses photos existent-elles ?
Merci pour vos commentaires éclairés
Geronimo