Bonjour,
Comme d’habitude, pas sur la tête.
C’est quelque chose que je voulais aborder également aussi, en gardant dans le coin de l’œil la comparaison avec l’Empire Anglais.
Le début de la conquête de l’Algérie par la France date de 1830, cela ne date pas d’hier. Bien évidemment elle ne s’est pas fait en un jour.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%A ... _la_FranceDés le début de la conquête, la colonisation a commencée, elle était surtout agricole.
Pour cette conquête l’Algérie avait un avantage par rapport aux autres colonies, elle était sur le pas de la porte de la France.
En toute logique, on aurait du s’attendre après une première vague de colonisation « agricole » à la mise en place d’une industrie à la fois pour répondre aux besoins locaux (en complément de la production métro, à l’extension de celui-ci aux pays voisins (Tunisie et Maroc) et aux marchés internationaux (au moins avec un objectif Méditerranéen). Ainsi que pour servir les intérêts de la France.
Tunisie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%A ... _la_FranceMaroc
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d ... _colonialeAu moins après 1870, l’État aurait du avoir une réflexion globale en vue d’une éventuelle guerre.
A cette époque, il semblait vraisemblable que l’adversaire serait plutôt celui d’outre Rhin, que celui d’outre Manche. Les Allemands étaient arrivés jusqu’à la Loire et avaient gardés l’Est de la France.
Donc une conquête militaire partielle de la France, même limité dans le temps devait être envisagée.
Que pouvait apporter l’Empire comme solution ou aide ? Une industrialisation poussée de l’Algérie pouvait compléter, voir partiellement suppléer une conquête partielle de la France. Aider les fournitures militaires, stocker des armes et munitions, former des soldats, les entrainer, …,
A plus forte raison après la guerre de 14/18 ; ou une partie du territoire national a été occupé pendant quatre ans avec les industries qui vont avec ; cette réflexion devait être étudié. Cela ne semble pas être le cas ou si cela a été étudié, rien n’a changé. De plus une autre guerre semblait probable à plus ou moins court terme.
Un des autres avantages de l’implantation en Algérie était de créer un potentiel pré carré pour la Flotte.
Outre les besoins d’avoir une Flotte océanique capable, non de rivaliser avec l’anglaise, mais de protéger les liaisons avec les colonies, de pouvoir se déployer pour les protéger, une Flotte importante devait aussi se développer pour la Méditerranée en étant basé des deux côtés.
Il y a, barrant une partie de la Méditerranée, une botte. Le gouvernement de celle-ci peut être allié, comme adversaire. De plus sa frontière nord est bordée par des adversaires probables.
Donc une marine forte dans ce secteur, capable de maintenir les communications avec la maison mère, de neutraliser ; en liaison avec la flotte anglaise ; l’italienne, de bloquer les détroits vers l’Atlantique et la Mer Noire, …, semblait une évidence et ce sans avoir besoin d’attendre 1914.
Des bases ont bien été construites, mais il ne me semble pas que celle-ci soient prévues pour être totalement autonomes de la métropole (chantiers, arsenaux et usines capable de travailler pour la défense).
Donc les territoires d’Afrique du Nord, ne se retrouve nullement dans une position équivalent de certaines colonies anglaise, comme le Canada.
Nos colonies sur le pas de notre porte sont donc, globalement, aussi utiles que les autres. Elles sont des réservoirs d’homme, de produits coloniaux et c’est à peu près tout.
Comme déjà dit ; bien évidemment, il fallait continuer la lutte ; le gouvernement devait passer dans l’Empire.
A tout le moins ; si le gouvernement était empêché ; une solution de continuité pour l’Empire devait avoir été étudiée et mise en place depuis longtemps.
Pourquoi pas une sorte de conseil d’Empire, afin que l’Empire devienne autonome, soit capable de se gérer, de se défendre et si possible de reconquérir ou aider à la reconquête de la France métro. Sans oublier de prévoir dans les ordres, l’évacuation de la Flotte et d’un maximum de matériel et d’hommes
Dans ces conditions, avec au moins une Afrique du Nord capable de vivre en autonomie militairement ; bien que surement dépendante des alliés ou neutre pour certains approvisionnement ; la situation pour les parties européennes de l’Axe aurait surement été plus difficile.
Cette situation aurait surement été difficile à gérer pour les responsables politiques et militaires de l’Empire.
Quid de la personnalité de celui qui se retrouve au pouvoir lors et après de l’armistice, de son influence, de « l’image » du gouvernement (légalité), ...
Si le gouvernement légitime passe dans l’Empire la situation est assez simple.
Mais si nous imaginons le cas de 40.
Devant la défait inévitable de la France Métro, le gouvernement donne l’ordre d’autonomie et ne rejoint pas l’Empire. Chute du gouvernement, Pétain demande l’armistice et annule l’ordre d’autonomie.
Comment pourrait réagir l’Empire ?
Marche arrière et rangement derrière un gouvernement ; qui sommes toutes ; semble légitime même s’il reconnait et accepte la défaite, collabore, … ? Dans ce cas, pas de grands changements dans l’Histoire.
Fait marche arrière, se range derrière le gouvernement en gardant sous le coude l’ordre d’autonomie et en le faisant savoir fortement à tous, prêt à le ressortir si le gouvernement collabore, si les conditions d’armistice semble inacceptables, ...
Donne une réponse du type de Cambronne et maintient l’autonomie de l’Empire, assure sa défense ; au besoin contre les velléités de la maison mère, …
Dans les deux derniers cas, cela pouvait changer la donne. Dans les deux cas, l’adversaire se trouve dans une position plus délicate.
Pour le premier des deux cas, d’un côté, il y a ce foutu anglais qui ne veut rien savoir, de l’autre un Empire dont les territoires juste de l’autre côté de cette petite mer, sont industrialisés, ont des soldats, des armes, une flotte, … Et peuvent reprendre la lutte à tout moment si moi Allemand suit trop gourmand, menaçant, ...
En toute logique, soit AH va devoir soit mettre de l’eau dans son vin envers la France, soit va devoir l’occuper entièrement de manière préventive, quitte à laisser le gouvernement croupion et essayer de ne pas faire trop de vagues pour éviter un retour au combat de l’Empire.
Il essayera peut-être d’aider l’Italie en Lybie, mais là, l’idée d’utiliser la Tunisie comme base de départ risque d’être impossible sans conquête préalable.
Dans ce cas, l’Empire est potentiellement en position de force par rapport à l’Allemagne et l’Italie. En Égypte il y a un adversaire qui continue le combat, dans le dos un adversaire potentiel prêt à tirer dans le dos. De plus cela implique que les Italiens tiennent un grand port et que le porte-avion « Malte » soit neutralisé.
Dans le deuxième cas, la situation est encore pire, les arsenaux de l’Empire tournent à plein régime, alimentent l’Empire et les forces anglaises outre mer, continuent le combat ; d’abord surement contre l’allié italien ; et vont réussir à créer un front continue tout le long de la côte de l’Afrique, du Maroc à l’Égypte. L’occupation de la France, ne pourra se contenter d’un effectif minimum.
Par contre il y a surement un impact négatif, l’aide américaine, va devoir se déverser aussi sur ce front plus rapidement. D’où peut être un impact pour la Russie.
Dans l’un comme l’autre des cas, cela impliquait une colonisation intelligente, une vue à très long terme, une implication de natifs,… Chose impossible à nos politiques de tous temps. D’avoir aussi des chefs militaires, capable d’anticiper une éventuelle défaite en France Métro.
Pour tous, de ne pas voir l’Empire comme seulement un réservoir de chair à canon, de pastèques, de citrons, de vin, …
Et aussi d’avoir dans l’Empire des politiques et chefs militaire capable de gérer la crise.
Et ça en France, ce n’est pas gagné. N’est pas Louis XIV ou Napoléon qui veut.
Au lieu de cela, nous nous sommes retrouvés avec des colonies globalement « inutiles » militairement pour continuer le combat car inaptes à assurer un armement conséquent, un complément/entretien de la Flotte, … et ne pouvant réellement se défendre sans l'intervention de la France.
Et des politiques, chefs militaires, qui n’ont pas pensés à long terme pour le bien de l’Empire et de la France.
A+
JP