@ Eric Denis
Bonjour Eric,
A tout Seigneur tout Honneur, c'est en votre compagnie que je vais, longuement, en terminer sur ce fil, avec le chapitre des "sabotages" communistes en 1940.
C'est par la fin de votre dernière intervention que j'en commence...
Votre indication du lien vers ce fil >>>
http://39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=22423#p244087Où est posée la question : Sabotages communistes en 1940 :
mythe ou réalité ?Coïncidence... ce fil là, a été ouvert par Bruno Roy-Henry qui, sur le fil présent, a évoqué le sujet des "sabotages", ce qui a motivé ma série d'interventions.
Il est fort probable, que si l'existence de cet autre fil ne m'avait pas échappé, j'aurais évité ICI d'écrire une grande partie de commentaires pour ne rien démontrer.
Et cependant ce fil là, je le connaissais !
Premier constat :
La réponse à la question << mythe ou réalité ? >> reste en suspens !
C'est convenir que personne n'a pu apporter des arguments indiscutables permettant de se montrer catégorique !
Ce qui n'a pas exempté ce fil là de commentaires particulièrement intéressants
Alors, il m'apparaît tout à fait inutile de prolonger ce débat là, ICI
Sauf, que je vous dois une réponse et quelques ajouts, sur ce que vous avez écrit récemment...
Les explications que vous évoquez sur les retards de livraisons imputables à la vétusté des usines ou l'inexpérience technique des ouvriers sont certes à prendre en compte dans une quasi faiblesse des moyens de mise en marche de notre armée au moment de la déclaration de guerre à l'Allemagne
Les malfaçons dues en particulier à l'augmentation des rythmes de travail demandés aux ouviers, étaient bien entendu difficiles à éviter.
Mais, en marge de ces impondérables il y a l'action du Parti Communiste...
La tentative de déstabilisation des soldats par la voix de son journal "l'Humanité"...
1er février 1940 << Soldats, sous votre capote, gardez toujours votre coeur d'homme. Unis nous vaincrons. A bas la guerre impérialiste, vive la paix ! >>
Titre de "l'Humanité du Soldat" le 1er mai 1940 << Soldat ! Sous l'uniforme, tu restes un travailleur >>
Il s'agissait là d'un journal succédant au "Trait d'Union" spécialement créé à l'intention des soldats qui comme les ouvriers et les paysans étaient appelés à s'unir autour du PC pour imposer la paix.
Et puis, à l'adresse des ouvriers, il y eut en février 1940 ce tract, véritable appel au sabotage :
<< Ouvriers, ne soyez pas complices de vos pires ennemis qui combattent dans l'union soviétique le triomphe du socialisme sur un sixième du globe; par tous les moyens appopriés, en mettant en oeuvre toutes vos ressources d'intelligence et toutes vos connaissances techniques, empêchez, retardez, rendez inutilisables les fabrications de guerre >>
Charles Tillon avait lui même reconnu l'existence d'appels aux sabotages :
<< Il faut vous dire que je recevais un numéro de L'Humanité clandestine avec pour consigne de reproduire le plus grand nombre d'exemplaires possible. Je m'exécutais en omettant d'y faire figurer les consignes de sabotage. Mais je sais que Frachon, qui rapidement en est venu à ne plus me faire de confidences, en faisait parvenir directement de Paris par un service de cheminots. Ceux qui venaient de Paris contenaient bien, eux, les ordres de sabotage >>
Sur les arrestations et de condamnations pour sabotage effectuées durant cette période...
Texte relevé dans le Blog de Jacky Tronel, dont "vf20123" nous a indiqué le lien...
"Ces fusillés de juin 1940 dont on ne parle pas" _ dimanche 25 avril 2010
<< L’armistice franco-allemand est signé en forêt de Rethondes, le 22 juin 1940. Paradoxale coïncidence, ce même jour, quatre Français dont trois se réclamant de la mouvance communiste sont fusillés à l’aube, sur le champ de tir de Verthamon, à Pessac. Le plus jeune d’entre eux,
Roger Rambaud, est âgé de […] >>
Roger Raimbaud était un jeune ouvrier des usines Farman de Boulogne, que j'ai citées dans mon message d'hier.
Agé de 17 ans il était engagé dans les jeunesses communistes et il fut pris en flagrant délit alors qu'il venait de saboter 17 moteurs sur les 20 passés entre ses mains. Arrêté avec cinq autres ouvriers parmi lesquels son frère, il fut fusillé le 22 juin 1940 à Pessac, près de Bordeaux. Il est à noter que ce sabotage des usines Farman de Boulogne a fait l'objet d'une procédure judiciaire.
La surveillance des chaines de fabrication était effective dans plusieurs Compagnies de construction d'armement et certaines d'entre elles ont envoyé systématiquement sur le front, plusieurs ouvriers communistes ou soupçonnés comme tels. Aux usines Renault de Boulogne-Billancourt, des ingénieurs étaient employés comme contremaîtres pour dépister les tentatives de sabotage.
J'ai écrit hier :
<< L'évaluation des dégâts causés par ces sabotages a été rendue difficile en l'absence d'une étude complète et bien documentée et des archives des entreprises ont été détruites à la Libération.>>
Cependant le registre d'écrou de la prison militaire de Paris, donne le détail des motifs d'inculpation des 1250 détenus. Le nombre de 136 inculpés de sabotage, au sens large du terme, est un chiffre qui paraît faible, mais il émane d'une source partielle.
En conclusion, si l'on peut convenir que les sabotages ont eu une portée limitée en raison de leur courte durée...
Si l'on peut convenir que l'influence sur l'issue des combats fut d'une importance toute relative...
Il n'en demeure pas moins que l'action subversive et les sabotages auxquels se livrèrent des exaltés parmi les communistes, marqua une page peu glorieuse de l'histoire d'un Parti qui, quelque temps plus tard, suivant encore les consignes de Moscou, se fera le champion de la lutte contre l'Allemagne.
Voilà donc ce que j'ai voulu ajouter...
Pour cette affaire de "sabotages" il faut relire et éventuellement corriger ce qui a été écrit dans le fil adéquat, en fonction de ses propres convictions. (Je rappelle qu'il est remarquable)
ICI, il convient de s'en tenir à d'autres situations en relation avec le titre du sujet.
Cordialement,
Roger