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L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Dans cette rubrique vous trouverez tout ce qui concerne les grandes unités combattantes de la seconde guerre mondiale, tant du côté allié que de celui des forces de l'axe. Divisions d'infanterie, de paras, de blindés, de la légion, des waffen SS,etc..c'est ici qu'on en parle!
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 19 Jan 2016, 23:20

Tomcat a écrit:Oui cela a semé la confusion d'autant plus que de faux parachutistes sous forme de mannequins armés de pétard ont été aussi parachutés le 6 juin, du coup les allemands ne savaient pas quelle était réellement l'importance de l'opération...


Attention à cette fausse image répendue par le film "Le jour le plus long". La dispersion involontaire des 2 divisions US sur le Cotentin, la quantité extraordinaire d'avions en l'air et effectivement des largages fictifs de mannequins (souvent de grotesques sacs de jute plutôt que la poupée "Ruppert" du cinéma), de nuit !!!, emplifie considérablement l'impression d'omniprésence de parachutistes à travers toute la Normandie. Prenant de cours les états-majors allemands qui peinent à juger de l'importance réele de l'assaut et ses objectifs.

Tomcat a écrit:Après pour le 6 juin, les paras ont effectivement fait le job mais les attaques allemandes étaient relativement faibles du surtout au fait de l'indécision de l'état major allemand et d'Hitler.


Vrai pour le 6 mais dans le Cotentin toujours, les paras US vont avoir fort à faire les jours suivants face à leurs homologues allemands du Fällschirmjäger-Reigment.6 de VON DER HEYDTE, la prise de Carentan pour établir la jonction entre Utha et Omaha et les contres-attaques venant du sud, en particulier de la 17.SS-Panzergenadier-Division "Götz von Berlichingen".

Tomcat a écrit:Par contre les paras en Sicile ne servirent pas à grand chose car trop dispersés, la confusion qu'ils ont apportés fut un gain relativement faible par rapport aux pertes, mais en tout cas cela servira de leçon pour le 6 juin et surtout Varsity...


Je connais moins bien la part "aéroportée" de Husky. L'opération n'est pas évidente car il s'agit d'une première au niveau de l'importance des moyens. La météo est mauvaise, l'opération diurne limite l'effet de surprise, la DCA embarquée canarde les aéroportés (les bandes d'invasion noir et blanches du 6 juin 1944 identifiant l'aviation alliée en tirent leçon), la DCA italienne aussi. L'éparpillement est maximal (pire qu'en Normandie il me semble). Mais comme en Normandie l'éparpillement va jouer en faveur des Alliés, apportant la confusion chez les défenseurs et l'éparpillement de forces utiles ailleurs. L'entrainement et l'autonomie des troupes aéroportées fera que de jeunes officiers comme GAVIN tireront malgré tout leur épingle du jeu sur les arrières ennemis.

Varsity est considérée par certains historiens comme un gaspillage inutile à ce stade de la guerre, voire un caprice de MONTGOMERY qui a toujours en travers de la gorge l'échec d'Arnhem.
Comme en Normandie, les aéroportés jouèrent leur rôle de "tampon" couvrant l'assaut principal dévolu à la traversée du Rhin et empêchant une contre-attaque d'autant plus hypothétique que les Allemands n'ont plus rien pour s'opposer sérieusement à Plunder (la composante terrestre) et encore moins pour la rejeter à l'ouest du fleuve.
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 20 Jan 2016, 12:06

Après le 6, les troupes régulières ont déjà débarquées en nombre suffisant pour repousser les attaques allemandes, les paras n'étaient donc pas indispensables, ce qui n'enlève rien de leur engagement et efficacité lors des combats que tu cites.
De toute façon, avec l'artillerie lourde de la marine et l'aviation alliée, toute offensive majeure allemande contre les plages était tout simplement impossible et suicidaire, les paras pèsent peu comparé à cette puissance de feu.

Il semble que les résultats de Varsity soit supérieurs aux autres opérations avec la prise de plusieurs ponts, la sécurisation des zones de traversée, la destruction de 42 pièces d'artillerie, 10 chars, 2 canons antiaériens chenillés et 5 canons chenillés et 3 500 prisonniers allemands.

Mon avis est que pour le débarquement en Sicile, en Normandie et le passage du Rhin, ces opérations auraient pu largement réussir sans l'action des paras compte tenu de l'énorme supériorité matérielle alliés.
Le coût humain et matériel (beaucoup d'avions et de planeurs abattus) a été supérieur aux bénéfices.
L'engagement des paras ne peut être vu que comme une assurance supplémentaire, mais dans les faits non décisive, avec un coût très important.

Par contre la prise de la Crète ne pouvait se faire sans les paras car la Royal Navy avait la maitrise des mers et infligea d'ailleurs de lourdes pertes lors de tentatives de renforcement des allemands par la mer.

Une autre possible utilisation des paras aurait pu être dans le cas de la Sicile de bloquer la retraite allemande et d'éviter que la majeure partie des troupes puisse s'échapper en Italie et continuer le combat, là le résultat aurait été véritablement important et les bénéfices largement supérieurs aux coûts.

Dans le cas du 6 juin, une possibilité aurait été de prendre à revers les défenses des plages, ce qui dans le cas de Omaha aurait pu éviter des milliers de morts.

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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de Jumbo  Nouveau message 20 Jan 2016, 12:46

Je pense que les combats de la 82e aéroportée à la Fière et à Chef du pont sur le Merderet contredisent un peu tes propos. Sans leur présence les Allemands auraient pu se porter aux devant de la 4e division débarquée à Utah et sérieusement ralentir leur progression. Leur simple présence permettait justement grâce aux observateurs d'artillerie de commander le tir de l'artillerie de marine qui a rendu de grands services le 6 et les jours suivants.
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 20 Jan 2016, 14:10

Bonjour Olivier,

Comme Jumbo, je souhaite nuancer quelque peu tes propos sur les combats des paras US dans le Cotentin :

Tomcat a écrit:Après le 6, les troupes régulières ont déjà débarquées en nombre suffisant pour repousser les attaques allemandes, les paras n'étaient donc pas indispensables, ce qui n'enlève rien de leur engagement et efficacité lors des combats que tu cites.
De toute façon, avec l'artillerie lourde de la marine et l'aviation alliée, toute offensive majeure allemande contre les plages était tout simplement impossible et suicidaire, les paras pèsent peu comparé à cette puissance de feu.


Les jours qui suivent le 6 juin sont cruciaux pour la tête de pont dans le Cotentin car très éloignée des plages principales elle est fragile, malgré le débarquement progressif du VII Corps. D'où le largage de 2 divisions Airborne pour tenir le Merderet le temps que la tête de pont se renforce solidement. Et les troupes débarquées sont loin d'être aussi suffisantes que tu le penses. Pour preuve, c'est à la 101st AB qu'est confiée la prise de Carentan le 12 juin(J+6 !) au prix de 2 jours de durs combats. En l'occurrence, je pense que les paras ont joué un rôle réellement indispensable le temps que la tête de pont s'étende depuis Omaha jusque Utha.

L'artillerie de marine et l'aviation à elles seules ne peuvent interdire l'accès aux plages sans les observateurs avancés cités par Jumbo et de toute manière sans l'occupation du terrain par les parachutistes. Les durs combats menés par les Troopers dans le Cotentin attestent du rôle important qu'ils ont joué dans les jours cruciaux qui suivent le 6 juin.

Pour en revenir au titre de cet intéressant fil : si les paras ne sont pas LA clé du succès d'Overlord, ils en sont une parmi d'autres.

Tomcat a écrit:Il semble que les résultats de Varsity soit supérieurs aux autres opérations avec la prise de plusieurs ponts, la sécurisation des zones de traversée, la destruction de 42 pièces d'artillerie, 10 chars, 2 canons antiaériens chenillés et 5 canons chenillés et 3 500 prisonniers allemands.


Qu'ont les Allemands pour s'opposer à Varsity/Plunder ? Plus rien.
Avec ou sans parachutistes le franchissement du Rhin ne pouvait être empêché. PATTON la franchit plus au sud sans tout le tralala de MONTGOMERY.
Je pense que l'engagement des 13th et 17th US Airborne (2 divisions qui n'ont pas ou peu vu le feu) par les Américains démontrent leur désintérêt relatif pour la chose. Mais je connais trop mal les détails de ce sujet pour argumenter maintenant.

Tomcat a écrit:Mon avis est que pour le débarquement en Sicile, en Normandie et le passage du Rhin, ces opérations auraient pu largement réussir sans l'action des paras compte tenu de l'énorme supériorité matérielle alliés.


Pour la Sicile et la Normandie je ne m'avancerais pas aussi loin que toi. La supériorité matérielle n'est pas tout. Il y a le + tactique/stratégique apporté par la composante aéroportée. Le tout est de la discuter ici.

Car si la supériorité matérielle était tout, que penses-tu de l'action des Fallschirmjäger en Belgique et en Hollande le 10 mai 1940 ?
Est-elle superflue tant la supériorité de la Wehrmacht est énorme par rapport aux armées hollando-belges ?

Tomcat a écrit:Une autre possible utilisation des paras aurait pu être dans le cas de la Sicile de bloquer la retraite allemande et d'éviter que la majeure partie des troupes puisse s'échapper en Italie et continuer le combat, là le résultat aurait été véritablement important et les bénéfices largement supérieurs aux coûts.


Je ne crois pas. De mémoire, le plan de Husky prévoit une progression en force de la 8th Army de Monty par l'est et le chemin le plus court vers le détroit de Messines pour empêcher les Italiens de se retirer pendant que la 7th Army de PATTON flanc-garde les Britanniques et fixe les Italiens à l'ouest de l'Etna.

Fâché que son rivale se soit accordé le beau rôle, PATTON change les règles et joue cavalier seul en filant par la côte ouest de l'île laissant le loisir aux Italo-Allemands de se concentrer sur MONTGOMERY. Une fois que PATTON revient vers Messines par le Nord, l'Axe a tout le loisir de se retirer pied-à-pied et le temps d'organiser la traversée du détroit. Lâcher les paras (pas si nombreux que ça) sur le détroit à ce moment là aurait été leur faire courir un péril mortel.

Mais c'est à analyser plus précisément que cela, je ne fais que lancer des pistes.

Tomcat a écrit:Dans le cas du 6 juin, une possibilité aurait été de prendre à revers les défenses des plages, ce qui dans le cas de Omaha aurait pu éviter des milliers de morts.


Je ne crois pas et pour 2 raisons :
1. "Bloody Omaha" est un accident. Les moyens offensifs étaient suffisants par rapport aux moyens défensifs connus, la preuve en est Omaha justement où malgré que rien ne se soit passé comme prévu, les troupes d'assaut se sont rendues maîtresse des plages ;
2. la mission des aéroportés était de gagner de l'espace pour que la supériorité matérielle (que tu as évoquée d'autre part) puisse jouer. Cette supériorité n'est rien sans espace pour l'exploiter (Léonidas en a fait la démonstration aux Thermopiles ;) ). En se rabattant sur les plages, les paras auraient facilité la prise de celles-ci mais la ligne de front se serait considérablement rapprochée, menaçant les plages et gênant considérablement l'acheminement des munitions et des renforts. Outre la surprise, l'intérêt des aéroportés est de les lancer en avant (ni trop loin... mais ni trop près).
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 20 Jan 2016, 17:14

Je sais que mes avis sortent un peu des sentiers battus (encore qu'ils soient partagés par un certain nombre de spécialistes)... c'est ce qui rend le débat intéressant ;-)

Je partage vos avis sur les observateurs d'artillerie au niveau paras, encore que l'observation peut se faire d'avion ou par des éléments débarqués en avant des troupes.

Je continue à penser que les paras (même s'ils ont joués un rôle non négligeable) n'étaient pas indispensables pour les 3 opérations alliés déjà citées.
Les allemands n'ont pas les moyens de repousser les débarquements et le franchissement du Rhin, il y a une mythologie autours du 6 juin comme quoi il aurait pu échouer pour le rendre encore plus formidable mais il suffit de regarder le rapport de force pour se rendre compte que c'est impossible...après si tout avait foiré, les pertes auraient pu être plus importantes comme à Omaha et des retards au niveau déploiement mais c'est tout.
Les allemands ont bien compris à posteriori et contraints et forcés que compte tenu de la supériorité aérienne totale alliés, ils valaient mieux qu'ils résistent dans le bocage, cachés parmi la végétation plutôt que à découvert en bord de mer et ça rejoint un débat que l'on avait eu Daniel il y a longtemps sur le sujet...même Rommel reconnaitra a posteriori ce fait et que son plan de lancer les Panzerdivisions sur les plages pour repousser le débarquement était finalement impossible à mettre en œuvre.

Après c'est une évaluation coûts / bénéfices...pour la Sicile c'est clairement perdant, pour la Normandie ça se discute (et le côté assurance "ceinture et bretelle" l'emporte sur le coût, ce qui est compréhensible vu l'enjeu énorme), pour le Rhin c'était superflu même si les résultats sont assez bons, le coût reste assez élevé et aurait put être inférieur en employant des moyens classiques.

Pour la Sicile, c'est un gros raté des alliés d'avoir laisser filer les allemands en Italie, l'utilisation des paras pour l'empêcher aurait été plus utile et bénéfique...même en tant que simples observateurs d'artillerie ;-)

Pour Omaha, je suis d'accord que c'est un accident (ou plutôt une série de bavures de la part des américains qu'ils se cachent bien de dire dans leurs films...), toujours est-il que les paras en attaquant à revers des casemates dont les ouvertures donnent sur la mer, auraient pu les prendre facilement et cela aurait évité un bain de sang...
Quitte à utiliser les paras, ils auraient pu être divisés en 2 forces, l'une pour l'attaque à revers des plages, l'autre pour la mission que l'on connait.

Quand à l'action des paras allemands en Belgique et notamment concernant le fort Eben-Emael, elle est tout a fait justifiée car son bénéfice est très largement supérieur à son coût mais cela reste une action spéciale type commando, l'utilisation des moyens classiques type artillerie lourde et aviation aurait été beaucoup plus coûteuse et longue et n'aurait certainement pas permis de prendre intact les ponts.

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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 16  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 20 Jan 2016, 18:00

Tomcat a écrit:Je sais que mes avis sortent un peu des sentiers battus (encore qu'ils soient partagés par un certain nombre de spécialistes)... c'est ce qui rend le débat intéressant ;-)


Je ne trouve pas que tes avis sortent des sentiers battus et même si c'était le cas, cela n'aurait pas d'importance du moment qu'ils sont fondés puisqu'ils alimentent le débat.

A quels spécialistes fais-tu référence ? Les connaître enrichirait le débat.

Tomcat a écrit:Je partage vos avis sur les observateurs d'artillerie au niveau paras, encore que l'observation peut se faire d'avion ou par des éléments débarqués en avant des troupes.


L'aspect "observation" joué par les paras a été cité mais n'est qu'un petit détail sur lequel il ne faut pas trop s'attarder et oui ce rôle sera vite repris par l'aviation et les spécialistes débarqués.

Tomcat a écrit:Les allemands n'ont pas les moyens de repousser les débarquements et le franchissement du Rhin, il y a une mythologie autours du 6 juin comme quoi il aurait pu échouer pour le rendre encore plus formidable mais il suffit de regarder le rapport de force pour se rendre compte que c'est impossible...après si tout avait foiré, les pertes auraient pu être plus importantes comme à Omaha et des retards au niveau déploiement mais c'est tout.


Pour le franchissement du Rhin c'est tout à fait évident comme ça l'était évident pour les états-majors de l'époque mais pas pour Overlord.
Le rapport de force est tel que plus que probablement les Alliés auraient pris pied sur les côtes normandes à minima mais à quel prix ? Du coût de la réussite du débarquement dépend de l'efficacité de son exploitation et de la rapidité de progression vers l'Allemagne après.

On peut dire qu'Overlord a réussi à maxima puisque réussite sur les 5 zones de débarquement avec des pertes globales inférieures aux prévisions.
L'action des aéroportés n'y est pas négligeable pour les arguments déjà avancés et certainement dans le Cotentin (peut-être un peu moins côté britannique quoi que cela serait à démontrer).
Après le bocage normand est une mauvaise surprise, il va favoriser les Allemands et ralentir les opérations jusqu'à l'opération Cobra.

Sans les aéroportés, Carentan serait tombé plus tard, la jonction Utha/Omaha eut pris plus de temps, la "Götz" eut pu débouler sur la tête de pont isolée de Utha, le nettoyage du Cotentin eut été plus long. Côté britannique, le poussif MONTGOMERY aurait dû distraire 1 ou 2 divisions à l'est de Caen, ce qui aurait encore ralenti son action.

N'entrons pas dans le what if mais la réalité des faits est que les Airborne ont fait gagner du temps, de l'espace et des moyens aux Alliés et coûté aux Allemands. On ne saura jamais ce qui se serait passé sans leur action mais je doute qu'Overlord aurait connu un succès au moins égal sans les aéroportés.

Tomcat a écrit:Les allemands ont bien compris à posteriori et contraints et forcés que compte tenu de la supériorité aérienne totale alliés, ils valaient mieux qu'ils résistent dans le bocage, cachés parmi la végétation plutôt que à découvert en bord de mer et ça rejoint un débat que l'on avait eu Daniel il y a longtemps sur le sujet...même Rommel reconnaitra a posteriori ce fait et que son plan de lancer les Panzerdivisions sur les plages pour repousser le débarquement était finalement impossible à mettre en œuvre.


Nous en avons déjà parlé et je t'avais répondu que tu surestimais l'importance de l'artillerie navale et de l'aviation alliée en Normandie. C'est un autre débat qui ne concerne en rien les aéroportés.

Tomcat a écrit:Après c'est une évaluation coûts / bénéfices...pour la Sicile c'est clairement perdant, pour la Normandie ça se discute (et le côté assurance "ceinture et bretelle" l'emporte sur le coût, ce qui est compréhensible vu l'enjeu énorme), pour le Rhin c'était superflu même si les résultats sont assez bons, le coût reste assez élevé et aurait put être inférieur en employant des moyens classiques.


Qu'as-tu comme données sur ce rapport coûts/bénéfices qui justifie le caractère perdant des paras en Sicile, mitigé en Normandie et superflu pour le Rhin ?
Ce serait intéressant de pouvoir quantifier les différentes situations pour les comparer.

Et pour l'aspect "ceinture et bretelles", je ne connais aucun chef de guerre qui brade l'une ou l'autre s'il en a les moyens.

Tomcat a écrit:Pour la Sicile, c'est un gros raté des alliés d'avoir laisser filer les allemands en Italie, l'utilisation des paras pour l'empêcher aurait été plus utile et bénéfique...même en tant que simples observateurs d'artillerie ;-)


Oui la victoire sicilienne est incomplète par manque d'entente entre les divas anglaise et US.
Mais si tu jettes les aéroportés pour barrer la route de Messines, tu leurs fais jouer le rôle de l'enclume. A combien estimes-tu leurs moyens pour tenir ce rôle et à combien de chances estimes-tu leur réussite ?

Tomcat a écrit:Pour Omaha, je suis d'accord que c'est un accident (ou plutôt une série de bavures de la part des américains qu'ils se cachent bien de dire dans leurs films...), toujours est-il que les paras en attaquant à revers des casemates dont les ouvertures donnent sur la mer, auraient pu les prendre facilement et cela aurait évité un bain de sang...
Quitte à utiliser les paras, ils auraient pu être divisés en 2 forces, l'une pour l'attaque à revers des plages, l'autre pour la mission que l'on connait.


Tu sous estimes le mur de l'Atlantique. Wn et StP sont assez solides pour tenir côté terre face à des paras. Quant à la séparation des forces, c'est un gros risque tactique.

Tomcat a écrit:Quand à l'action des paras allemands en Belgique et notamment concernant le fort Eben-Emael, elle est tout a fait justifiée car son bénéfice est très largement supérieur à son coût mais cela reste une action spéciale type commando, l'utilisation des moyens classiques type artillerie lourde et aviation aurait été beaucoup plus coûteuse et longue et n'aurait certainement pas permis de prendre intact les ponts.


Il n'y a pas qu'Eben-Emael. Que penses-tu de l'ensemble des actions aéroportées sur les ponts du canal Albert et à plus grande échelle aux Pays-Bas ?
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 17  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 20 Jan 2016, 18:34

Ne pas oublier le rôle clé des paras Français SAS largués par sticks en Bretagne et qui ont réussi à y bloquer les renforts Allemands !

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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 18  Nouveau message de Lusi  Nouveau message 20 Jan 2016, 18:46

Bonjour,

Dans ce cas, je dirais comme pour les Belgique et Hollande en début de guerre, même si ce sont des opérations para, c'est ; on va dire ; plus près d'une opération commando.
Les Sas sont par petits groupes devant être mobiles, insaisissables. Et malgré le fait qu'ils soient dans un secteur avec de la résistance, une population favorable, le résultat a été chèrement payé.

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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 19  Nouveau message de alain adam  Nouveau message 20 Jan 2016, 21:52

Pour ma part , je dirais qu'il faut avoir une vision stratégique , en ce qui concerne l'emploi des troupes parachutées ou aéroportées .
Leur emploi , limité par les faibles moyens de déplacement et d'armement collectif lourd, est souvent limité a prendre un point , et a y rester collé coûte que coûte , en attendant le déploiement des troupes régulières , devant les relever .
Ainsi , si on reprends plusieurs exemples connus , les aéroportés étaient envoyés sur les flanc d'une opération de percée , ou en avant , pour tenir des points de passage de l'ennemi , ou pour le conserver intact pour favoriser le passage des troupes amies , ou encore attaquer par surprise des organes défensifs .
Ceci dit , l'emploi de troupes aéroportées suppose plusieurs facteurs a bien prendre en compte avant d'envoyer les paras/planeurs :
- des moyens de transport aériens adaptés a l'ampleur de l'opération
- une supériorité aérienne et un secteur de largage peu défendu en terme de DCA
- une très bonne connaissance des lieux a investir et des forces ennemies en présence
- une avancée technologique suffisante pour offrir du matériel léger aux paras pouvant pallier temporairement a des armements lourds ( comme par exemple face a des blindés )
- une météo favorable et une visibilité au sol correcte pour les avions largueurs et autres planeurs ( pour éviter les dispersions , et autres erreurs de pilotage parfois fatales )
- des troupes bien formées et capables de travailler en petit groupes disparates isolés
- L'assurance de pouvoir être relevé par des troupes traditionnelles rapidement

Dans chacun des cas qui ont été cités , ou le parachutage a été problématique , un ( ou plusieurs ) des facteur n’était pas au rendez-vous , si l'on réfléchit bien .
Par contre, quand la troupe est utilisée comme infanterie "au sol" , en sus de son entrainement supérieur , elle dispose d'équipement et de capacités logistiques classiques , ce qui lui autorise a être un bon organe défensif , car le principe même d'une force aéroportée de l’époque est de faire une petite action d'attaque , mais surtout être experte en défense .
Il ne faut pas confondre les unités de paras disons classique , avec les commandos parachutistes , qui eux n'ont pas vocation a tenir le terrain une fois l'assaut effectué . Une fois l'objectif réalisé , leur mission est de s'extraire / s'exfiltrer par tous les moyens possibles .

Donc pour moi , et si l'on en revient au titre du fil , l'arme aéroportée fait partie d'une stratégie d'ensemble ( tout comme déployer des troupes par un moyen naval ) et ne constitue pas en soit LA clé de la victoire , mais bien une de ses composantes , au même titre que , par exemple , le bombardement aérien ou encore les fortifications défensives . On ne gagne pas une guerre avec des aéroportés , mais ça y contribue .

Amicalement,
Alain
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Re: L'arme aéroportée, clé de la victoire ?

Nouveau message Post Numéro: 20  Nouveau message de alain adam  Nouveau message 20 Jan 2016, 21:57

Lusi a écrit:Bonjour,

Dans ce cas, je dirais comme pour les Belgique et Hollande en début de guerre, même si ce sont des opérations para, c'est ; on va dire ; plus près d'une opération commando.
Les Sas sont par petits groupes devant être mobiles, insaisissables. Et malgré le fait qu'ils soient dans un secteur avec de la résistance, une population favorable, le résultat a été chèrement payé.

A+
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Les SAS ( Special Air Service ) sont des commandos parachutistes , au même titre que les SBS ( Special Boat Service ) sont des commandos de marine .
Je pense qu'il faut bien faire le distinguo entre le parachutiste de l'armée "classique" et le commando parachutiste , car les missions sont presque opposables comme je l'ai écrit plus haut : tenir le terrain ( para classique ) , ou se transformer en fantôme ( commando para ) , mission réussie ou pas .

Amicalement ,
Alain
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