jmh a écrit:Merci François, c'est vraiment complexe...
Car que faut il penser du pacte anti-Komintern conclut entre l'Allemagne et le Japon en 1936. Selon ce protocole, les pays se devaient assistance militaire en cas d'attaque par la Russie.
Ainsi donc on pourrait en déduire, compte tenu de l'entrée en guerre du Japon en 1937, que l'objectif commun était une guerre contre la Russie. Peut être que la victoire en 4 mois de l'armée russe à modifier les plans et qu'Hitler s'est alors tourné vers une conquête à l'Ouest, embrasant l'Europe, le monde...
Est ce une hypothèse absurde ou a t elle déjà été évoquée ?
Ce n'est pas absurde, mais improbable.
Il est à la fois plus logique, et plus conforme à la documentation, de penser que Hitler a conservé jusqu'au bout, et appliqué après une habile marche d'approche, son idée de Mein Kampf : écraser la France avant de conquérir son "espace vital" à l'est.
A-t-il, en chemin, hésité parfois sur l'itinéraire ? Par exemple à quel moment a-t-il conçu l'idée de provoquer la France en agressant la Pologne (avec le bénéfice secondaire d'entraîner son monde à brutaliser des Slaves) ? ou d'assurer ses arrières par un pacte germano-soviétique (avec le bénéfice secondaire de dérouter le flair des limiers en faisant croire que décidément il tournait le dos à Mein Kampf) ?
Il n'a jamais eu pour le Japon une grande estime -et à juste titre : il savait bien que les gros atouts, à neutraliser ou à attirer dans son jeu, se nommaient Grande-Bretagne, France, Etats-Unis et Russie. Compter sur le Japon pour vaincre les Russes en n'ayant neutralisé ou séduit ni la France, ni l'Angleterre ni l'Amérique ? Il était bien trop intelligent et prudent pour cela.
En revanche, pour endormir la France, il a joué tant et plus sur l'antisoviétisme, en laissant croire entre 1933 et 1939 que ses éventuels projets militaires (car il jouait à l'apôtre de la paix) étaient dirigés vers l'est. Cela n'a pas très bien marché avec Laval, un peu mieux avec Blum et à fond avec Daladier. De ce point de vue, le pacte anti-komintern (attention : comme son nom l'indique ce n'était pas une alliance contre un pays) pouvait dessiner vaguement la perspective d'une guerre germano-nippone contre l'URSS, mais ce n'était qu'un leurre.