Post Numéro: 12 de alcorsica 06 Avr 2014, 00:48
bonsoir à tous
après avoir pris connaissance de vos messages, je vais essayer d' apporter quelques précisions sur la libération de la Corse
en premier lieu le général De Gaulle n' ignorait pas du tout ce qui se préparait en Corse car dès le mois de décembre 1942 il avait envoyé sur l île Fred Scamaroni ( mission sea urchin) avec pour mission de fédérer l' ensemble des groupes de résistants existants en Corse et Dieu sait qu' il y en avait, il avait pour origine des officiers démobilisés qui avaient fondés des noyaux de combattants originaires de leur village et qui pratiquaient plus du sabotage que de la résistance pure.
Mais ce que De Gaulle a oublié c' est qu en Corse la politique est une religion et sa manière de voir les choses n' était pas celle des insulaires, de plus a cette époque le parti communiste s' était fortement implanté en corse suite a la guerre d' Espagne et les brigades républicaines que beaucoup de jeunes avaient rejoints et y avaient faits leurs premières armes.
Dans ce contexte la mission de Scamaroni ( qui de plus avait ramené avec lui une forte somme d' argent qui ne sera jamais retrouvée) se trouve vite en danger et sa destruction sera le fait du radio de la mission qui arrêté par les Italiens balance tout le réseau qui s' effondre comme un château de cartes et s' achève avec le suicide de Scamaroni le 18 mars 1943 dans un cachot d' Ajaccio.
Mais à la même époque le général Giraud avait envoyé une mission sous la responsabilité du commandant de Saulle qui débarque dans la baie de Topiti au nord de Cargése dès le premier jour, elle prend contact avec les habitants du village de Révinda qui vont l' accueillir, la cacher et lui permettre de rejoindre Corté, par la suite elle sera active pendant six mois avant d' être rembarquée. pendant ce laps de temps. Son radio Pierre Griffi enverra à Alger 186 messages avant d' être arrêté et passé par les armes. La relève du groupe sera assurée par un autre giraudiste, le capitaine de gendarmerie d' origine corse Paulin Colonna d' Isria.
Colonna d' Istria sera plus fin d' esprit, il accepte que tout les groupe de résistants n en forme plus qu' un ( le front national) à majorité communiste ,il profitera alors d' une masse de renseignements accumulée par les résistants d' une structure cellulaire développée par le parti mais il sera LE principal interlocuteur de Giraud et dès ce moment tout c est accéléré, les réceptions d armes par parachutage ou par sous marin et qui aboutira dès septembre 1943 à l' opération vésuve.
Quant à l' armée italienne, certaines unités on apporté une collaboration aux Français, mais il ne faut pas oublier que le général Martin n' était pas trop pour leur emploi car il aurait des comptes à rendre dès la fin de l' occupation d' ailleurs la défection des italiens n' est pas une légende, il chasse les allemands de Bastia mais se sauve à travers les montagnes dix jours après, lorsque ceux ci reviennent .A Barbaggio, ils abandonnent le col de Teghime avec tout leur matériel, d' ailleurs, ce sont les habitants du village qui vont lâcher les mules qui avaient été abandonnées attachées aux arbres et qui hurlaient de faim. A Patrimonio ils tentent de s' emparer du carrefour du village quatre fois en 24 heures, c' est un fiasco. Les goumiers le prenne en une heure et en ce qui concerne la prise de Bastia, les italiens n' on fait que mettre à disposition leur artillerie mais sous commandement français et n' ont pas envoyé un seul soldat en première ligne.
Un dernier détail sur le rôle du 73e goum du capitaine Then et la prise de Bastia, dans la nuit du 3 au 4 octobre, le capitaine avait reçu l' ordre de rentrer de toute urgence dans la cité pour empêcher les communistes d' être les premiers à la mairie. Mais faute de rassembler son goum en un temps record il part accompagné du sergent chef mignou à travers le maquis, il arrive au village de Cardo où il ne trouve personne, les deux hommes descendent alors jusqu' au quartier de la gare où ils ne rencontrent aucun Allemand ( ces derniers avaient fini d évacuer Bastia à 23 heures le 3 octobre) ils tapent alors à une porte et se font escorter a la mairie place du marché,, les deux soldats hissent les couleurs.Il est alors 5h45 et la Corse est enfin libre.