Post Numéro: 55 de norodom 13 Avr 2015, 18:26
@ le pitaine
Bonsoir Jean - Pierre
Le document que tu as publié ce matin sur ce fil, est du plus haut intérêt, non seulement pour toi qui nous le présentes, mais encore pour tous les lecteurs de ce fil, participants ou pas.
Nombreux sont certainement ceux qui ne possèdent pas le livre de Henri Amouroux, dont il faut remercier "fanacyr" de l'avoir rappelé à notre bon souvenir.
Voici donc l'histoire de Pierre Torquebiau, telle que l'on peut l'extraire du récit de H.Amouroux...
Précisions sur les personnages :
_ Le Lieutenant Walter est Walter Schmald chef de la Gestapo de Tulle
_ Elimar Schneider est un soldat Alsacien qui porte l'uniforme allemand dans la division Das Reich présente à Tulle le 9 juin 1944
_ Pierre Torquebiau est l'un des treize condamnés qui composaient le dernier des dix groupes conduits vers la pendaison .
Les neuf groupes précédents comprenaient dix condamnés et le dixième treize.
Et c'est autour de ce chiffre de treize que va se jouer le sort de trois d'entre eux...
_ J'ajoute un quatrième personnage, l'abbé Espinasse qui s'était assigné la mission de préparer les condamnés et de les absoudre de toutes leurs fautes
La suite est le récit dans le livre de H.Amouroux :
<< Pourquoi treize ? demande l'abbé à Walter. Ne pourriez-vous pas faire grâce aux trois derniers ?
Walter hésite. L'abbé Espinasse se fait toujours plus pressant.
"Ne croyez-vous pas que trop d'innocents ont déjà payé ?"
"Il est vrai" répond Walter...
Les condamnés qui ont compris que trois d'entre eux pouvaient échapper à la mort supplient l'abbé Espinasse.
"Moi, moi... monsieur l'abbé ". Mais comment l'abbé Espinasse pourrait-il en choisir trois alors que c'est tous qu'il voudrait ardemment libérer. Il s'éloigne, laissant à Walter ce qui est de sa responsabilité.
Walter gracie donc trois condamnés. Se produit alors une scène extraordinaire... un soldat (.....) Elimar Schneider s'approche du lieutenant Walter Schmald. Son regard a accroché celui du plus jeune des condamnés. Que s'est-il passé ?, quel échange fugitif et profond entre ces deux garçons du même âge ? Sans réfléchir écrira plus tard Schneider, je sentais qu'il fallait que je fasse quelque chose... Prenant mon courage à deux mains, je m'approchai du lieutenant Walter et lui demandai : "Mais pourquoi pendre ce jeune ? Il n'a rien fait ".
Le lieutenant me dit : "Ben, sors le, prends l'autre aussi avec toi" Je pris Pierre Torquebiau par le bras et l'autre jeune au visage livide, pour les sortir du groupe. Nous étions là, pleurant, nous embrassant"
( Note personnelle... Hum ! peut-on le croire ?)
A quelques mètres, l'abbé Espinasse observe, bouleversé, ce moment de charité, combien inattendu dans une guerre aussi cruelle. >>
( Note personnelle... C'est quand même un bien beau récit ! )
Allez, Jean-Pierre et les autres... Bonne lecture !
Cordialement,
Roger